mouette

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mardi 31 janvier 2017

Lettre ouverte à Benoît Hamon

Cher Benoît, puis-je vous appeler ainsi?, J'ai voté, une ultime fois?, à la Primaire dite de gauche. Les circonstances font qu'elle porte assez mal son nom, sachant qu'au moins 5 candidats se réclamant de ce positionnement (mais pas que) se sont déclarés candidats depuis longtemps : Artaud, Poutou, Jadot, Mélenchon, Macron, cités au hasard sans ordre de détestation ou de préférence! Cela fait des années que dans ce blog et dans ses configurations antérieures nous réclamons une refonte de la gauche, une redéfinition de ses valeurs et de son projet, avec le respect de ses fondamentaux (défendre la justice sociale et les classes populaires) et la prise en compte des enjeux nouveaux : situation internationale totalement modifiée depuis 1992, priorité à l'écologie. Les réactions de nombreuses personnalités au sein du PS semblent confirmer ce que nous avions déjà dit : de nombreux cadres du PS, de nombreux élus, ne sont pas près à soutenir un programme de gauche sous prétexte "d'utopisme", "d'irréalisme". Ils préfèrent (comme on les comprend!) s'accrocher à leurs sièges sous couvert de convictions, de pragmatisme et de solidarité avec le gouvernement. Il faut en tirer les conclusions : Benoît Hamon, vous êtes devant une responsabilité historique : être le "Macron de gauche"! Assumer un projet réellement novateur, donner un sens à des convictions et qu'importe ce qu'en pensent les caciques d'un parti dont les pratiques et les analyses sont aujourd'hui repoussées partout et par tous, même si l'on comprend qu'il vous tienne à cœur, ce parti... Être le "Macron de gauche" c'est ouvrir grand l'imaginaire et la porte aux écolos, aux insoumis. Depuis 2002 et l'inaudible campagne de Jospin, depuis 2005 et la désastreuse séquence du référendum européen, depuis 2012 et la trahison éclair de Hollande, depuis beaucoup trop longtemps, le PS ne parvient pas à être qu'autre chose qu'un parti d'élus qui s'accommodent tant bien que mal de vivre ensemble. Vous pouvez changer la donne, peut-être, en pariant OUVERTEMENT sur la non-hégémonie d'un parti qui n'est plus en situation à tous les échelons de se comporter comme une puissance dominante. Un candidat seulement PS c'est un score à 1 chiffre. Un candidat qui assume l'écoute d'une société déboussolée et des solutions nouvelles peut être un pari gagnant. Des exemples? non le bilan ne doit pas être assumé lorsqu'il est le matraquage massif des manifestants et le nassage quand on prétend être aux côtés des masses!; les fermes industrielles géantes autorisées, alors qu'on connaît les méfaits de ces pratiques d'élevage! Un état d'urgence utilisé contre les militants des groupes écologistes et non à des fins antiterroriste! Renoncer à Notre Dame des Landes, s'engager enfin dans la transition énergétique, de manière irrémédiable, garantir des services publics de proximité, permettre le développement de l'agriculture paysanne par de réelles mesures publiques, s'opposer de fait aux pratiques qui conduisent au démantèlement de nos grands groupes industriels ou de distributions (Vivarte, tuée par les fonds requins). Promouvoir la solidarité internationale avec les populations en danger. Lutter contre les lobbys qui empêchent les législations publiques d'opérer correctement dans le monde de la chimie agricole ou médicale par exemple. Être le "Macron de gauche" c'est donc sortir d'une logique de parti pour aller vers une logique de reconnaissances des autres forces citoyennes que les Hollande et Valls ont décidé de combattre un quinquennat durant.

samedi 28 janvier 2017

N'est pas Jaurès qui veut

N'est pas Jaurès qui veut, ni Mitterrand d'ailleurs... M. Hollande l'a appris à ses dépends tout au long de son calvaire de cinq années de présidence. Mais il en avait fait l'amère expérience à la tête du PS dans son désastreux décennat à la tête du parti... Jaurès il y a plus d'un siècle créait le parti, la SFIO, à l'aide de multiples mouvements rivaux. La synthèse était chez lui une double nécessité : nécessité idéologique, concilier le marxisme matérialiste et une approche sensible et spiritualiste issue de sa propre lecture philosophique de l'expérience humaine; nécessité tactique et pratique pour faire travailler ensemble les traditions d'un socialisme français complexe et éclaté (entre idées des Lumières et anarcho-syndicalisme...). La synthèse Mitterrandienne, quant à elle, a consisté à jouer jusqu'à l'extrême avec les divisions rivales de la gauche socialiste pour profiter d'une position centrale au sein du PS et s'emparer du pouvoir au sein du parti et, au gré des élections , en France. Hollande, qui a été à l'école de Mitterrand, n'a jamais su se départir de cette formation et revenir à une posture programmatique réelle, c'est à dire, avant tout, une réflexion idéologique. Sa capacité tactique est bien médiocre si l'on veut bien considérer les faits : Jospin battu en 2002, le PS divisé sur l'Europe en 2005 et la ligne officielle, celle de Hollande, battue; Sarkozy élu facile en 2007; La victoire miraculeuse du candidat Hollande en 2012 n'est que le rejet du précédent. En quelques semaines d'exercice du pouvoir, Hollande pulvérise non seulement les scores d'impopularité, mais plus grave, met au rancard les rares éléments d'espérance d'un quinquennat de gauche! Sa dernière œuvre? Réussir à torpiller la primaire à gauche par son hésitation coupable sur sa candidature... On peut néanmoins le remercier pour cela car il a enfin réuni les conditions pour que la scission du PS soit effective. Lorsque Valls déclare ne pas soutenir Hamon en cas de victoire de ce dernier, c'est bien la ligne de fracture fondamentale de ce parti qui apparaît : non plus une divergence tactique, non plus un problème de vocabulaire mais bel et bien une faille idéologique majeure. Tout observateur de la vie politique connaît cette ligne de fracture et attend que le PS en tire les conséquences. La création par Mélenchon du Parti de gauche avait pu créer l'espoir d'une clarification. Mais les jeunes quadras de la gauche du PS à l'époque n'avaient pas souhaité prendre les risques politiques d'un départ en masse du parti. Il faudra bien qu'il se passe quelque chose maintenant. Les candidatures hors primaire de Macron à droite et Mélenchon à gauche ont toutes les chances de ruiner les chances du candidat PS et c'est TANT MIEUX. J'ai dit il y a longtemps déjà que le PS risquait le score à un chiffre, comme Defferre en 1969. Je le maintiens et le souhaite. C'est la seule chance pour éviter la victoire de Le Pen. Pourquoi alors aller voter à cette primaire de la gauche? Pour montrer que l'idée d'une gauche qui se rassemble sur des valeurs claires et tranchées n'est pas une idée qui désintéresse les Français qui, comme moi, font partie de ce qui a été appelé un jour "le peuple de gauche". Que la gauche n'est pas une idée morte pour qui veut bien réfléchir. Et qu'elle ne pourra gagner que rassemblée. Non pas autour d'un parti et d'une improbable synthèse, mais dans une recomposition réelle de ses forces et de ses idées. A titre personnel, bien qu'opposé à l'élection du PR au suffrage universel, j'irai voter au premier tour de cette dite élection, à gauche bien entendu, c'est à dire JLM. J'irai voter également dimanche pour manifester que le peuple de la gauche souhaite que les candidats de cette famille défendent des idées de gauche. C'est pourquoi sans me soucier d'arithmétique et de sondages, sans me préoccuper des alliances possibles des uns et des autres, je voterai Hamon. En effet, la gauche selon toute vraisemblance perdra cette élection présidentielle. Mais les plus importantes élections seront devant nous : les Législatives. Et là, la gauche devra impérativement être rassemblée autour de valeurs claires. D'aucuns me disent que Hamon va siphonner les voix de Mélenchon. C'est possible et ce serait dommage en effet... Personnellement je ne le crois pas. Le problème de la candidature Mélenchon, c'est Mélenchon lui-même, meilleur bateleur que beaucoup, fossoyeur aussi de sa propre crédibilité par excès de langage, de caricature, de beaucoup de choses... Mais peut-on laisser Valls être le représentant du PS à l'élection Présidentielle? Ce serait somme toute logique eût égard à la pratique du pouvoir lors de ces 5 dernières années... Le danger serait qu'il réussisse à nouveau le miracle Hollandais de 2012. Car Hamon le soutiendrait, lui... Et rien de pire que 3 candidats à 2 chiffres pour qu'un second tour catastrophe oppose Fillon à Le Pen. Aujourd'hui la gauche est en ruine et Hollande en porte la responsabilité majeure. Qu'on ne vienne pas en faire porter les responsabilités aux électeurs qui ne veulent plus voter pour une mascarade, ou à ceux qui votent selon leurs convictions, fussent-elles minoritaires!

dimanche 15 janvier 2017

Complètement stone!

L'album des Stones disque du mois chez Rock et Folk.. Humm, je me méfie. Je lis la chronique et là je suis mi figue-mi raisin, mi fuite mi raison... Le coup du "meilleur album depuis Exile on Main Street" (1972) on me l'a déjà fait! Pour rappel, on parle là d'un fan exigeant d'un groupe mythique, pour qui les enregistrements à Chicago restent parmi les meilleurs faits par le groupe, avant l'incroyable série de 5 albums géniaux (ni plus ni moins) : Beggars Banquet,Let it Bleed, Get yer ya ya's out, Sticky Fingers et Exile on Main Street donc... Depuis, ce sont des albums qu'on achète et dont on ressort au mieux une face, au pire un riff.... C'est donc avec méfiance, circonspection et tremblement aussi, car tout de même, c'est les Stones, merde! Et là... la claque. Du blues crado comme il se doit, senti, envoyé dans la tronche, en prise live! Et on s'aperçoit que c'est le meilleur groupe de blues de tous les temps, qu'on le savait et que ça, jouer le bues de Chicago et du delta ils le font mieux que quiconque. Et l'on entend Charlie taper comme un malade parce que cette musique-là il l'aime! Et Mick souffler et gueuler comme pas entendu depuis longtemps! Et Ronnie envoyer des solis qui ont le droit de sonner crasseux et Keith qui nous assure une rythmique brutasse. Deux fois, God, Eric Clapton, intervient parce qu'il était dans le studio d'à côté et ses phrases à la slide sonnent comme en 1965 avec les Bluesbreakers. Le nouveau Rolling Stones est bien le premier disque des Stones qu'on réécoute en boucle depuis Exile! Et c'est simplement une session de trois jours. C'est comme un testament : la boucle est bouclée. 50 ans après : c'est qui les plus forts? Inutile de dire que je ne me précipite pas pour acheter le live à La Havane.... Blue and Lonesome. Pochette affreuse. Que du son!