mardi 18 avril 2017
Ligne droite
La ligne droite c'est le dernier effort, au sprint, du demi-fond, ces derniers mètres interminables qui précèdent l'arrivée. C'est aussi pour nous cette semaine qui précède le premier tour de l'élection présidentielle, avec le risque majeur qui nous attend : la ligne très à droite d'un second tour Macron-Le Pen voire pire encore Fillon-Le Pen. C'est le moment où si l'on veut voir certaines idées de gauche exister, il faut choisir entre un vote inutile et certes honorable pour un candidat qui n'a jamais su exister depuis sa victoire à la Primaire de la gauche, et un vote qui peut se faire entendre et faire entendre une autre musique.
Crier "Le Pen facho" ne sert à rien on le sait depuis longtemps, mais ça défoule et ça soulage, en plus que ça a le mérite de rappeler malgré tout certaines vérités. Ceux qui pensent que Macron peut être un rempart à Le Pen, certes oui c'est le cas, tout autant que Mélenchon. Mais l'inconvénient du vote Macron c'est que c'est le plus sûr moyen de continuer à alimenter un vote Le Pen sur la durée, vote qui se nourrit d'un centrisme de gouvernement qui depuis 30 ans n'a pas fait ses preuves sinon d'inaction. Le vote Le Pen se nourrit de ce centrisme plus ou moins droitier, plus ou moins de gauche selon les circonstances, et qui clive la société bien plus qu'on ne le dit entre une classe du pouvoir et ses soutiens urbains et une frange protestataire de plus en plus forte. Si la crise nourrit l'extrémisme, il faut rappeler que les choix soi-disant unanimistes et qui semblent "raisonnables", le font tout autant. En clair le refus de choisir, ou le choix du système en crise, ne peut que nous condamner à une hausse de la droite extrême.
Rappelons que Macron et Fillon nous promettent une sacrée purge du service public, une réforme drastique du droit au chômage et des dépenses réduites, une croissance à base d'uberéconomie... (tiens au fait les sous-emplois soi-disant créés par Uber compensent-ils les pertes astronomiques de ce soi-disant modèle économique (3 milliards de $ de pertes cette année...)? Ah elle a bon dos la dette pour imposer un libéralisme sans frein! Mais de quoi le Lepénisme est-il gavé sinon de ces services publics sacrifiés, de ce chômage de masse, de cette inculture généralisée de la société de consommation?
Il faut, et c'est la vertu du programme de Mélenchon, imposer un autre langage pour orienter vers une nouvelle conception de la société.
Afin de dédramatiser l'élection, rappelons néanmoins que de nombreuses chances existent pour, que hormis Fillon, aucun vainqueur potentiel ne dispose d'une réelle majorité à l'Assemblée en juin prochain. Autrement dit, les 3e et 4 e tour que constitueront les Législatives sont bien plus importants... Vive le bordel! Et bonne réflexion!
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