mouette

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mercredi 25 décembre 2019

Conneries

Un livre à lire, absolument : Histoire universelle de la connerie (sd) JF Marmion, Editions sciences humaines.

lundi 9 décembre 2019

Equation insoluble... car fausse.

1=1... Voilà vendue comme une évidence l'équation censée nous faire accepter le régime de retraites par points. Or, cette équation dans ce cas précis, est fausse et chacun le sait intuitivement depuis toujours. Depuis que la question des caisses de retraites s'est posée, à la fin du XIXème siècle en France,la réflexion s'est faite sur la base de régimes particuliers. Car chacun savait bien alors que, non, décidément, travailler 12 heures par jour au fond d'une mine ce n'est pas la même chose que derrière un bureau. Et rien n'a changé en réalité depuis. Dire qu'un point universel c'est l'égalité, est un mensonge honteux que même Castaner désavoue puisqu'il dit que les policiers ont besoin d'un régime particulier de retraites. (ce à quoi je souscris et renchéris : les Flics à le retraite tout de suite, tous et pour toujours, amen!) Bien sûr que travailler en rotation d'horaires comme les infirmières héroïques de l'hôpital public, les cheminots et autres policiers changent la donne. Bien sûr que la pénibilité de certains métiers DOIT être prise en compte dans le secteur privé comme dans le secteur public. La réalité de cette réforme c'est que Macron - Delevoye ont des potes dans les assurances privées et leur envoie un appel très clair. Ils souhaitent un régime par capitalisation, pour les plus favorisés qui sont les grands gagnants de cette réforme.... Donc, en grève. Reconductible.

dimanche 3 novembre 2019

Ken Loach 2019 : révoltez-vous!

Après l'extraordinaire I Daniel Blake, palme d'or à Cannes, Ken Loach allait-il abandonner la partie et se reposer sur des lauriers mérités? C'était mal le connaître que de simplement le supposer... On parle ici d'un cinéma parfois qualifié de "social" mais que je préfèrerai qualifier de "politique". Éminemment.Dans Sorry we missed you, le cinéaste nous plonge presqu'en huis-clos dans une famille en pleine crise. L'obstination du père à vouloir s'insérer dans le système des franchises de livraison tourne au désastre intime et professionnel. Dans ce combat qu'il croit être pour sa dignité, il perd sa lucidité et ses moyens, et ce n'est pas la révolte du fils rebelle qui lui ouvre les yeux. Le message de Ken Loach est encore plus fort que la dénonciation du film I Daniel Blake, homme broyé par un système qui lui refuse assistance. Dans ce film, le héros se révoltait et si l'issue était fatale, ce n'était pas sans combattre. Ici rien de tel. Dans le personnage du chauffeur aveuglé par ses dettes et ses "responsabilités professionnelles" l'aveuglement est total. Loach pousse à la révolte, exhorte les travailleurs à ne pas accepter le système, à ne pas volontairement se résoudre à la soumission du nouvel esclavagisme. Le système vous broiera et ne témoignera aucune humanité, n'attendez rien de lui, semble-t-il nous dire. La famille, l'humain, sont en ruines à l'issue du film. Aucune once d'espoir hors la révolte; un film très noir. Un appel à l'insurrection?

samedi 6 avril 2019

Le retour du "retour à la terre"...

Il y a donc un tome 6 au "Retour à la terre" du tandem Larcenet- Ferri. Occasion bénie pour rappeler que cette série est formidable. Il y a dans ce mot une admiration avouée pour tout ce qui en fait une réussite mythique de la BD. La puissance du trait et du cadrage de Larcenet, l'imagination du scénariste et cette mises en abimes permanente et délirante. C'est génial. Larcenet est un cas. Je n'ai échangé que deux mails avec lui, brefs, et j'ai pu lire entre deux mots toute la modestie et le recul d'un réel artiste. Ce que certaines cases ou pages de ses œuvres diverses dans des genres différents révèlent bien mieux que les éloges compassés comme le mien. Le Combat ordinaire constitue une série devenue légendaire et offre certains coups de crayon parfaitement renversants et bouleversants. Le héros au milieu de ses photos étalées sur le sol, ou découvrant l'atelier capharnaüm de son père sont des images magiques qui vous serrent la gorge et vous embuent les yeux. Dans Soyons fous Manu Larcenet ose l'humour le plus grinçant. Blast, série noire et dérangeante s'il en est, propose une finesse et une puissance de dessin rarement vue en BD. Manu Larcenet a ce don de susciter en un coup de crayon, trois fois rien, de minuscules traits qui font d'un regard perdu dans le vide, un monde entier d 'interrogations et de réflexion. L'histoire du Retour...conçue avec Ferri, qu'il faut associer ici, est un témoignage parfaitement réussi sur une époque et ses contradictions ainsi que la captation de l'intimité et de l'humanité universelle de personnages attachants. La première planche du Tome 6 du Retour... restera dans l'histoire de la BD comme une réussite parfaite. Je la livre ici :