mardi 11 février 2014
La double imposture de M. Berger
Cet article est paru initialement sur lamouettedeclamart.blogspot.fr
Sur son site internet, M. Berger propose deux billets récents qui sont une réelle imposture et démontrent une absence de cohérence. Le 14 janvier il déplore la hausse des prix de l'immobilier en particulier à Clamart et dénonce l'absence de construction neuves. Le 15, il dénonce un bétonnage dont la gauche serait, avec les Verts, partisane... On pourrait laisser dire tant l'absurdité et la contradiction sont flagrantes...
Mais on ne va pas laisser dire!
Premier point, la hausse de l'immobilier : Vraiment, M. Berger a raison : la flambée immobilière est réelle et néfaste. La mettre sur le dos des politiques publiques municipales est par contre particulièrement malhonnête, intellectuellement, et dangereux pour M. Berger. Penchons nous sur les chiffres des transactions et l'évolution des prix sur quelques communes des Hauts de Seine (source : chambre des notaires) :
A Clamart, donc : Les prix ont augmenté de 3,2% en 2013 et de 20.6% en 5 ans ce qui est très important (pour les tenants d'une paupérisation de la ville, comme je l'ai entendu chez certains, il faudra repasser! soit dit en passant...).
Sur la ville voisine de Châtillon, gérée depuis longtemps par la droite : les prix ont certes baissé de 2.7% en 2013 mais sur 5 ans la hausse est de 22.7%...
Au Plessis-Robinson, ville que connaît particulièrement bien M. Berger, le prix moyen au m2 est supérieur de 310 euros par rapport à Clamart (5310 contre 5000) et la hausse sur un an a été de 11.8% en 2013 et de 24% sur 5 ans!!! Preuve que la politique publique du Plessis-Robinson ne permet pas de contrecarrer l'évolution du marché voire contribue à une hausse beaucoup plus marquée qu'à Clamart!!!
Première imposture.
Il faut également s'interroger, me semble-t-il sur la volonté réelle de l'UMP de s'opposer aux règles du marché alors même que l'idéologie néolibérale dont ce parti se prévaut et applique lorsqu'il ets aux commandes, tient en une toute dérégulation.... deuxième imposture.
La comparaison commune par commune montre que les villes où la hausse est la moins marquée sur 5 ans sont de deux types : les communes les plus éloignées de Paris, quelle que soit leur "couleur "politique : Vaucresson et Ville d'Avray (droite) ou Fontenay aux roses (PS)par exemple.
A distance équivalente comparons Fontenay à sa voisine du Plessis : +8.6 dans un cas, +24 dans l'autre....
Mais aussi Malakoff (PC) à Vanves (UMP) : +11% dans le premier cas, +16 dans le second....
La vérité c'est donc que :
- premièrement les politiques publiques municipales sont peu déterminantes pour lutter contre une tendance du marché qui relève, entre autres, de phénomènes durables de gentrification (dans certains cas d'anciennes villes ouvrières) et d'embourgeoisement (à Neuilly par exemple) et qui doit à de nombreux acteurs tant privés que publics à des échelles plus importantes dont celle de Paris Métropole.
- deuxièmement, à distance comparable la gauche parvient plutôt mieux à maîtriser les hausses...
Sur la carte ci-dessous on observe tout de même que les plus fortes hausses sont toutes dans les villes de droite.
{légende : en gris : données non disponibles; en bleu : décroissance des prix sur 5 ans; en rose pâle de 0 à 10% de hausse. Puis les classes sont de couleur de plus en plus foncées suivant l'échelle : 10/15 (rose soutenu);15/20 (rouge);20/25 (rouge foncé) et au delà de 25% de hausse (violet).
D : villes gérées par la droite; G : par la gauche)}
Carte : H.D d'après l'indice INSEE-chambre des notaires 2e trimestre 2013.
Sur le bétonnage on relèvera trois idées stupéfiantes d'immaturité politique :
1/ L'incapacité de M. Berger à penser la ville durable à une échelle qui dépasserait les limites de la commune. La fin du tout pavillon est une des options d'aujourd'hui pour lutter contre un étalement urbain dont chacun perçoit les dangers tant environnementaux (mangeur d'espace, créateur de distances toujours plus longues) que sociaux (quelle ville? quelle urbanité dans ces lotissements?). Cela ne signifie pas nécessairement destruction des zones pavillonnaires existantes. Passons...
2/ En matière de bétonnage le directeur de cabinet de M. Pemezec ne peut donner de leçons à personne et la droite en général est fort disqualifiée : voyez ce qu'Issy les Moulineaux devient, promenez vous à Châtillon et au Plessis. Où est le béton? A droite! Peut-on aussi dénoncer l'absence de programmes neufs dont Clamart serait victime et dans le même temps s'opposer haut et fort à tous les programmes entrepris? Peut-on dans le même temps dénoncer l'absence de programme neufs et le bétonnage dont la ville serait l'objet? Où est la cohérence?
3/ Enfin, dans les terrains disponibles M.Berger parle des zones boisées sous la ligne à haute tension : destruction de la forêt et dangers liées à cette ligne. Voilà où M. Berger souhaite loger les futurs Clamartois... Qui a dit que la gentrification s'accompagnait aussi de territoires de la relégation?
Conclusion : les arguments de M. Berger ne sont que des arguments de campagne, absolument dénués de fondement, et déconnectés d'une réalité autrement plus complexe. Il rêve d'un Clamart qui soit un entre-soi de petits et grands propriétaires, reléguant à la périphérie les indésirables de la société UMP.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire