mouette

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mercredi 29 novembre 2017

En quête.

A l'heure de l'énième écoute de Travaux..., me viennent ces quelques lignes inspirées des souvenirs d'un concert de la tournée "Babel". Au sortir de ce concert parisien de novembre, au New Morning, la question semblait évidente : qu’est-ce qui pousse Murat ? La réponse aussi : ça ! Ce que nous venions de vivre, voir, entendre, sentir : un beau concert unique. Ce soir-là, dans cette salle dont le mythe n’est plus à redire – mais le choix d’une telle salle n’est pas innocent – ce soir-là donc, hormis quelques méchancetés finalement convenues, sur les statues de commandeurs (Souchon-Voulzy pris comme un seul être, Aznavour, Faithfull, Jagger ou Trenet) Jean Louis Murat, avait donné ce qui le tient : une musique forte, une présence vraie, voire incandescente. La voix poussée dans ses retranchements, le groupe, d’abord derrière, poussé devant, puis en fusion avec le chanteur, les improvisations : un concert pour amateur de sensations. Me revenait alors l’incroyable performance de l’année d’avant en duo guitare-batterie : c’est une évidence : pour JLM le concert est un instant à vivre et non une machine à cash, une routine de baloche. Mais alors pourquoi cette posture à s’en plaindre et à souhaiter la fin du parcours dans ce « métier de merde » ? Qu’est-ce qui pousse Murat ? Nous souhaitions comprendre et pour cela replonger dans les chansons. Ne pas s’arrêter aux interviews « peep-show » comme il les avait nommées lors du set, mais revenir à l’œuvre car ce n’est pas trop dire que de parler à l’égard de la somme muratienne, d’une œuvre. Oublier le rigolo de mauvaise humeur, le solitaire auvergnat qui monte à Paris pour y faire un show attendu sur des plateaux TV où les animateurs ne manqueront pas de susciter le scandale de tel ou tel propos, de telle ou telle humeur. Car ainsi marche la machine ; Non, ce qui nous tient c’est la question : qu’est-ce qui pousse Murat vers cette exigence scénique, vers cette prolifique discographie, vers ces chansons-fleuves où l’on se noie, ces forêts de sons où l’on se perd, parfois, avec délices, ou plus perversement avec effroi... ? Il nous fallait dans ces chansons, dans cette jungle de mots, trouver qui était le troubadour, de quel bois il était fait... Troubadour : C’est le titre d’un album de feu JJ Cale, avec qui Murat possède plus d’une ressemblance. Même solitude affichée, même mépris pour le jeu du spectacle, même amour de la guitare. Mais l’image n’épuise pas le bonhomme… Le nouvel album Travaux sur la N89 est l’occasion de revenir sur cette quête tant, à l’évidence, il est lui-même au cœur d’un questionnement sur l’art d’écrire (« de la chose infernale comment faire une chanson ? »). Si "Travaux..." nous perd souvent et nous déroute c'est que, comme pour un Neil Young, par exemple, le chemin de Murat n'est pas rectiligne. Et sa sinuosité est passionnante... A suivre…

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