Seule la victoire est belle ...

Vous l'avez compris j'ai décidé de transformer la critique de la mouette. Après avoir relu attentivement les articles longs et argumentés des campagnes 2002/2007 j'ai constaté que nous avions tout dit sur la médiatisation, la peoplisation, l'hyper personnalisation et la fadeur du politique. Ceux qui veulent savoir de quoi je parle n'ont qu'à relire les vieux textes. J'ai pensé qu'utiliser le discours politique, l'outrer et le mettre en scène pouvait jouer ce rôle critique aider à détruire ce système en le tournant en ridicule. Hélas je ne suis pas assez outrancier! Je n'arrive pas à la cheville de nos sérieux drôles politiques : la preuve en est faite ce midi par notre premier sinistre Fillon (prononcer fion, ill = [ye])... Mettant en scène le ridicule et grossier politicard félicitant les bleus après leur misérable mais victorieux match de rugby ce matin, je ne pensais vraiment pas que nos gouvernants seraient à ce point ridicules. Mais si! Fillon a osé dire la phrase suivante : "en sport c'est comme en politique : seule la victoire est belle". Abruti sans nom qui nous gouverne, mesure ton langage à l'aune de tes responsabilités! Qu'un supporter de tribune le pense, le dise, why not?, il a payé pour voir son équipe jouer et c'est déjà désolant! Mais qu'est ce que cela signifie sinon affirmer que la lutte politique n'a d'autre sens que d'acquérir le pouvoir pour le pouvoir, comme le sportif la victoire pour la victoire? Mais c'est donc se reconnaître fils de Machiavel et penser que la seule fin justifie les moyens... Continue de la sorte et affirme tout haut ce que mes sketchs de peu de moyens disent en creux : "je n'ai pas d'idées, pas de programme, je ne veux que le pouvoir!"
Voilà où nous conduit l'absence de réflexion, le chauvinisme étroit, la récupération politicienne de tout "évènement" ou fait perçu comme tel, pour flatter une opinion publique docile et abrutie d'images. Alors, je vais continuer mes petits sketchs en sachant qu'ils seront toujours au-dessous de la réalité que je ne peux visiblement pas imaginer...