mouette

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mardi 26 avril 2016

tout le monde n'est pas beau, tout le monde n'est pas gentil

« Nous ne pouvons pas accepter que des gens qui n'ont rien dans le cerveau viennent sur la place de la République donner des leçons à la démocratie française. » (Nicolas Sarkozy, candidat? en meeting à Nice). Sait-il, le nain qui fut prézizi, à quel point sa phrase manque d'intelligence? Non sur le fait, après tout ce qu'il pense on s'en fout, il a bien le droit de le dire... Mais sur la forme et le fond qu'elle révèle: "Nous" (donc, lui)"ne pouvons pas accepter" (donc, il refuse parce qu'il ne peut pas faire autrement : mais si, mais si, un petit effort Monsieur...) "que des gens" (là ça se complique : des gens c'est qui? C'est bien le problème des politicards : soit ils parlent du "peuple" et là c'est positif, soit c'est "des gens" et là cet indéfini (pas moins que le peuple d'ailleurs) est très négatif..) "qui n'ont rien dans le cerveau" (chassez le naturel il revient au galop, ceux qui sont pas d'accord n'ont pas de cerveau : en tous cas pas le même que le sien, ça c'est sûr)"viennent sur la place de la République" (mais ce lieu c'est la place du régime qui appartient à tous (res publica), tout le monde peut y venir y faire ce qu'il veut, crétin!), "donner des leçons " (ça, c'est bon : il a jamais aimé recevoir des leçons, ça c'est sûr ("casse toi pauvre con!") "à la démocratie " ( mais la démocratie c'est le pouvoir du peuple par et pour le peuple... chacun a droit à s'exprimer et à dire ce qu'il pense)"française" (ah! l'adjectif qui tue... : la démocratie française hein, pas la belge ou pas la grecque.., mais ça change quoi?!!!!). Phrase courte mais pleine de sens et de contre sens : Moi Sarko je refuse qu'on pense autrement que moi et qu'on se lève pour le dire. Bon, faisons-la brève : pourquoi recevrions-nous des leçons d'un politicard mouillé jusqu'au cou dans 1000 combines plus ou moins dégueulasses, arriviste et traître notoire, dont la valeur et le mobile principal est de s'en mettre plein la gueule parmi les "grands" de ce monde? Nous, nous n'acceptons pas qu'un type vienne nous donner des leçons au nom de la démocratie, dont il est un des fossoyeurs essentiels. Conscients de la nullité des propos de son boss Luc Chatel nous explique ce que ça voulait dire... : Je cite (attention les oreilles) : "Ce que veut dire Nicolas Sarkozy, c'est qu'il y a un gros décalage entre les préoccupations de la jeunesse (...) et ceux qui sont place de la République et qui ne représentent vraiment pas grand chose". C'est ça, rattrape toi aux branches ou encore "hey Nicolas accroche toi aux pinceaux j'enlève l'échelle!". Nuls de chez nuls. Le rapport au titre : rappeler ce que Sarko révèle par sa haine et sa condescendance, il s'agit bel et bien d'une lutte. De classes ou non.

lundi 25 avril 2016

Une lueur dans la nuit

Nuit debout! Une lueur dans la nuit frontiste et état d'urgentiste qui depuis trop longtemps enveloppe le pays. Il est facile de critiquer le mouvement, coupable, avant même d'avoir produit sa première étincelle, de bien des maux, que répètent en boucle les commentateurs depuis que cette initiative regardée d'abord avec sympathie et avec condescendance, est devenue envahissante à leurs yeux : en vrac et sans ordre de détestation, donc : parisien, (et oui c'est un défaut...), jeuniste, élitiste et recherchant l'entresoi, velléitaire, destructeur (les vitrines cassées), alcoolisé, trop bordélique (ah la démocratie directe...) etc j'en passe et des pires dont le sommet, "fachiste" -et c'est un expert qui le dit, Finkielkraut himself. Jubilation de voir ces critiques venir de salons où plus personne ne bouge depuis longtemps et qui sur la base de saines lectures destituent Roussef de leur fauteuil, et matraquent les "casseurs" devant leur télé ("allez les flics!") Jubilation aussi de voir les récupérateurs professionnels essayer de comprendre ce joyeux bordel où les gens qui assistent ont le droit de parler également, et non seulement d'acquiescer... Oui, Nuit debout est peut-être tout ça à la fois. Il est surtout bien autre chose : il est, -pour combien de temps?, la prise de parole et de l'espace physique et politique par des gens qui en ont marre. Comment reprocher à ce mouvement de ne pas représenter la masse et toute la société? Cela n'a pas de sens! Qui peut se targuer de représenter toute la société? le banquier Macron dont les joyeux soutiens du mouvement "En Marche" sont des pairs depuis longtemps sur le circuit? Hollande du haut de ses 13 % de satisfaits? Sarkozy, qui à force de vouloir "cliver", clive jusque dans son propre parti? Finkielkraut qui du haut de sa posture d'intellectuel ne comprend pas pourquoi il se fait expulser et ne parvient pas à s'exprimer? Mais comment pouvait-il espérer ou croire pouvoir s'approcher d'un lieu de parole populaire, lui qui depuis des années méprise toute culture populaire dès qu'elle émerge, au prétexte de valeurs intangibles, intouchables? Le "fascisme" de la place de la République, qu'il dénonce, ne le pratique-t-il pas en mode soft tous les jours dans le salon médiatique qui lui sert de mégaphone et dans les colonnes du Figaro magazine? Nuit debout c'est place de la République à Paris, plus qu'ailleurs, peut-être. Comment reprocher à cette place de redevenir ce qu'elle doit être? comment reprocher à des citoyens de devenir, ou redevenir pour certains, de vrais citoyens et non pas seulement des électeurs? Comment leur reprocher de ne pas être les absents? Que les absents viennent! Nuit debout est imparfait, Nuit debout ne mène à rien sinon à une chose essentielle : il affirme qu'il ne suffit plus de poser la question de la nécessité de la révolution, mais poser la question de sa possibilité. Et Nuit debout esquisse comme les Zadistes, mais en mieux, une réponse. Prendre la parole et ne plus la lâcher. Prendre l'espace et ne plus le laisser aux autres. On peut déplorer en bon républicain, que l'espace public soit l'otage de cela. On peut s'en réjouir, au contraire, en rappelant que l'espace public c'est précisément fait pour cela! Parler jusqu'au bout de la nuit avec toutes les conneries qu'on va dire, évidemment, et que ne manqueront pas de relever les contempteurs à la petite semaine, ceux qui ne veulent vraiment pas d'un autre monde! Nuit debout ne mène peut-être (j'ai dit peut-être) à rien.... Peut-être au contraire sert-il de prise de conscience salutaire dans une France atone et endormie, résignée à la nuit frontiste que l'autre monde est à faire, là, maintenant, avec nos mains, avec nos mots, avec nos espoirs. Cet autre monde d'autres ailleurs l'esquissent aussi, et Nuit debout le sait très bien. Le mouvement ne prétend certainement pas représenter l'ensemble des réponses. Nuit debout, mine de rien c'est le premier mouvement de gauche depuis... trop longtemps.

samedi 16 avril 2016

L'arnaque olympique

Pour justifier l'insensé projet Hunebelle (voir ici), la municipalité de Clamart se sert de la candidature de Paris à l'organisation des JO de 2024 et se place dans une perspective de positionnement en tant que site Olympique... Outre la malhonnêteté intellectuelle consistant à se servir d'un projet dont elle n'est ni à l'origine ni même partie prenante en tant que telle, la municipalité fait preuve d'une sacré naïveté en la matière. A ce stade rien n'est déterminé quant aux éventuels sites d'entraînement des athlètes. Mais la carte des sites prévus est elle disponible : la voilà et Clamart... comment dire heu...
(source lequipe.fr)Rappelons que la candidature à la candidature vient d'être seulement lancée et officialisée. Première arnaque donc. Vendre du rêve, la base de la politique politicienne... Sur le fond, et de manière beaucoup plus importante,rappelons ce qu'est une candidature aux JO; C'est d'abord une dépense financière faramineuse pour simplement monter des dossiers et des stratégies de lobbying. Les 4 derniers échecs français (Lille 2004, Paris 2008, paris 2012, Annecy 2012), ont coûté 120 millions d'euros (source le Figaro). La plupart à fonds totalement perdus car les infrastructures ne se réalisent qu'après. On ne peut pas considérer une candidature comme un investissement! Rappelons en plus que l'organisation même, toujours habilement présentée comme une dynamique de rentabilité est en réalité toujours désastreuse. les JO de Sydney ont généré des pertes de 2 milliards de dollars (source Le Figaro). Athènes 2004 a coûté de 9 à 13 milliards d'euros! le coût prévisionnel de la candidature 2024 est de 60 millions! L'argument financier est donc bien hasardeux. Rappelons aussi que les sites olympiques sont, lors de la manifestation, des zones où le CIO applique ses propres règles. il contraint les Etats organisateurs à modifier leur droit pour les adapter aux règles du CIO. Et la privatisation de l'espace public est alors la règle. Il s'agit d'assurer aux sponsors la rentabilité de l'événement pourtant financé par le contribuable local. Dépenses publiques, profits privés. Seconde arnaque... Chacun connaît le système et chacun continue à "vouloir" des Jeux Olympiques... Cherchez l'erreur. Les JO à Clamart? Surtout pas!