mouette

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mercredi 6 décembre 2017

dure semaine...

Dure semaine pour la droite... D'Ormesson, Johnny passent l'arme à gauche; et bientôt Wauquiez à la tête de LR... L'attaché(e) de presse est sous Lexomil préventif?

samedi 2 décembre 2017

Neil Young.

Neil Young est un génie et ce n'est pas moi qui vous l'apprend. Mais notons l'initiative magnifique qu'il a finalement concrétisé ce jour: l'ouverture au public de la totalité de ses archives sonores. Tout ce qui est disponible rendu public de son vivant par un auteur! C'est un geste de partage absolument magnifique, puisqu'il est désormais possible d'écouter tout Neil Young, tout!, y-compris les trucs les plus rares et inédits (période Squires, Live et autres enregistrements) et également d'acheter tout ce "matériel"... Notons que la maniaquerie quasi maladive de l'auteur est indispensable à ce type d'entreprise et se met donc au service de l'auditeur et de l'écriture de sa propre histoire; Cela continue l'autobiographie géniale de ce type. Il faut admettre une dose de mégalomanie assumée ou, plutôt, une lucidité et une conscience de sa propre importance dans l'histoire de la musique pop pour faire ceci! C'est ici et c'est un élément de plus à la légende. Sur Neil Young lire aussi ceci.

mercredi 29 novembre 2017

En quête.

A l'heure de l'énième écoute de Travaux..., me viennent ces quelques lignes inspirées des souvenirs d'un concert de la tournée "Babel". Au sortir de ce concert parisien de novembre, au New Morning, la question semblait évidente : qu’est-ce qui pousse Murat ? La réponse aussi : ça ! Ce que nous venions de vivre, voir, entendre, sentir : un beau concert unique. Ce soir-là, dans cette salle dont le mythe n’est plus à redire – mais le choix d’une telle salle n’est pas innocent – ce soir-là donc, hormis quelques méchancetés finalement convenues, sur les statues de commandeurs (Souchon-Voulzy pris comme un seul être, Aznavour, Faithfull, Jagger ou Trenet) Jean Louis Murat, avait donné ce qui le tient : une musique forte, une présence vraie, voire incandescente. La voix poussée dans ses retranchements, le groupe, d’abord derrière, poussé devant, puis en fusion avec le chanteur, les improvisations : un concert pour amateur de sensations. Me revenait alors l’incroyable performance de l’année d’avant en duo guitare-batterie : c’est une évidence : pour JLM le concert est un instant à vivre et non une machine à cash, une routine de baloche. Mais alors pourquoi cette posture à s’en plaindre et à souhaiter la fin du parcours dans ce « métier de merde » ? Qu’est-ce qui pousse Murat ? Nous souhaitions comprendre et pour cela replonger dans les chansons. Ne pas s’arrêter aux interviews « peep-show » comme il les avait nommées lors du set, mais revenir à l’œuvre car ce n’est pas trop dire que de parler à l’égard de la somme muratienne, d’une œuvre. Oublier le rigolo de mauvaise humeur, le solitaire auvergnat qui monte à Paris pour y faire un show attendu sur des plateaux TV où les animateurs ne manqueront pas de susciter le scandale de tel ou tel propos, de telle ou telle humeur. Car ainsi marche la machine ; Non, ce qui nous tient c’est la question : qu’est-ce qui pousse Murat vers cette exigence scénique, vers cette prolifique discographie, vers ces chansons-fleuves où l’on se noie, ces forêts de sons où l’on se perd, parfois, avec délices, ou plus perversement avec effroi... ? Il nous fallait dans ces chansons, dans cette jungle de mots, trouver qui était le troubadour, de quel bois il était fait... Troubadour : C’est le titre d’un album de feu JJ Cale, avec qui Murat possède plus d’une ressemblance. Même solitude affichée, même mépris pour le jeu du spectacle, même amour de la guitare. Mais l’image n’épuise pas le bonhomme… Le nouvel album Travaux sur la N89 est l’occasion de revenir sur cette quête tant, à l’évidence, il est lui-même au cœur d’un questionnement sur l’art d’écrire (« de la chose infernale comment faire une chanson ? »). Si "Travaux..." nous perd souvent et nous déroute c'est que, comme pour un Neil Young, par exemple, le chemin de Murat n'est pas rectiligne. Et sa sinuosité est passionnante... A suivre…

Murat, attention aux travaux!

Donc, le nouveau Murat, attendu comme un événement parce que tout de même les derniers étaient de grandes réussites. (On met au défi quiconque d’aligner en si peu de temps des albums de la qualité de la série : Le cours ordinaire des choses – Grand lièvre – Toboggan – Babel – Morituri… ) L’ambiance un peu délétère dans laquelle était plongée l’annonce de l’absence de tournée après Morituri amplifie le désir des retrouvailles. Le teaser et les premiers bruits sont excitants : On ne sera pas en terrain connu et Murat est en chantier ! C’est fait, objet acheté… Qu’en est-il des travaux ? OVNI de prime abord. Rien d’entendu nulle part… Et pourtant rapidement apparaît l’évidence… On est bien en terre muratienne. Quelques lignes mélodiques imparables disséminées tout au long de l’album entretiennent l’attention et l’espoir d’une chanson au format traditionnel, qui ne viendra pas… : l’intro de « Dis-le le », celle de « Garçon », « Alamo » sont somptueuses et annoncent des tubes potentiels…. Avec « Le chat », « Quel est le problème Moïse ? », « Travaux sur la N 89 » des sons de tous genres nous rappellent que Murat s’est plus souvent que beaucoup d’autres fréquemment remis en question par la recherche de nouveaux territoires. Et que la chanson peut mêler les formes : en l’occurrence pop, blues électro, chansonnette… « Cordes » est un exemple de voyage à l’intérieur des chansons de leurs multiples ambiances. Idem pour « Dis-le le » absolument envoûtante. Il y a donc de superbes moments en effet, d’agaçantes et frustrantes ruptures qui conduisent à revenir à ces passages. Métaphore du zapping perpétuel de nos sociétés ? Finalement c’est une forme de boucle qui se construit : et si écouter l’album en mode repeat était la solution ? Dans les paroles certains mots nous rappellent bien l’univers habituel de JLM : « Coltrane », « Travaux sur la N89 » ( et son superbe piano d’intro, si brève l’intro…) ou encore « La vie me va ». Qui connaît Murat en concert ne sera pas surpris de voir le chamboulement car enfin, il a toujours cassé les codes et envoyé valser la bienséance de concerts formatés se ressemblant au risque de l’effroi du spectateur-auditeur venu entendre les tubes radios : Muragostang en est le meilleur exemple, mais pas l’unique. La tournée en duo guitare batterie, superbe réussite, témoigne, elle aussi, d’une capacité hors norme à tout bouleverser. Paradoxalement, cet album si peu évident à écouter nous invite à la réécoute et agit par strate. Des lignes de basses, des nappes, des moments aériens, d’autres bien plus terriens, nous ramènent à l’évidence du talent mélodique de l’auteur. Et nous invite à dire « Encore ! » PS : Nouvelle écoute : A l’évidence il y a de vraies chansons majeures : « Dis-le le » (je sais, j’insiste), « Coltrane », « Garçon », "Chanson de Sade" s’inscrivent dans la lignée des grandes chansons de JLM sans aucun problème ! Si cela vous intéresse j'avais déjà écrit ceci sur JLM : https://lamouetterouge.blogspot.fr/2011/09/homme-seul-perdu-de-vue.html et aussi ceci : https://lamouetterouge.blogspot.fr/2017/11/en-quete.html

samedi 30 septembre 2017

APPEL : Clamart s’honorerait de célébrer la mémoire de Paulette Nardal et de son « salon littéraire »au 7 rue Hébert

Octobre 1920, Paulette Nardal, une institutrice martiniquaise de 24 ans petite fille d’un esclave affranchi débarque à Paris de la Martinique pour faire des études d’anglais. Elle est la première femme noire inscrite à la Sorbonne. Pour des questions financières et de proximité, elle s’installe ensuite, près de la gare de Clamart au 7 rue Hébert. Elle s’investit facilement dans la vie intellectuelle et culturelle mais aussi dans la déferlante de la musique des noirs américains. Rapidement, le dimanche après-midi elle réunit chez elle, d’autres étudiants antillais autour d‘un piano d’une chorale improvisée de blues et spirituals, et de discussions sur l’actualité, les problèmes coloniaux, le sort des gens de couleurs. Puis vers 1928, avec son insertion dans le métier de journaliste bilingue, le groupe va être rejoint par des intellectuels noirs anglophones et de toute la francophonie, présents alors à Paris. En 1931, elle fonde « La Revue du Monde Noir » où écrivent la plupart des participants du salon. C’est la première revue noire qui défend la spécificité de l’apport des cultures noires à l’Humanité, différentes mais égales. Elle apporte ainsi un cinglant démenti à l’idéologie qui justifiait la colonisation ou l’esclavage par l’arriération du « nègre ». Revue éphémère de 6 N°, elle donne cependant l’impulsion aux suivantes, celles de Senghor et de Césaire. P. Nardal est considérée aujourd’hui comme une initiatrice du mouvement de la négritude A Clamart, son passage et l’existence de son salon semblent être passés inaperçus. Le grand public Clamartois n’a découvert le nom et le visage de Paulette Nardal que lors de l’exposition « Clamart en personne » en septembre 2016. En Martinique, où elle est revenue vivre définitivement en 40, son action se tourna vers l’amélioration de la condition des martiniquaises. Elle crée, en 1945, le Rassemblement Féminin, pour inciter les femmes à prendre leur avenir en main, à se servir du droit de vote. Plus tard, elle lance une nouvelle revue « La femme dans la cité ». Elle se bat pour la construction de crèches en Martinique, cherche des moyens d’aider financièrement les filles-mères. Dans le même temps elle continue la défense de la culture populaire noire. Elle fonde une chorale « la joie de chanter », toujours active A ce jour, dans les Antilles comme en Métropole, la volonté d’un groupe de Clamartois d’honorer sa mémoire commence à se répandre. Un hebdomadaire martiniquais, Le Progressiste a publié un texte qui avait circulé, en mai, dans notre ville1. La nièce de Paulette Nardal, la cantatrice Christiane Eda Pierre et d’autres personnalités seraient prêtes à soutenir publiquement une action clamartoise en faveur de la pause d’une plaque au 7rue Hébert en mémoire de Paulette Nardal et de son Salon2. C.O.

mercredi 17 mai 2017

Renouveau??????

Bon ben y a même pas eu de suspense. Pour tous ceux qui pensaient qu'on allait faire de la vieille confiture dans des vieux pots avec des vieilles recettes c'est gagné. Les pots les plus récents sont des fans de la vieille école. Bayrou..., des sarkosystes... Le Drian, Collomb....; Tous les ministères clés sont confiés à la droite et aux vieux pontes. L'écologie reléguée à la figure médiatique de Hulot... Misère! Le service public confié à la droite n'a qu'à bien se tenir. On le savait , on le disait , il l'a confirmé : Macron homme de droite nous prépare des belles manifs!

samedi 6 mai 2017

Haine qui aveugle

Je viens de lire le texte de Ruffin à Macron. Des hauts cris s'élèvent pour condamner ce texte ou au contraire l'encenser. Je me permets de trouver ce texte lamentable sur la forme et juste sur le fond, quoiqu'à une limite près, qui est celle-ci : la haine aveugle et est contreproductive. Mal écrit, le texte suinte le "trop vite écrit". Volontairement reproduit le schéma "vous êtes haï" ne fonctionne guère qu'à contre emploi en définitive, et apparaît comme l'expression déplacée d'un vaincu, plus que comme le cri d'une révolte. Le procédé , à mon avis, se retourne contre son auteur. Dommage. Sur le fond, beaucoup de choses avancées par Ruffin sont tout à fait justes et doivent être entendues. C'est ici que ma réticence prend corps. La haine aveugle. Elle aveugle ceux qui haïssent, prompts à tout rejeter et à se réfugier dans les bras plus doux des rêves simplificateurs (Le Pen par exemple); elle aveugle ceux qui la relaient, tout entièrement à la défense d'une cause juste, créant des ennemis là où il n'y a qu'adversaires, voire concurrents; par conséquent, créant des ennemis réels ou imaginaires, elle empêche tout dialogue et aveugle ceux qui en sont l'objet. Comment éclairer Macron en lui criant toute la haine dont il fait l'objet, de la sorte, en une sorte d'enfarinage verbal? La haine aveugle ceux qui en sont l'objet et interdit toute forme de prise en compte des problèmes, qui ne sont plus une réalité "objective" mais qui sont réduits à n'être que slogans et verbalisation outrancière... LA haine réduit donc la cause qu'elle prétend défendre à la forme de son expression... Comme la cause des syndicalistes d'Air France ne fut jamais entendue dans l'affaire des cadres en chemises... La haine annihile toute tentative de raisonnement. Macron est-il prêt à prendre en compte la misère exprimée? On ne le saura sans doute jamais car on ne lui aura même pas permis d'être élu pour nous le dire. Certains ont d'avance la réponse. Oui, la réponse est effectivement dans un programme dangereux. Sans nul doute. A-t-il saisi les inquiétudes et la détresse de certains? Ce genre de textes montre qu'on a répondu "non" par avance. Ruffin déploie la même analyse que Mélenchon aujourd'hui sur son blog, et elle est sans doute juste. Mais la haine comme programme de campagne, des Législatives, disons que cela est plus infantilisant que réellement constructif...Je crois que ce qui est dit par Ruffin, doit l'être en arguments et non en de tels slogans de haine. "Je vous hais" c'est le niveau zéro de la politique qui ne fonctionne pas mieux que le "aimez-vous" de Royal ou de Macron.... Il m'apparaît clairement que le discours argumenté n'est pas de mode aujourd'hui : "la mondialisation heureuse" vs "la France aux Français" : on voudrait réduire la politique à ce duel là... Or il y a de la mondialisation malheureuse, que certains se refusent à voir, aveuglés par leur indifférence et/ou leurs dividendes. Or il y a une mondialisation qui intègre et épanouit et que d'autres se refusent à prendre en compte car elle gêne leur confort, "le bruit et l'odeur" rappelle-toi... La simplification est aussi un mépris des citoyens. Il faut rendre à ceux-ci justice de leur capacité à comprendre le monde dans sa complexité. La révolution que porte le programme l'avenir en commun n'est pas une révolution haineuse : elle est écologique parce que c'est une urgence absolue! Elle est sociale parce que le système actuel est tout à la fois injuste, créateur d'inégalités fondamentales inadmissibles et inefficace à long terme (voir l'exemple agricole). Elle est politique parce qu'elle vise à changer les pratiques et modes de gouvernance. Ne la réduisons donc pas à un cri de haine.

lundi 1 mai 2017

Le vide

Mails, pubs, spams et textos sans réponses. Le grand vide de notre époque, de nos technologies. Se croire ensemble parce que connectés. Tourner en rond sur des réseaux dits sociaux, empilement de cercles fermés : à plusieurs mais fermés. Ultra moderne solitude (Souchon).

vendredi 28 avril 2017

Jeanne d'Arc

Parce qu'on va encore nous bourrer le mou avec Jeanne d'Arc. Parce que les deux candidats pas éliminés s'en sont réclamés, une petite mise à jour historique s'impose. Jeanne s'appelle Jeanne comme une fille sur 3 de l'époque. Si elle s'appelle d'Arc, c'est parce que son père vient de la région d'Arc en Barrois. Le nom de famille depuis le XIIe siècle sert à reconnaître les individus dans la foule des prénoms semblables. Mais on dit "Jeanne" ou "Jeannette" pour parler de Jeanne d'Arc. Elle n'est pas bergère. Son père, un gros laboureur, catégorie supérieure de la paysannerie ne ferait pas garder le troupeau par sa fille, loin du regard commun. La bergère c'est péjoratif : elle peut rencontrer le loup. Jacques est soucieux de la virginité de sa fille. La bergère c'est aussi une manière de sanctifier. Ce qualificatif est donc pratique dans la polémique qui accompagne l'aventure stupéfiante de Jeanne. Jeanne c'est l'histoire d'un pays démuni et sans solution, qui dans un moment de crise extrême, s'en remet aux solutions extrêmes : le renversement des codes sociaux, les solutions "magiques", les prophétesses et leurs prophéties, les marginaux de la société. Jeanne est marginale : elle vient des marges du royaume, dans la vallée de Vaucouleur, terre royale au cœur des possessions bourguignonnes et des terres d'Empire. C'est une fille de la frontière. Ce n'est pas un hasard. Cela va renforcer l'idée d'un royaume à délivrer : c'est une revendication d'appartenance. Jeanne est l'accomplissement d'une prophétie, celle de Marie Robine annoncée en 1399 : "Une pucelle viendrait délivrer la France de ses ennemis" (sans préciser de quels ennemis il s'agissait alors) "Ex nemore canuto" : de la forêt chenue (thème cher à Merlin)sortirait cette Pucelle. Jeanne existait donc avant Jeanne. C'est un pays préparé au magique qui accueille l'aventure de Jeanne. Jeanne est fille d'une tradition orale et elle-même tient sa culture de ce qu'elle entend. Le rôle de Jeanne, redonner confiance et sacralité au roi de Bourges, est simple à comprendre. En montrant que doit et peut s'accomplir un destin, elle soulève les leviers qui permettent l'expédition de Reims. Le sacre est le début symbolique de la vraie royauté de Charles VII et le premier acte d'une reconquête. De "dauphin" devenir "roi". Le sacre n'est pas de l'ordre du droit mais de l'ordre du symbole. C'est à cela que sert Jeanne. C'est pourquoi elle est "abandonnée" une fois les défaites militaires accumulées et une fois capturée. Pourquoi donner rançon à celle qui n'est rien, et pire qui est accusée d'hérésie? Dès lors que Charles VII est en reconquête, l'ordre normal des choses peut se rétablir. Et d'abord l'ordre religieux. Jeanne est condamnée comme hérétique. Et l'ordre politique : et les succès s'accumulent... Jeanne est un mythe dès son vivant ce qui est intéressant et la preuve de l'anormalité de la situation. En tant que mythe et en tant que "sauveuse" Jeanne ne peut mourir. Très vite, des fausses Jeanne d'Arc circulent! En effet le sauveur ne peut mourir. Il doit forcément revenir! La postérité de Jeanne est à comprendre dans ce contexte historique et dans ceux des périodes où on l'a récupéré. Il est de l'ordre des choses que les nationalistes aient voulu récupérer ce mythe national. N'est-elle pas -peut-être- la première héroïne nationale de la nation "France"? Il n'est pas innocent que cette récupération prenne de l'ampleur et fasse écho dans un moment où la crise de la nation et la crise tout court touche notre pays. C'est plus un signe de faiblesse et d'absence de solution, si l'on veut revenir à l'histoire... Jeanne, formule magique de l'identité nationale? Ben merde alors! Il faut comprendre que la mythographie de Jeanne l'emporte largement sur l'Histoire de Jeanne... Par pitié qu'on nous laisse tranquille avec Jeanne! N'a-t-elle pas droit elle aussi au repos de son âme? Pour ceux qui veulent en savoir plus, les livres à lire sont ceux de Colette Beaune.

mardi 25 avril 2017

stop!

J'ai dit que je voterai au second tour de l'élection présidentielle , ce qui veut dire que je voterai Macron. J'ai dit à quel point ce vote n'avait comme signification que de faire barrage à Le Pen. J'ai également dit que je n'essaierai pas de convaincre quiconque de m'imiter. Et je dis maintenant que les directives culpabilisatrices, les anathèmes et les cris de vertueux réclamant qu'on vote Macron -sinon quoi!?- sont du même ordre que le racolage de Jean Marie Le Pen brossant Méluche dans le sens du poil....Vous verrez - je crois - comment JLM va répondre à cet enc' de Le Pen! Peu importe d'ailleurs... Plus on culpabilise un électorat (notion à relativiser d'ailleurs), plus il se fige dans sa posture et c'est bien compréhensible! Au lieu d'intimer l'ordre de faire ceci ou cela, les bonnes âmes devraient réfléchir : Mélenchon a toujours combattu Le Pen et ceux qui feignent de croire l'inverse ont vraiment la mémoire sélective! Son projet de société est radicalement différent et c'est stupéfiant de constater qu'il a fallu la nièce pour rappeler cette évidence! Chaque électeur se fera son avis et tenter d'influer sur le choix n'est pas nécessairement une bonne idée. Enfin Macron lui-même a donné depuis belle lurette le bâton pour se faire battre....So what? Mon opinion, qui n'engage que moi mais que je partage, c'est qu'on bat d'abord Le Pen puis qu'on vote Insoumis aux législatives. Simple et efficace!

drôle de victoire

C'est ce qu'on appelle une victoire à la Pyrrhus. Macron arrive en tête au premier tour avec env 24% ;: c'est un score honorable mais pas terrible pour un positionnement politique tel que le sien. Considérons néanmoins qu'au vu de sa "jeunesse", de la nature de son mouvement, et de l'adversité, c'est honorable. Bon. Que fait-il avant même le décompte final? Une sorte de Fouquet's bis dès le premier tour avec happy few et people!!!! Quel bêtise crasse qui en dit long sur l'inconscience politique de cette caste dirigeante qui prétend avoir tiré les leçons du bling bling sarkozyste, de la normalité hollandaise et de l'exigence citoyenne qui s'exprime. On voit bien le niveau... Brigitte sur l'estrade! Et bientôt quoi? Le strip tease du candidat pour aguicher la ménagère? Mais enfin que ne comprennent-ils pas que ces comportements exaspèrent de plus en plus de monde, sont ridicules et déplacés?! Ou alors il s'en tape! Macron n'a pas encore gagné. Le Pen joue sur du velours, avec un argumentaire facile à mettre en place, un tapis rouge renforcé par des abstentionnistes nombreux à prévoir dans les rangs de la droite, des camarades que je n'essaie pas de convaincre et qui sont nombreux, une finance qui fait déjà des bonds de joie (cf la Bourse) et un candidat qui fête déjà la victoire au lieu d'y bosser. Il y a fort à parier que le retour de boomerang sera sévère. Je vais voter néanmoins, mais de plus en plus guidé par cette seule peur : que l'inadmissible n'advienne.

lundi 24 avril 2017

Second tour

Dans 15 jours, et malgré mon aversion pour l'homme, le positionnement politique, le programme et l'idéologie qui sous-tend tout cela je voterai Macron, comme en 2002 j'ai voté Chirac...C'est dire avec quel manque d'entrain et sans aucunement faire allégeance à ses choix. C'est pourquoi j'exprime ici mes raisons et ma défiance tout à la fois. Commençons par les raisons. Parce que Macron, le libéralisme et tutti quanti, malgré tout, ce n'est pas Le Pen. Ça peut y conduire (ou pas) mais c'est différent. Parce que les mots comptent et que, malgré tout, il y en a une qui est raciste, homophobe, anti féministe, ne reconnaît pas les crimes de Vichy comme de responsabilité française et qu'on ne peut se résoudre à laisser cette famille de pensée revenir au pouvoir. Parce que j'ai des gosses et que je ne veux pas leur faire le coup du vote révolutionnaire (qui n'a jamais fonctionné) et encore moins la mauvaise blague du blasé qui dit blanc-bonnet et bonnet blanc quand des expulsions sont annoncées... Parce que je mesure la responsabilité historique résultant d'un refus d'engagement auquel mène le "ni-ni", même si j'en comprends fort bien les ressorts, voire les avantages. Je ne me résouds pas à parier sur l'improbable modération politique qu'amènerait une victoire à faible légitimité de Macron (en l'absence de reconnaissance du vote blanc) et encore moins à jouer au calcul froid d'une Le Pen présidente ne pouvant gouverner faute de majorité. Je ne voterai donc Macron qu'avec de mauvaises raisons de fond mais que j'estime suffisamment importantes. Il est alors temps d'expliciter mes défiances vis à vis de Macron. Je ne crois pas à la personne dont le parcours de réussite est aussi un parcours de trahison. Je ne crois pas à son positionnement politique "ni-ni" et qui me semble être une posture sachant qu'en réalité le fond de sa politique c'est la droite libérale classique. Je ne crois pas à l'efficacité de sa politique ni sur le plan social (il s'en tape), ni sur le plan écologique( il n'y pense pas...) et dont l'exemple anglais tend à me montrer que l'efficacité économique est discutable! Pire encore, comme beaucoup de mes camarades, je crois en la dangerosité de ce programme qui en fragilisant - le mot est faible- plus encore les services publics et la protection sociale, va renforcer le populisme d'extrême droite. C'est donc un vote plus que par défaut qui m'est proposé.... La gradation des dangers le guide et c'est bien tout... Je l'expose non pour convaincre quiconque, mais pour m'en expliquer une bonne fois pour toute. La leçon de 2002 nous montre bien que le score n'a aucune importance : il faut juste la battre. Et je serai heureux d'y participer. Je voterai tôt le matin pour ne plus y penser. Et j'irai boire beaucoup de vin car le lendemain on pourra cuver. Bref je vote le danger Macron contre l'horreur FN et il n'y a hélas qu'un seul bulletin à ce choix...

vendredi 21 avril 2017

demain, hier...

Le Fig' Mag' tient la couv' du siècle : Fillon et D'Ormesson main dans la main pour dire : "la France que nous voulons..." Mon dieu! Dois-je vraiment insister sur le problème? Ce serait une nouvelle fable : "le voleur et l'ancêtre" à moins que ce ne soit "le voleur et le coureur"? Ridicule. La France de d'Ormesson? On s'en fout. C'est hier. La France de Fillon on n'en veut pas.

mardi 18 avril 2017

Ligne droite

La ligne droite c'est le dernier effort, au sprint, du demi-fond, ces derniers mètres interminables qui précèdent l'arrivée. C'est aussi pour nous cette semaine qui précède le premier tour de l'élection présidentielle, avec le risque majeur qui nous attend : la ligne très à droite d'un second tour Macron-Le Pen voire pire encore Fillon-Le Pen. C'est le moment où si l'on veut voir certaines idées de gauche exister, il faut choisir entre un vote inutile et certes honorable pour un candidat qui n'a jamais su exister depuis sa victoire à la Primaire de la gauche, et un vote qui peut se faire entendre et faire entendre une autre musique. Crier "Le Pen facho" ne sert à rien on le sait depuis longtemps, mais ça défoule et ça soulage, en plus que ça a le mérite de rappeler malgré tout certaines vérités. Ceux qui pensent que Macron peut être un rempart à Le Pen, certes oui c'est le cas, tout autant que Mélenchon. Mais l'inconvénient du vote Macron c'est que c'est le plus sûr moyen de continuer à alimenter un vote Le Pen sur la durée, vote qui se nourrit d'un centrisme de gouvernement qui depuis 30 ans n'a pas fait ses preuves sinon d'inaction. Le vote Le Pen se nourrit de ce centrisme plus ou moins droitier, plus ou moins de gauche selon les circonstances, et qui clive la société bien plus qu'on ne le dit entre une classe du pouvoir et ses soutiens urbains et une frange protestataire de plus en plus forte. Si la crise nourrit l'extrémisme, il faut rappeler que les choix soi-disant unanimistes et qui semblent "raisonnables", le font tout autant. En clair le refus de choisir, ou le choix du système en crise, ne peut que nous condamner à une hausse de la droite extrême. Rappelons que Macron et Fillon nous promettent une sacrée purge du service public, une réforme drastique du droit au chômage et des dépenses réduites, une croissance à base d'uberéconomie... (tiens au fait les sous-emplois soi-disant créés par Uber compensent-ils les pertes astronomiques de ce soi-disant modèle économique (3 milliards de $ de pertes cette année...)? Ah elle a bon dos la dette pour imposer un libéralisme sans frein! Mais de quoi le Lepénisme est-il gavé sinon de ces services publics sacrifiés, de ce chômage de masse, de cette inculture généralisée de la société de consommation? Il faut, et c'est la vertu du programme de Mélenchon, imposer un autre langage pour orienter vers une nouvelle conception de la société. Afin de dédramatiser l'élection, rappelons néanmoins que de nombreuses chances existent pour, que hormis Fillon, aucun vainqueur potentiel ne dispose d'une réelle majorité à l'Assemblée en juin prochain. Autrement dit, les 3e et 4 e tour que constitueront les Législatives sont bien plus importants... Vive le bordel! Et bonne réflexion!

jeudi 6 avril 2017

Changer de paradigme

L'élection Présidentielle est tous les 5 ans le moment où d'aucuns nous promettent monts et merveilles, d'autres efforts sueurs sangs et larmes, d'autres encore nous amusent etc. C'est le moment rituel des grands débats politiques où changer le monde devient une priorité pour 2 mois... Si je m'y intéresse ce n'est pas avec la naïveté de croire qu'un quinquennat et encore moins un homme élu, peuvent changer le sort d'un pays. Mais c'est parce que cela permet d'éclairer néanmoins quelques enjeux. Aujourd'hui comme en 2012, comme en 2007 comme en 2002, j'observe l'urgence d'un changement de paradigme, d'un changement d'échelle du regard et je rêve d'un candidat qui affirmerait et sa grandeur et son impuissance. Grandeur de vue, qui serait d'orienter le pays vers de nouveaux horizons, non pas à 5 ans mais de long terme, capable d'amorcer une transition énergétique, agricole, industrielle et commerciale vers un monde plus juste et plus équilibré. Renvoyer l'économie à ses impacts sociaux et environnementaux et faire de l'humain une priorité et non une variable d'ajustement pour les profits et l'équilibre budgétaire. Impuissance de l'homme seul, et même parfois d'une génération, nous le mesurons tous les jours. C'est ensemble et en adoptant collectivement un chemin et un raisonnement de long terme que cette orientation peut se faire. Impuissance du politique isolé, et qui doit composer et agir avec les entreprises, les acteurs sociaux divers. Il faut de mon point de vue, modeste et sans importance, mais qui reprend celui de femmes et d'hommes bien plus compétents que moi, de toute urgence se diriger vers une nouvelle économie écologique : retrouver une agriculture non destructrice des sols et de santé publique, agir pour une économie solidaire et qui réactivent des circuits directs ou courts, permettre aux régions reculées de disposer des services publics nécessaires, maintenir un système de santé performant et disponible à tous : c'est certes coûteux mais c'est un choix qui honore ce pays et est moins coûteux qu'un système privatisé où les assurances rentabilisent les cotisations par des placements dont on voit bien l'effet destructeur sur l'économie réelle (ah l'exigence de rentabilité des fonds de pension US et Chinois...). C'est certes coûteux mais moins que la fraude fiscale. A ceux qui jugent ces mots utopiques et qui ne parlent que de dettes et de financement, je rappelle que la dette publique n'est pas un chiffre qui se pose là en un instant T. Les mêmes qui font de la dette publique un alpha et un omega de la politique, sont des personnes privées elles-mêmes souvent endettées à 25 ou 30 ans sans que cela ne les gêne... Il en va de la dette publique comme de votre endettement : il est étal dans le temps et il construit un patrimoine. Vous ne jugeriez pas en faillite l'homme qui a emprunté 300 000 euros sur 25 ans pour acheter sa maison ... Bref il est temps d'orienter le pays vers une transition écologique et démocratique globale. Cette transition prendra du temps et il est illusoire, je me répète, de croire que 5 années et une élection feront l'affaire : néanmoins il faut un début à tout. Deux candidats peuvent incarner cette transition. Hamon et Mélenchon. Ne croyant pas à l'union, ils ont fait le choix d'aller à l'élection de leur côté. Il faut choisir. Autant choisir pour celui qui peut l'emporter, peut-être.

mercredi 5 avril 2017

lettre à un chanteur disparu

Cher Renaud Séchan, on ne se connait guère, on ne s'est vu que de manière assez inégale, moi dans le public, vous sur scène, à plusieurs reprises; On ne se connaît guère, néanmoins, puis je vous appeler Renaud? Vous avez annoncé, cher Renaud, que vous voteriez Macron, après avoir déclaré votre sympathie à Fillon, appelé à voter Bové, Mitterrand etc. J'admire votre constance à exprimer publiquement votre soutien au moment T, quand personne ne vous le demande... Serait-ce volonté, peut-être goût, de prendre des coups? Votre déclaration est, d'après ce que j'en comprends, moins une prétention à croire en une influence quelconque que vous auriez, mais à un "foutez moi la paix" préventif... Peu importe, en fait. Personnellement, je reste surpris de vos choix mais ils ne me regardent guère. Naguère, vous avez écrit quelques chansons magnifiques, qui resteront comme des moments importants de la chanson française. Parmi elles, Oscar, Banlieue Rouge et Son bleu. Pour ces trois-là cher Renaud, j'aurais vraiment voulu que vous vous abstinssiez de déclamer votre préférence envers le candidat Macron. Je n'ai pas la prétention d'être écouté par vous, ni de vous faire changer d'avis, cela ne me regarde pas. Mais enfin quand on a écrit ces chansons là, peut-on vraiment croire au candidat Macron, même face au péril facho? Je réécoute ce Renaud-là, chanteur disparu comme sa voix... et je me dis qu'il faut voter Mélenchon... pour faire péter tout ça! 'Tain c'est des vachtes de bonnes chansons! Bien à vous cher Renaud et au plaisir de réécouter vos disques. D'avant. "De quinze tonnes de lessive De monceaux de bidoche En cas d'guerre en cas d'crise Ou d'victoire de la gauche Ce spectacle l'écœure Alors elle pense à ces gars Qui sont dev'nus voleurs Elle comprend mieux pourquoi" (Banlieue rouge) "Pourquoi y r'pense aujourd'hui au p'tit V'la dix ans qu'il est parti "Salut pauv' cave Tu s'ras toujours un esclave" Eh ben tu vois gamin Aujourd'hui j'suis plus rien" (Son Bleu) "L'avait fait 36 le front Populaire Pi deux ou trois guerres pi mai 68 Il avait la haine des militaires J'te raconte même pas c'qu'y pensait des flics Il était marxiste tendance Pif le chien Syndiqué à mort inscrit au parti Nous traitait d'fainéants moi et mes frangins Parc' qu'on était anars tendance patchouli" (Oscar)

si l'espoir existe...

Si l'espoir existe entre le monde ranci de la peur et l'ultramondialisme économique sans freins, c'est, dans cette campagne, Mélenchon qui le porte. Si l'espoir existe d'une République sans monarque, c'est Mélenchon qui le porte. Si l'espoir existe d'un nouvel écologisme politique c'est Mélenchon qui le porte... Bel article d'Askolovitch sur Slate, à lire ICI.

Présidentielles 2017 : l'impasse

Pour qui veut exprimer ses convictions de gauche, la Présidentielle de 2017 est une impasse. Il n'y a qu'une voie (et qu'une voix) possible et qui ne mène sans doute nulle part, électoralement mais qui reste le seul programme à la hauteur des enjeux : j'y viens plus tard... Le PS est inaudible car il a, par le jeu de la Primaire, désigné un candidat qu'il ne souhaite pas soutenir et que les "camarades" dirigeants lâchent un à un. Cambadélis qui n'a de chef de parti que le bureau et le titre, ne peut en aucune manière influencer le destin de Hamon : il ne sert à rien ce que l'on savait déjà... Le pauvre candidat dont la posture idéologique n'était déjà pas commode, être à la gauche du PS c'est pas simple, ne peut que crier à l'assassinat et aux coups de poignard dans le dos... Ce n'est guère mobilisateur... En campagne depuis plus longtemps et sur un socle d'idées beaucoup plus clair, Mélenchon ramasse les miettes. Et il n' y a que des miettes à ramasser c'est bien le problème...On me dira :"et Poutou?" Et je répondrai : "oui, et Poutou... et pourquoi pas Arthaud?" Donc, Mélenchon, à ce stade. Macron, qui joue de la nouveauté de sa personne (je veux bien, après tout il se présente pour la première fois), Macron disais-je rassemble les conservateurs objectifs. J'admets qu'il présente un prêt à penser parfait et immédiatement applicable de l'époque actuelle : uber appliqué à tout, normes inversées, souplesse et échanges, libéralisme et bons sentiments... Le problème est qu'il n'y a rien de neuf dans ce qu'il propose sinon d'accentuer les tendances lourdes du mode d'emploi de la machine à créer des inégalités en même temps que de la richesse. On me rétorquera "réalisme" et je répondrai "projet de société, écologie, avenir". Donc encore Mélenchon à ce stade... Je passe sur les autres candidats, qui sont tous de la droite rance, conservatrice et nationaliste dont je n'ai pas à me soucier, à l'exception de Cheminade qui était et reste un OVNI dont on se demande qui le soutient... Donc Mélenchon... Dans le "débat" (je ne sais si l'émission politique d'hier mérite réellement ce titre), je n'ai pas entendu une projection sur un monde qui arrêterait de marcher sur la tête, sur l'inanité du système agricole actuel - destructeur et producteur de merde à bas coût; Rien sur l'état désastreux des océans, ces autoroutes du commerce, dégradés par une exploitation humaine irréfléchie et inconséquente; Rien sur le réchauffement, qui n'est pas un fantasme de bobo inquiet, mais la réalité de bidonvilles comme Dacca où affluent chaque année 300 000 personnes supplémentaires...rien bien sûr sur la mort lente des zones rurales dévastées par les supermarchés et les lotissements dévoreurs d'espace; rien non plus, mais suis-je fou?, sur le logement social et les 395000 personnes qui en attendent un en agglomération parisienne!; rien non plus sur les grands projets aberrants que les maires de nos communes développent pour pouvoir laisser leur nom, sans se préoccuper plus que cela de leur utilité et de leur pérennité, grands stades, complexes ceci, machins démesurés cela! Rien sur l'homme et son rapport au monde. Le seul qui aurait pu évoquer tout cela , mais encore eût-il fallu que les thématiques retenues soient celles-ci c'est Mélenchon. Le seul qui dans son programme se penche sur ces questions-là, réellement, c'est Mélenchon. Finalement, j'aurai bien voté Neil Young, mais il est Canadien et ne se présente pas! Je réécoute la cérémonie live que constitue "Earth" et que je conseille vivement... Je me réfugie dans les bras des arbres, j'observe les oiseaux, j'écoute le vent... "The answer my friend is blowing in the wind" (B. Dylan). Je voterai donc Mélenchon.

lundi 27 mars 2017

lettre ouverte à M. Fillon.

Voici le mail que j'ai envoyé à Fillon après réception d'un 8 pages dans ma boite à lettres; Chère équipe@fillon2017.fr, en ouvrant ma boîte aux lettres, quelle ne fut pas ma surprise de trouver un grand 8 pages format A3, en quadrichromie sur papier glacé, moi qui n'avait rien demandé. Comme je suis courtois, j'ai lu le courrier à ma personne adressé. Après tout, à part des factures, je reçois peu de courrier.... J'y ai lu des éléments de langage un peu bizarres et des propos grossiers : sans doute sont-ce là des erreurs et des oublis. Auriez-vous envoyé un premier jet par erreur? Je lis : - p.3 : "arrêtons d'emmerder les Français!". Si vous souhaitiez exprimer un courroux par rapport au fait que d'aucuns importunent les Français il fallait l'exprimer en des termes disons moins.. poujadistes... - p. 2 : "Le laxisme érigé en politique pénale, ça suffit!" C'est une blague! Ou alors vous avez rédigé ce tract avant janvier 2017? - p.6 : "J'augmenterai les salaires nets..." C'est vrai que celui de votre épouse était particulièrement élevé pour un travail minimal. Il faut donner l'exemple. Bravo! - p. 6 : " Il est injuste qu'après une vie d'efforts vous ne puissiez pas vivre dans des conditions décentes. (...) Il n'y a pas d'autre choix que d'aller progressivement vers la retraite à 65 ans" : ah oui... Je crois avoir compris : rallongeons la vie d'efforts et comme cela le temps de retraite dans l'indigence sera raccourci. C'est bien cela? - p.8 : "réduction du nombre de parlementaires" : c'est plutôt le nombre de leurs assistants qu'on pourrait réduire non? etc.... Vous voudrez bien par retour de courrier m'éclairer sur ces questions qui me semblent importantes avant que je ne glisse mon bulletin dans l'urne... Bien cordialement, H. Duval PS : vous constaterez que je n'ai pas fait de remarques sur les pages 2 et 4.Et pour cause : je n'ai pas réussi à les lire : elles ressemblaient trop à un tract du Front National : l'imprimeur se sera mélangé les pinceaux sans nul doute... J'attends les rectifications.

dimanche 5 mars 2017

Les Factieux et les Voleurs : Fable?

Fable :
Maître Filou, de son statut perché tenait aux Français ce langage : Tous les jours un peu plus travaillez ne regardez ni l'effort ni votre âge! De sa branche, il était bien placé pour amasser quelques miettes au passage du gâteau dont il voulait priver l'ordinaire citoyen exclu du partage... Lorsque le canard avisé jeta la lumière sur ses faits Maître Filou contrarié contesta tous ses méfaits mais le mal déjà était fait Le Filou de ses soutiens abandonné s'agitait et jamais n'abdiquait se croyant par avance pardonné Funeste erreur, aveuglement, plus il s'agite plus il ment, face au péril imminent dans sa chute entraine ses enfants! Morale : Quand la main dans le sac tu es pris prends sincèrement l'air contrit excuses publiques ne valent rien rebrousse, retire toi, fais le bien.
2002,2007,2012... On le sentait venir le coup foireux définitif et je ne sais s'il faut s'en réjouir ou crier misère... Mais la campagne de l'élection présidentielle 2017 est bien partie pour accoucher d'une situation de crise institutionnelle durable et peut-être définitive pour la 5e République. Entre les candidats mis en examen qui en appellent à l'insurrection populaire contre les juges et les voleurs d'unité à gauche l'hypothèse Macron prend forme et risque bien de déboucher sur une 4e république bis tant il n'est pas assuré d'avoir une majorité au Parlement. En attendant deux candidats polluent le débat : Le Pen et Fillon, c'est d'eux dont il s'agit, ont des comportements de dangereux factieux qui appellent à mettre bas à un système (formule facile) qui voudrait les abattre. Ou comment renverser les rôles en jouant les robins des bois alors qu'on s'en est mis plein les poches jusqu'à la gueule! L'une refuse de se rendre aux convocations des juges alors qu'elle prône la tolérance zéro pour les délits de tous types... L'autre appelle à une manifestation anti-juges dont les soutiens se paient de mots rappelant les ligues de 1934 : l'oligarchie cosmopolite etc.... A gauche Hamon et Mélenchon après avoir fait croire à un possible rapprochement sont lancés dans une campagne concurrente qui montre (voyons le côté positif des choses) qu'un quart de l'électorat reste attaché à de vraies valeurs de gauches. C'est peu mais cela prouve qu'avec une vrai volonté rassembler à gauche serait créateur d'une dynamique. Ce discours de pseudo unité était un jeu de dupes dont les dés étaient pipés d'avance : Mélenchon est en campagne depuis plus d'un an et ne laisserait sa place pour rien au monde; Hamon n'a pas le courage d'envoyer balader un parti qui l'a désigné : serait-ce même pensable? Enfin reconnaissons-le des divergences de fond subsistent. So what? Pour un opposant comme moi au système actuel, monarchie présidentielle élective qui phagocyte toute la vie politique, je devrais me réjouir. Néanmoins, le risque facho étant réel, il y a une certaine angoisse à voir se déliter le système. Cette élection présidentielle en tous les cas pourrait bien être la dernière de la Ve République, dans ces règles là en tous cas. D'abord parce que certains réclament une sixième... De plus, parce que, quel qu'en soit le vainqueur il faudra bien tirer certaines conclusions de la crise majeure que la classe politique traverse, par de réelles transformations du statut des élus, des institutions, de la transparence des hommes publics. Faute de quoi, ce n'est plus une crise que l'on traverserait, mais une situation qui pourrait devenir insurrectionnelle, situation légitimée par le comportement actuel des deux candidats mis en examen... CQFD.

mardi 31 janvier 2017

Lettre ouverte à Benoît Hamon

Cher Benoît, puis-je vous appeler ainsi?, J'ai voté, une ultime fois?, à la Primaire dite de gauche. Les circonstances font qu'elle porte assez mal son nom, sachant qu'au moins 5 candidats se réclamant de ce positionnement (mais pas que) se sont déclarés candidats depuis longtemps : Artaud, Poutou, Jadot, Mélenchon, Macron, cités au hasard sans ordre de détestation ou de préférence! Cela fait des années que dans ce blog et dans ses configurations antérieures nous réclamons une refonte de la gauche, une redéfinition de ses valeurs et de son projet, avec le respect de ses fondamentaux (défendre la justice sociale et les classes populaires) et la prise en compte des enjeux nouveaux : situation internationale totalement modifiée depuis 1992, priorité à l'écologie. Les réactions de nombreuses personnalités au sein du PS semblent confirmer ce que nous avions déjà dit : de nombreux cadres du PS, de nombreux élus, ne sont pas près à soutenir un programme de gauche sous prétexte "d'utopisme", "d'irréalisme". Ils préfèrent (comme on les comprend!) s'accrocher à leurs sièges sous couvert de convictions, de pragmatisme et de solidarité avec le gouvernement. Il faut en tirer les conclusions : Benoît Hamon, vous êtes devant une responsabilité historique : être le "Macron de gauche"! Assumer un projet réellement novateur, donner un sens à des convictions et qu'importe ce qu'en pensent les caciques d'un parti dont les pratiques et les analyses sont aujourd'hui repoussées partout et par tous, même si l'on comprend qu'il vous tienne à cœur, ce parti... Être le "Macron de gauche" c'est ouvrir grand l'imaginaire et la porte aux écolos, aux insoumis. Depuis 2002 et l'inaudible campagne de Jospin, depuis 2005 et la désastreuse séquence du référendum européen, depuis 2012 et la trahison éclair de Hollande, depuis beaucoup trop longtemps, le PS ne parvient pas à être qu'autre chose qu'un parti d'élus qui s'accommodent tant bien que mal de vivre ensemble. Vous pouvez changer la donne, peut-être, en pariant OUVERTEMENT sur la non-hégémonie d'un parti qui n'est plus en situation à tous les échelons de se comporter comme une puissance dominante. Un candidat seulement PS c'est un score à 1 chiffre. Un candidat qui assume l'écoute d'une société déboussolée et des solutions nouvelles peut être un pari gagnant. Des exemples? non le bilan ne doit pas être assumé lorsqu'il est le matraquage massif des manifestants et le nassage quand on prétend être aux côtés des masses!; les fermes industrielles géantes autorisées, alors qu'on connaît les méfaits de ces pratiques d'élevage! Un état d'urgence utilisé contre les militants des groupes écologistes et non à des fins antiterroriste! Renoncer à Notre Dame des Landes, s'engager enfin dans la transition énergétique, de manière irrémédiable, garantir des services publics de proximité, permettre le développement de l'agriculture paysanne par de réelles mesures publiques, s'opposer de fait aux pratiques qui conduisent au démantèlement de nos grands groupes industriels ou de distributions (Vivarte, tuée par les fonds requins). Promouvoir la solidarité internationale avec les populations en danger. Lutter contre les lobbys qui empêchent les législations publiques d'opérer correctement dans le monde de la chimie agricole ou médicale par exemple. Être le "Macron de gauche" c'est donc sortir d'une logique de parti pour aller vers une logique de reconnaissances des autres forces citoyennes que les Hollande et Valls ont décidé de combattre un quinquennat durant.

samedi 28 janvier 2017

N'est pas Jaurès qui veut

N'est pas Jaurès qui veut, ni Mitterrand d'ailleurs... M. Hollande l'a appris à ses dépends tout au long de son calvaire de cinq années de présidence. Mais il en avait fait l'amère expérience à la tête du PS dans son désastreux décennat à la tête du parti... Jaurès il y a plus d'un siècle créait le parti, la SFIO, à l'aide de multiples mouvements rivaux. La synthèse était chez lui une double nécessité : nécessité idéologique, concilier le marxisme matérialiste et une approche sensible et spiritualiste issue de sa propre lecture philosophique de l'expérience humaine; nécessité tactique et pratique pour faire travailler ensemble les traditions d'un socialisme français complexe et éclaté (entre idées des Lumières et anarcho-syndicalisme...). La synthèse Mitterrandienne, quant à elle, a consisté à jouer jusqu'à l'extrême avec les divisions rivales de la gauche socialiste pour profiter d'une position centrale au sein du PS et s'emparer du pouvoir au sein du parti et, au gré des élections , en France. Hollande, qui a été à l'école de Mitterrand, n'a jamais su se départir de cette formation et revenir à une posture programmatique réelle, c'est à dire, avant tout, une réflexion idéologique. Sa capacité tactique est bien médiocre si l'on veut bien considérer les faits : Jospin battu en 2002, le PS divisé sur l'Europe en 2005 et la ligne officielle, celle de Hollande, battue; Sarkozy élu facile en 2007; La victoire miraculeuse du candidat Hollande en 2012 n'est que le rejet du précédent. En quelques semaines d'exercice du pouvoir, Hollande pulvérise non seulement les scores d'impopularité, mais plus grave, met au rancard les rares éléments d'espérance d'un quinquennat de gauche! Sa dernière œuvre? Réussir à torpiller la primaire à gauche par son hésitation coupable sur sa candidature... On peut néanmoins le remercier pour cela car il a enfin réuni les conditions pour que la scission du PS soit effective. Lorsque Valls déclare ne pas soutenir Hamon en cas de victoire de ce dernier, c'est bien la ligne de fracture fondamentale de ce parti qui apparaît : non plus une divergence tactique, non plus un problème de vocabulaire mais bel et bien une faille idéologique majeure. Tout observateur de la vie politique connaît cette ligne de fracture et attend que le PS en tire les conséquences. La création par Mélenchon du Parti de gauche avait pu créer l'espoir d'une clarification. Mais les jeunes quadras de la gauche du PS à l'époque n'avaient pas souhaité prendre les risques politiques d'un départ en masse du parti. Il faudra bien qu'il se passe quelque chose maintenant. Les candidatures hors primaire de Macron à droite et Mélenchon à gauche ont toutes les chances de ruiner les chances du candidat PS et c'est TANT MIEUX. J'ai dit il y a longtemps déjà que le PS risquait le score à un chiffre, comme Defferre en 1969. Je le maintiens et le souhaite. C'est la seule chance pour éviter la victoire de Le Pen. Pourquoi alors aller voter à cette primaire de la gauche? Pour montrer que l'idée d'une gauche qui se rassemble sur des valeurs claires et tranchées n'est pas une idée qui désintéresse les Français qui, comme moi, font partie de ce qui a été appelé un jour "le peuple de gauche". Que la gauche n'est pas une idée morte pour qui veut bien réfléchir. Et qu'elle ne pourra gagner que rassemblée. Non pas autour d'un parti et d'une improbable synthèse, mais dans une recomposition réelle de ses forces et de ses idées. A titre personnel, bien qu'opposé à l'élection du PR au suffrage universel, j'irai voter au premier tour de cette dite élection, à gauche bien entendu, c'est à dire JLM. J'irai voter également dimanche pour manifester que le peuple de la gauche souhaite que les candidats de cette famille défendent des idées de gauche. C'est pourquoi sans me soucier d'arithmétique et de sondages, sans me préoccuper des alliances possibles des uns et des autres, je voterai Hamon. En effet, la gauche selon toute vraisemblance perdra cette élection présidentielle. Mais les plus importantes élections seront devant nous : les Législatives. Et là, la gauche devra impérativement être rassemblée autour de valeurs claires. D'aucuns me disent que Hamon va siphonner les voix de Mélenchon. C'est possible et ce serait dommage en effet... Personnellement je ne le crois pas. Le problème de la candidature Mélenchon, c'est Mélenchon lui-même, meilleur bateleur que beaucoup, fossoyeur aussi de sa propre crédibilité par excès de langage, de caricature, de beaucoup de choses... Mais peut-on laisser Valls être le représentant du PS à l'élection Présidentielle? Ce serait somme toute logique eût égard à la pratique du pouvoir lors de ces 5 dernières années... Le danger serait qu'il réussisse à nouveau le miracle Hollandais de 2012. Car Hamon le soutiendrait, lui... Et rien de pire que 3 candidats à 2 chiffres pour qu'un second tour catastrophe oppose Fillon à Le Pen. Aujourd'hui la gauche est en ruine et Hollande en porte la responsabilité majeure. Qu'on ne vienne pas en faire porter les responsabilités aux électeurs qui ne veulent plus voter pour une mascarade, ou à ceux qui votent selon leurs convictions, fussent-elles minoritaires!

dimanche 15 janvier 2017

Complètement stone!

L'album des Stones disque du mois chez Rock et Folk.. Humm, je me méfie. Je lis la chronique et là je suis mi figue-mi raisin, mi fuite mi raison... Le coup du "meilleur album depuis Exile on Main Street" (1972) on me l'a déjà fait! Pour rappel, on parle là d'un fan exigeant d'un groupe mythique, pour qui les enregistrements à Chicago restent parmi les meilleurs faits par le groupe, avant l'incroyable série de 5 albums géniaux (ni plus ni moins) : Beggars Banquet,Let it Bleed, Get yer ya ya's out, Sticky Fingers et Exile on Main Street donc... Depuis, ce sont des albums qu'on achète et dont on ressort au mieux une face, au pire un riff.... C'est donc avec méfiance, circonspection et tremblement aussi, car tout de même, c'est les Stones, merde! Et là... la claque. Du blues crado comme il se doit, senti, envoyé dans la tronche, en prise live! Et on s'aperçoit que c'est le meilleur groupe de blues de tous les temps, qu'on le savait et que ça, jouer le bues de Chicago et du delta ils le font mieux que quiconque. Et l'on entend Charlie taper comme un malade parce que cette musique-là il l'aime! Et Mick souffler et gueuler comme pas entendu depuis longtemps! Et Ronnie envoyer des solis qui ont le droit de sonner crasseux et Keith qui nous assure une rythmique brutasse. Deux fois, God, Eric Clapton, intervient parce qu'il était dans le studio d'à côté et ses phrases à la slide sonnent comme en 1965 avec les Bluesbreakers. Le nouveau Rolling Stones est bien le premier disque des Stones qu'on réécoute en boucle depuis Exile! Et c'est simplement une session de trois jours. C'est comme un testament : la boucle est bouclée. 50 ans après : c'est qui les plus forts? Inutile de dire que je ne me précipite pas pour acheter le live à La Havane.... Blue and Lonesome. Pochette affreuse. Que du son!