mouette

mouette
lamouetterouge@gmail.com

jeudi 31 décembre 2015

Indigne.

Il y a quelques années Stéphane Hessel nous sommait dans un petit texte de nous indigner. Cet ouvrage ayant reçu un succès de prime abord inespéré, c'est avec confiance qu'on voyait l'avenir de la gauche française... Aujourd'hui un gouvernement de gauche républicaine propose une indigne révision constitutionnelle que même le FN n'osait demander qu'en catimini et en off...! *Un article de Pierre Joxe résume bien mieux que je ne pourrais le faire les enjeux juridiques fondamentaux de cette révision. J'y renvoie ICI en affirmant également que j'y souscris, cela va de soi. Pauvre binôme Hollande - Valls , obligé de courir après l'extrême droite pour exister politiquement après des années d'incapacité à agir et en tous cas, d'absence concrète de résultat en aucun domaine... Pauvre PS, obligé d'avaler couleuvres sur boa constrictor, pour justifier le soutien parlementaire à cet exécutif moribond. Pauvre Taubira, devenue simple pantin aux allures de conscience morale et qui n'a pas la force, ou l'envie, de mettre à jour ses convictions et ses engagements en démissionnant.... Aujourd'hui, je plains surtout les militants sincères et les élus de base, qui voient leur engagement atteint au plus profond. Pauvre manque de lucidité! A l'heure du lendemain des régionales, qui voyaient le PS, dans certaines régions, se donner des airs de chevalier blanc de la politique, sacrifiant ses élus et ses intérêts à la défense du Front Républicain, limitant ainsi l'effet de la victoire écrasante de la droite, le pouvoir prend la décision d'annuler les bien faits de sa défaite. Décision surprenante au lendemain d'un succès d'estime avec la COP 21, qui révèle les ressorts principalement tactiques de l'action politique Hollandaise, la Valls hésitation permanente de l'exécutif. Un coup à gauche, un coup à droite et un coup à l'extrême droite. L'état d'urgence dont on savait qu'il était une décision dangereuse, mais qui pouvait se justifier pour un temps court (donc déjà dépassé)et avec des buts précis (déjà outrepassés, et dans les grandes largeurs!) est en train de faire tourner la tête et perdre la raison aux responsables de cet exécutif. L'indignité nationale que certains préfèrent, c'est cette gauche là qui la mérite, à force de se renier pour exister... En pensant et disant cela je sais que je m'attire les critiques de Valls, qui dit que certains à gauche s'égarent au nom de grandes valeurs. Et bien d'autres, pendant ce temps, se perdent au nom de petits profits et c'est pire! Lorsque Le Pen ou n'importe quel autre facho aura le pouvoir, elle aura tout loisir d'étendre cette déchéance à n'importe quel quidam binational e,n proie à la justice. Les juges aux ordres n'auront qu'à qualifier de terroriste tel ou tel acte... Quand on voit que Coupat est qualifié de terroriste on a de quoi s'inquiéter! Le tout sécuritaire est une erreur fondamentale que beaucoup connaissent et anticipent. En Italie, pas moins exposée que la France aux problèmes migratoires et de sécurité, pour un euro dépensé en matière de sécurité anti-terroriste, un autre est dépensé pour la culture. Je souhaite qu' au -delà de la polémique politique dont on se fiche éperdument, ce soit bien un sursaut moral qui surgisse de cette décadence et de ce marasme : 1/ échec de la réforme par l'opposition du principal parti de la majorité. 2/ Démission du gouvernement ou du Président 3/ Scission du PS. 4/ Formation d'une gauche unie autour des valeurs qui sont encore existantes, quoiqu'on en dise et quoiqu'en fasse l'exécutif! Meilleurs vœux.

mardi 15 décembre 2015

à droite toute!

Donc, la France a voté super à droite. Mais alors vraiment très très à droite. D'ailleurs, c'est bien simple, la gauche a disparu. Mélenchon est foutu, les écolos en sont à proposer à Hollande une alliance modérée... C'est toute la société qui est droitisée : La justice n'aura pas attendu longtemps pour se mettre au diapason. Deux décisions de justice simultanées montrent que la France peut se lâcher : Le Pen peut impunément comparer les prières de rue à "l'occupation". C'est pas grave... On peut marmonner pour soi-même mais assez fort pour qu'on l'entende néanmoins, comme le maire de Cholet l'a fait, "qu'Hitler n'a pas assez tué de gitans". C'est pas grave... Par contre Bartolone est sommé de démissionner. Parce qu'il a insulté Pécresse.... dixit Woerth, lui qui devrait avoir honte d'être encore dans la vie politique après l'affaire Bettencourt et après l'affaire de l'hippodrome de Chantilly. Pauvre nul.... Pour revenir à la justice on doit s'inquiéter des attendus de telles décisions... L'état mental des élites est vraiment délabré. Et que penser des propos de Julien Dray qui pense que le PS doit changer de nom? Comme si c'était le problème... Le problème c'est les politicards à la Dray, Thévenoud, Cambadelis, NKM, Pécresse, Copé etc. Les apparatchiks professionnels qui ne vivent que de leurs mandats successifs , d'emplois plus ou moins fictifs, de rapports commandés par telle ou telle institution, au sein d'un monde irréel où collectionner des montres de prix est apparenté à un acte de goût révolutionnaire et tant pis si j'ai la phobie administrative! Ces gens qui depuis trente ans (Dray, trente ans qu'on te subit!!! Putain, trente ans bordel!) nous disent que "vraiment, il faut écouter les Français qui nous ont envoyé un message" et qui le lendemain cherchent par quelle combine ils vont bien pouvoir rester en poste ou comment se recycler... "Ambassadeur?" "oui d'accord mais pas à Niamey SVP!" "Madrid? Ou alors la villa Médicis pourquoi pas, non?" Faut tout renverser. Le FN d'abord et tout le reste ensuite!

lundi 14 décembre 2015

Quel horrib'zon?

Il paraît que le PS ne fait pas de triomphalisme... (Le Monde, hier) ah bon? Ben pourquoi? Triomphalisme.. Il manquerait plus que ça! Si la déroute est moins pire qu'elle n'aurait pu être, il n'empêche que l'horizon est bien noir. Le Pen est la première force politique quoiqu'on dise, la mieux placée pour 2017. Le front de gauche est mort et presqu'enterré. Le PS est agonisant, quant à lui. Cambadelis peut appeler à une inflexion de la politique gouvernementale, ça ne changera rien. Car pour infléchir il faut avoir des idées, des propositions et des possibilités. Rien de tout cela au PS : un programme : garder des élus... La seule possibilité de sauver quelque chose c'est un rassemblement de type front populaire autour d'une personnalité incontestée et incontestable. J'en vois pas! En fait faut bien se dire que si la gauche ne se redéfinit pas elle ne sera pas au second tour de l'élection présidentielle. Sauf à parier sur le retour du centre (du genre "Bayrou revient et il est pas content", mais enfin... La situation est donc horriblement noire et la droite irresponsable additionnée à la gauche moribonde ça donne pas grand chose de positif. On en est à espérer Juppé, c'est dire l'état de désespérance dans lequel on est plongé. Il faut en appeler à un sursaut des organisations qui constituent la famille politique de la gauche. Que le PS se scinde enfin en deux (ou plus si ça lui chante), que les frondeurs se barrent, que les partis inutiles s'effacent pour laisser place à une organisation nouvelle, cohérente et capable de présenter aux électeurs une plate forme programmatique claire, précise et un discours vide des jalousies du pouvoir. Soit tout ce quelle n'a pas su faire depuis 2007! C'est bien sûr illusoire et le pire nous attend.

mardi 8 décembre 2015

menace

Si ça continue je me remets aux vidéos...

Point de vue sur la situation

Voilà ce que m'écrit un très cher ami. Il a mille fois raison selon moi. Je publie son texte, avec son accord et y souscris pleinement. Puissions nous être plusieurs à penser cela! "Mon très cher Hubert. Bien sûr, mais… Par où commencer ? L’irresponsabilité, l’inconséquence et, au final, l’impéritie des politiques, impuissants à réinventer le monde ? la désespérance des Français précisément face à ce monde qui change, à la montée du chômage et à de l’immigration en particulier, qui accompagnent cette mutation ? L’ascension du FN est le symptôme d’une profonde crise d’identité, d’un déboussolement tel que près d’un tiers des électeurs s’en remettent à des vendeurs de slogans, très souvent contradictoires et qui ne proposent en aucun cas un programme politique cohérent. Les traiter de fachos racistes suffit-il pour autant à faire avancer le schmilblick ? Pas sûr. Pas tous. Il faut peut-être d’abord partager un constat, certes sombre : la réalité, c’est que la situation d’aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a dix, vingt ou trente ans, que le libéralisme économique accentue des inégalités qui se creusent chaque jour un peu plus, que le chômage de longue durée ne cesse d’augmenter, ce qui devrait au passage obliger François Hollande à en tirer les conséquences en ne se représentant pas aux prochaines présidentielles, que la précarité s’accroît, que les banlieues sont livrées à leur triste sort, que la politique d’intégration est en panne et que le communautarisme gagne du terrain. Nombre d’exclus et de ceux qui, à tort ou à raison, se sentent menacés de l’être, en tirent les conséquences à leur manière, exaspérée voire désespérée : à situation extrême, solution extrême. Pourquoi les électeurs du Front national iraient-ils voter pour la droite puisque la droite classique calque son discours, et pourquoi iraient-ils voter pour la gauche puisque la « gauche gouvernementale » de MM. Valls et Macron n’a de gauche que le nom ? Et pourquoi les électeurs de gauche iraient-ils accorder leur suffrage à un attiseur de divisions tel que Christian Estrosi ? Personnellement, dimanche prochain à Marseille, je glisserai un bulletin blanc dans l’urne. Le PS n’avait qu’à faire en sorte d’être présent au second tour. Défendre ses idées, quitte à mourir avec plutôt que de s’effacer en « faisant don de sa personne à la France » et en mettant en scène son sacrifice avec une dignité aussi solennelle que suspecte. Le bipartisme à la française est moribond. Et ceux qui ont su tirer les marrons du feu sont les pires. Un peu partout en Europe, l’extrême droite pèse de plus en plus lourd. Mais dans certains pays également, une alternative à gauche se fait jour car « un autre monde est possible ». La France aussi fourmille d’initiatives citoyennes en marge du système politique actuel. De plus en plus nombreuses et où il faut que nous nous inscrivions. « Education, culture, tolérance », dis-tu. Oui, pour tous ! Que les petits blancs ne mettent plus leurs enfants à l’école privée dès la maternelle, que l’on s’interroge sur la mise en place d’un méta-récit de l’Histoire qui prenne en compte aussi bien l’histoire de l’Europe que celle de « l’Orient compliqué », que les parents d’enfants français d’origine étrangère, dans le respect des traditions propres à chacune et chacun, s’approprient, inculquent et promeuvent à la maison les valeurs de la République. It’as a long way to Tipperary." J'ajouterai juste que ça fait longtemps, lui et moi, qu'on pense ceci, et que c'est la raison pour laquelle ayant trop bu, bien sûr, nous mîmes un jour sur pied, il y a 15 ans, la mouette rouge.

(IR)Responsabilité citoyenne

Dans la recherche des causes et des explications revient en boucle la responsabilité des politiques, des partis, des élus, des journaleux. Certes, et je partage le point de vue. Mais n'omettons pas de pointer la responsabilité de chacun. Ne pas chercher chez celui qui agit la seule cause de nos maux. Qui vote in fine? Qui se complaît dans l'ignorance crasse des enjeux, des institutions, des politiques ? Qui sinon "lambda", le citoyen qui fait pas d'efforts. Il est épuisé par son boulot, écœuré par son chômage, abruti par l'alcool et les pétards, assommé par le foot et la TV? Oui, c'est vrai. et alors? A qui la faute? N'accusez pas les militants, qui font le taf, qui APRES le boulot, vont encore en réunion, et la nuit coller des affiches, et le jour distribuer des tracts, parce que, eux, au moins, s'intéressent à la chose publique. Oui, chaque citoyen peut aussi faire l'effort, pour lui-même, de savoir pourquoi et pour qui il vote! Ras le bol d'entendre à longueur de journée :" Ah bon? Je savais pas!" Putain, y a des journaux plus ou moins objectifs, plus ou moins racoleurs, plus ou moins politiques , y a des médiathèques partout, avec des livres (vous savez le truc avec des pages et des lettres), des sites internets plus ou moins bons, et y a même des écoles où tout ça est au programme! Ras le bol des "j'ai pas le temps!" parce que moi non plus j'ai pas le temps, et pourtant je passe mes jours et mes nuits à bosser plus ou moins assidument sur ce putain de blog à la con! Ras le bol des "tous pareils" parce que 1/ c'est pas tout à fait exact et 2/ "mais vas-y toi même faire le guignol en politique!", crétin! L'irresponsabilité citoyenne, la démission générale des gens, qui n'oublient pas de râler, hein, parce que quand même "tout augmente ma bonne dame", c'est insupportable. Ce comportement "ras du bitume" ne fait que renforcer le sentiment de supériorité des élites, coupées du peuple, certes, mais le peuple, il s'intéresse à quoi, à part son porte monnaie? Fais chier, le peuple! Quand je dis ça je dis qu'il faut se souvenir qu'on est tous le peuple, qu'il n'y a pas des spécialistes censés décider et penser pour le "populo"! Quand je dis " fais chier le peuple" je pense à tous les paumés habituels que Pernaud drague à longueur de temps sur le Treize heure de TF1 mais aussi aux bobos égoïstes, aux banquiers-commerciaux sûrs d'eux et de leurs algorithmes, aux médecins méprisants, aux profs dédaigneux, aux publicitaires débiles etc... Ah la distinction entre les classes et en particulier le fameux "populo", tu sais ce "peuple" à qui on ne penserait pas, à qui on ne s'adresserait jamais, qu'on laisserait tomber... . Bien sûr qu'il existe et que c'est à lui qu'il faut parler, c'est à lui qu'il faut expliquer, faire comprendre... C'est aussi à lui de se prendre en main... De poser la question à son voisin sur les élections à venir, et pas seulement penser juste qu'à pisser sur sa haie qui dépasse, juste pour le faire chier! Bon faut que je me calme, là, sinon ça va être de ma faute à moi si Le Pen passe! Le Pen présidente, c'est la prochaine étape. Elle est écrite et on aura même plus de larmes pour pleurer vu qu'on aura tout épuisé d'ici-là. Donc on se retrousse les manches, on écrit tous les jours, on applaudit les mecs qui distribuent des tracts pour le PS (si, si) même si on n'est pas d'accord avec eux, on explique au poteau du bistrot qu'il y a autre chose que le bingo et qu'on vote dimanche prochain, que c'est important même si ... à lire l'excellent article du monde diplo (un journal, un vrai!) sur le vote FN. Où il est démontré que seule une réponse à la question sociale permettra de répondre au vote FN et ça passe pour la gauche notamment de pouvoir reparler au "populo".

Désistement?

Ah le méchant socialo quine se désiste pas dans l'Est! Ah la belle ouvrage de laisser le choix entre Le Pen et Estrosi dans le grand sud! Les choses ne sont pas si simples! Pas d'élus d'opposition, pendant 6 ans, c'est laisser l'ultra droite faire ce qu'elle veut, même si le FN ne gagne pas ces régions. Sans pouvoir ne serait-ce que protester et s'opposer institutionnellement. Et s'il les gagne, ce qui est probable au vu de l'avance et de la dynamique, qu'aura gagné le PS ? une posture morale, parfaitement invisible et inaudible aujourd'hui...Pourquoi pas.... Pendant ce temps, Sarko et ses potes n'ont pas ces états d'âmes. Mais ils auront bel et bien des élus d'opposition, si la gauche gagne les régions qu'elle peut gagner... A trop vouloir montrer pattes blanches, le PS sera le dindon de la farce. Et pour l'heure, comment dire à un électeur de gauche : "faut voter Estrosi?" sans que ça fasse mal au cul et au cœur sachant qu'il sera sûrement battu et qu'il sera l'allié de la droite la plus dégueu au final??? J'avoue que moi, ça me ferait vomir. A tous les électeurs (trices) du FN je voulais rappeler : Au fait les gars - les filles, c'étaient des régionales : les régions n'ont AUCUN pouvoir en terme de sécurité, d'immigration etc. Par contre si vos transports augmentent, s'il y a moins de trains en région, si les budgets culturels baissent, si les conseils régionaux ne paient plus vos manuels scolaires ... faudra pas vous plaindre. Je crois qu'on s'était habitué à des régions de gauche. Pas vrai? L'abrutissement du corps électoral de ce pays laisse pantois. Bon dimanche faut quand même faire en sorte que le FN ait le moins de régions possibles! Autrement dit je ne suis pas sur la ligne Lutte Ouvrière...

lundi 7 décembre 2015

L'impasse

Envie de gueuler,de chialer, de boire surtout, voire de couper la main de pleins d'électeurs! C'est mal, hein? Envie aussi et surtout de plonger la gueule de tous les Zemmour et consorts, dans la tambouille frelatée de leurs cerveaux foireux : il me revient un graffiti de ma jeunesse en pleine vague punk, qui ornait le mur de la sente des fontaines à Sèvres, le long de l'usine désaffectée qui fut l'antre des Hot Pants, il y a longtemps donc, et qui disait : "mange ton vomi". C'est pas classe hein? Mais la France en est là : elle dégueule de la haine, de la crainte et voit son avenir dans les barbelés. Mais non, il faut se résoudre à répéter les mêmes idées que l'on déploie à tour d'articles, touts aussi vains les uns que les autres : éducation, culture, tolérance : telles sont les valeurs qui peuvent nous soigner, et remettre la France et les Français à l'endroit, dans le monde qui va. Douleur de constater que Le Pen n'a même pas eu besoin de faire campagne tant les autres s'en sont chargés, Sarko en tête,Hollande juste derrière, à sa place. Douleur et rage de voir le mal que font les politicards et leurs ambitions déplacées avec leurs renoncements successifs. Douleur, rage et colère de voir que pas un, pas un!, journaliste d'envergure nationale n'est capable de relever les incohérences du discours FN, les manquements de l'action du pouvoir, l'inadéquation entre les enjeux électoraux et la campagne à l’œuvre. Pour une Voix du Nord et un Courrier Picard qui l'ouvrent, bien tardivement, combien de faux culs qui profitent du climat anxiogène pour faire tapis rouge au FN! Honte de voir qu'un Hanouna est le premier à dire cela, via twitter, alors qu'il vend de la merde à longueur de programme télé! Ahurissement de constater que pas un, pas un!, artiste un tant soit peu connu, s'engage dans l'arêne, aidant là où il peut à former les esprits, laissant les foules ignares se vautrer dans le confort, bien chaud d'un plaid en polaire, Bleu Blanc Rouge, bien sûr!!!! Angoisse de saisir le malentendu : La révolution, ce drapeau, cette devise c'est tout sauf les fachos du FN. Car ce sont des fachos! Va comprendre le vote oui bien sûr. Mais ne va pas l'absoudre, ou l'excuser, avec tes à peu près explicatifs dégueulasses. Marion Maréchal (nous voilà!) Le Pen, est fille de la contre-révolution, du christianisme traditionaliste le plus rance. Le FN est encore un ramassis de vieux salopards ordre nouveau, OAS etc. Qu'il soit devenu en plus le parti d'une certaine jeunesse française est dramatique. Le racisme à peine voilé dont il se réclame n'est pas acceptable. L'impasse dans laquelle est plongée le pays, le noir absolu de la situation ne peut que nous désespérer. Or il faudrait agir et se battre. Pourquoi? Comment? Avec qui? Réveillez vous bordel! Réveillons-nous, VITE, avant que des années Trente où nous sommes, on revienne aux années Quarante! Guerre civile des esprits, au moins, nom de dieu! Idée contre idée, affirmations contre affirmations, battons-nous!DEBOUTS!

jeudi 19 novembre 2015

A mes élèves

La tuerie de vendredi, le carnage réalisé sur des victimes de hasard ou pas, cela nécessite qu'on y réfléchisse. De nombreuses et longues explications, comme en janvier, sont nécessaires. Le simplisme ne résout rien; je voudrais néanmoins alimenter nos propos par quelques idées simples importantes à retenir. 1/ L'Etat Islamique, DAESH , ce n'est pas l'Islam. C'est une idéologie, se réclamant de l'Islam, et il faut faire cette différence fondamentale. De nombreuses voix musulmanes, tant chez les imams (qui prêchent et conduisent la prière) que chez les fidèles condamnent son action et en particulier celle de vendredi. A tous ceux qui s'interrogent sur ces actions, ne faites pas l'amalgame. Et pensez qu'en Syrie, en Irak , au Liban, en Égypte, en Libye, les premières victimes de ce soi-disant état sont des musulmans et des musulmanes qui voudraient vivre en paix et selon leurs choix. N'accusez donc pas chaque musulman d'être responsable ou complice de ces actes. 2/ La France est une cible depuis qu'elle a décidé de s'engager dans la défense des victimes de cet Etat Islamique. Elle le fait d'abord pour combattre une idéologie totalitaire. Le choix qui est le notre est de savoir si l'on préfère les idées républicaines, les droits des hommes ou la soumission à une idéologie de mort, qui pratique l'esclavage. Ce n'est en aucun cas un combat entre une civilisation chrétienne occidentale et une civilisation musulmane. Présenter le conflit ainsi serait la première victoire de l'Etat Islamique. 3/ L'ennemi de ces terroristes, leur cible, ce n'est pas le bourreau de victimes qu'ils vengeraient, propos entendus pour justifier leurs actions : leur ennemi c'est juste la liberté, la possibilité de faire ses propres choix. Leur ennemi c'est notre devise, : liberté - égalité - fraternité. Car leur système, c'est le totalitarisme. Certains, en cherchant des excuses à ces actes, en cherchant des causes qui pourraient les justifier se trompent. 4/ Que signifie "rester unis"? On entend beaucoup ce slogan aujourd'hui. Il ne signifie aucunement taire nos différences, se soumettre à un silence apeuré... Il signifie continuer à vouloir vivre dans un régime de liberté avec un assentiment commun. Pouvoir être ensemble athée, chrétien, juif, musulman dans un régime d'égalité de droits, la République, notre bien commun.

éradiquer?

"La République éradiquera le terrorisme." (François Hollande au congrès le 16 novembre). Peut-être, mais pas comme ça M. le Président. Ou pas uniquement comme ça ... Comme ça ? à savoir en bombardant les positions de Daesh, en renforçant l'état d'urgence, en armant les policiers municipaux... Comme si on n'avait pas vu que cette folie était née des interventions militaires successives au Moyen Orient. Très bonne tribune d'Edgar Morin dans Le Monde de mardi ICI, excellent article dans Le Monde Diplo également, à ce propos, ICI. Pas facile? Non, pas facile! Il ne suffit pas de croiser les bras, de hausser le menton et de faire péter des bombes. Les Américains le savent très bien. Alors peut-être comme ça aussi, mais pas seulement. Alors comment? Si combattre les effets et le déploiement du terrorisme passe par des dispositions visant ponctuellement à assurer la sécurité de tous, combattre et éradiquer le terrorisme passe par lutter contre les causes qui ont engendré ce monstre : causes extérieures, causes intérieures. A l'extérieur, modifier la politique atlantiste de copinage avec les monarchies pétrolières, revenir à une vraie politique Arabe, œuvrer pour la paix entre Israël et la Palestine. C'est la paix en orient qu'il faut. A l'intérieur,en réinvestissant les quartiers avec des services publics efficaces et des entreprises offrant de l'emploi, du vrai. En luttant pied à pied contre l'obscurantisme rétrograde développés dans certains lieux de cultes musulmans, par l'idéologie salafiste. A ce sujet, excellente tribune d'Abdennour Bidar dans le Figaro (et oui!!!), ICI. Mais en opposant un espoir républicain à l'espoir céleste mortifère. La République éradiquera le terrorisme? oui si elle est réellement République, si elle éveille les consciences, la culture, les esprits, et si elle est réellement la "chose de tous". Pour cela, encore faut-il s'offusquer des lieux de non droit,certes, mais pas que! Rétablir le droit, faire vivre les droits, et, pouvoir opposer aux chimères intégristes un vrai rêve républicain. Angélisme? Que nenni! C'est la seule voie.

mardi 17 novembre 2015

Mon drapeau à moi...

J'ai pas mis mon profil facebook en bleu blanc rouge. Non que je ne sois pas sensible aux symboles nationaux, non, mais.. Disons que j'aimerais qu'on sorte des symboles pour aller au sens. Et il y a dans le déferlement du mot France et du drapeau source de malentendus, qui me conduisent à prendre du recul sur la symbolique: je reçois via des "amis" nombre de messages dont l’ambiguïté nationaliste, pour rester poli, m'effraie... Par exemple, j'avoue, je suis très Marseillaise et je ne souhaite pas en changer une parole. Comme hymne à la liberté contre la tyrannie. Pas de problème. La nation est née politiquement à gauche contre l'arbitraire royal en 1789; l'identité nationale, elle, s'est construite progressivement depuis bien plus longtemps et on en trouve les premières manifestations au 13è siècle. Nul ne songe à contester la pertinence de rappeler les valeurs nationales quand il s'agit de rappeler ce que veut dire la nation dans la conception française : c'est à dire une nation ouverte à qui souhaite adhérer à certaines valeurs (liberté, égalité, fraternité). Mais la conception restrictive " bleu-blanc-rouge", la surestimation du pays, de la mère patrie, ce qui fonde le chauvinisme et le nationalisme, c'est évidemment autre chose, et c'est depuis longtemps l'apanage de la droite extrême. C'est un jacobin qui parle, c'est à dire que je considère comme important le rôle de l'Etat dans la construction de la République. Toutefois, en aucun cas il ne faut poser la nation comme un idéal indépassable, ni même faire croire à sa pérennité absolue, avec des formules oiseuses et qui se multiplient telles que : "le peuple de France est ardent, brave etc...." (Hollande au congrès hier). Les pays meurent, leurs frontières changent, les références bougent. Aujourd'hui, sans nul doute, l'appel à la nation est un appel aux valeurs : s'il n'est qu'un message de repli et de crainte, il manquera fondamentalement de pertinence. Si l'identité est évidemment un besoin, elle se niche dans de multiples recoins et non seulement dans les plis du drapeau. Si l'on veut être fidèle à la nation revenons au projet réel. Que n'exhorte-t-on pas les citoyens à s'exprimer et à créer (liberté?) ; à agir pour que chacun puisse avoir sa chance, et à lutter contre les exclusions (égalité?); que ne cherche-t-on à valoriser leur cité, à les inciter à s'observer en tant que membres actifs du groupe social, à leur ouvrir les yeux sur autrui, son voisin (fraternité?). Il faut inviter à repenser la nation à l'aune des nouveaux enjeux politiques plutôt que de faire briller avec une brosse à reluire des symboles abîmés dans une attitude contrite et défaitiste. Être Français ce n'est pas uniquement savoir la Marseillaise en agitant son drapeau bleu -blanc -rouge, mais avoir sur le monde comme il va un regard marqué par des valeurs universelles! Si la nation est notre cadre de vie depuis plus de deux siècles, et pour un temps encore, n'a -t-elle pas besoin d'un sérieux coup de scalpel, qui redonne à chacun "ce désir de vivre ensemble" dont parle Renan et qui fasse de notre héritage commun non une pièce de musée que l'on bichonne pour être fidèle à papa-maman, mais un patrimoine vivant? Assumant les erreurs d'un pays, ce que Mitterrand n'a jamais su faire par exemple, regardant non les effets bénéfiques de la colonisation pour s'autojustifier mais, regardant devant, s'attachant à savoir comment penser les rapports au Sud, comment envisager les problèmes écologiques majeurs, les aspirations collectives et individuelles. Bref, je ne possèderai pas de drapeau mais j'aurai toujours en tête les Révolutionnaires de 1789 et 1793 pour penser les révolutions à venir, abattre les nouveaux arbitraires et les nouvelles tyrannies (suivez mon regard), libérer les consciences, en un mot être cohérent avec le projet national qui est un projet révolutionnaire et non un projet d'enfermement Mon drapeau à moi alors qu'est-ce? Il flotte au vent marin, rouge évidemment, sans autres frontières que celles de nos consciences . Et j'entends la voix du grand Gilles Vigneault chanter: "Mon pays ce n'est pas un pays/ ... / de ce grand pays solitaire je crie avant que de me taire à tous les hommes de la terre : "ma maison c'est votre maison"/.../ mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'envers d'un pays, qui n'était ni pays ni patrie..."

samedi 14 novembre 2015

Terrorisme et fascisme

Les attentats dramatiques survenus cette nuit à Paris inspirent plusieurs réflexions. 1/ On est passé de l'attentat "ciblé" de janvier (pour illégitimes qu'elles soient, les victimes des attentats de janvier étaient ciblées comme journalistes , Juifs, Policiers.... ceci n'enlève rien à l'horreur et à l'absolue des actes commis) à l'attentat au hasard, ciblant tout le monde au seul motif qu'il est parisien. Que la victime soit française, étrangère, de confession musulmane ou chrétienne ou d'aucune confession, enfant ou vieux, les terroristes n'en ont rien à foutre. La cible c'est Paris en tant que Paris c'est la France. Ce terrorisme aveugle si lâche, décrédibilise les motivations des auteurs. Ils prouvent seulement que la vie n'a pas de valeur pour eux. Qu'autrui leur est un ennemi : c'est l'acte d'un système totalitaire qui a prise sur les individus qui le défendent : fascisme. 2/ Les réactions politiques sont également révélatrices. Du consensus général pour ne pas polémiquer dans l'immédiat en tous cas, attitude qui caractérise en gros la majorité des partis républicains (dans les médias, silence assourdissant de la vraie gauche tout de même, en tous cas dans ce que j'ai lu... ALors, je vérifie et je vois une belle phrase de Mélenchon. : "Qu’il est douloureux, ce froid qui monte dans les os quand on vit des moments comme celui-ci dans Paris, sachant la souffrance des autres, retenus en otages et sentant la mort rôder, blessés transis, familles des morts sidérées et déchirées. De là où nous sommes chacun, nous leur tenons la main. Sur les lampions de la fête, dans les bars et les lieux de gaieté vidés, une bise d’angoisse passe. Je vois sur mon écran de télé ce que les navettes de voitures à gyrophares en bas de ma rue me font deviner. Nos gens armés courent à l’assaut des assassins. Eux s’exposent face à des criminels qui, de leur côté, ne s’attaquent qu’à des malheureux sans défense pris par surprise. Cette lâcheté dit toute l’identité des abrutis sanglants qui sont à l’œuvre du côté des meurtriers. Le cœur saigne avec celui de malheureux exposés à l’hyper-violence de cette nuit. À cette heure, toute querelle s’interrompt. Je forme le vœu que nul ne s’abandonne à la vindicte et conserve sa capacité de discernement. Je forme le vœu que nos responsables gouvernementaux aient tous les moyens d’agir comme ils le souhaitent. Et que nous soyons tous capables de résister à la haine et à la peur que les assassins veulent incruster en nous".); De ce consensus donc, une parole tranche. Celle des suppôts du FN et affiliés (De Villiers par exemple) qui utilisent les événements pour parader et prétendre démontrer qu'ils ont la solution et l'annoncent depuis longtemps; Le sang n'est même pas sec, les victimes pas encore dénombrées, que ces sous chefs de partis (Alliot pour la palme d'or) rivalisent de dégueulasserie : charognards. Ces vautours de la politique qui, peut-être, remporteront des élections sur fond de peur voire de terreur renouent là avec tout ce qui leur sert de modèle idéologique : le fascisme. Cette collusion objective des fascismes est terrible à voir. Elle ne surprend personne. 3/ L'état d'urgence décrété par Hollande : que faire d'autre, en la circonstance présente? Il y a objectivement urgence. Toutefois, la crainte est forte que cet impératif de sécurité dans l'exercice de ses libertés (aller au bar , aller au concert, aller au stade, se déplacer dans la rue) n'aboutisse une fois de plus à la restriction abusive de droits. Le terrorisme est le prétexte imparable pour restreindre l'état de droit et les hommes prisonniers abusivement durant plus de 10 ans à Guantanamo en témoignent. Peut-on faire confiance à ce qu'il reste d'humanisme de gauche à nos gouvernants pour croire qu'ils n'abuseront pas de cet état? Lorsqu'on voit l'acharnement à l’œuvre dans l'affaire Coupat on peut en douter... le NPA lui, demande la levée de cet état d'urgence et refuse l'union nationale. Certes...Mais je ne vois pas ce qu'il était possible de faire d'autre... 4/ Afin de ne pas sombrer dans le chaos et la peur, la société française doit regarder ce qui l'abîme : crise politique, crise sociale, crise économique, crise scolaire. Seule l'éducation peut être une porte de sortie : éducation à l'esprit critique, éducation émancipatrice, soif de savoirs, soif de compréhension du monde, interrogation du fait religieux et des religions dans ce qu'elles ont de beau, de laid, interrogation de la notion même de croyance... Face à ces actes et à leurs conséquences, il nous faut donc ne pas sombrer d'un fascisme à un autre, comme de Charybde en Scylla, et de crier vent debout, la si belle devise du pays, pour que d'un étendard elle devienne une réalité : LIBERTÉ - ÉGALITÉ - FRATERNITÉ!

samedi 5 septembre 2015

Berger t'es foutu... un article de "lamouettedeclamart"

Berger t'es foutu... les parents sont dans la rue! Tel était l'un des slogan entendus à la manifestation de ce matin, entre place de la mairie et le stade Hunebelle, via le marché du Trosy. Belle manifestation d'ailleurs, avec un bon millier de Clamartois de tous bords (un peu plus de gens de gauche semble-t-il....) et de tous quartiers pour protester contre les tarifs municipaux en forte augmentation (+40 % en moyenne). de nombreux passants interloqués et intéressés par le sujet nous ont exprimé leur soutien et compréhension. Ce soutien était renforcé par les événements de la veille déjà relatés ici, à savoir l'intervention musclée de la part d'employés municipaux pour d'une part, empêcher un citoyen de photographier l'arrachage des affiches appelant à la manif (vers 14h45), et, d'autre part, l'intervention de ces mêmes employés pour faire enlever une banderole de la FCPE déployée devant l'école Jules Ferry (vers 18 heures). La liberté d'expression et d'information est une notion à retravailler dans la municipalité, semble-t-il... (Appelons d'ailleurs à ce propos tous les sympathisants à ne pas déformer outrancièrement les faits, cela est contre-productif.. Avons lu quelques aberrations de bonne foi, certes, dans certains mails voulant propager l'info)
La rue du Trosy engorgée au départ de la manif.
La rue PV Couturier : un défilé impressionnant à l'échelle de la ville... Notons la présence de l'ensemble des élus de l'opposition et le constat (amer au vu de la situation politique actuelle) que cette famille de gauche pourrait fort bien exister si elle le désirait vraiment et si des efforts unitaires étaient faits...
Vanessa Jérome et Vincent Gazeilles de Clamart Citoyenne semblent se réjouir de la mobilisation.
Le sénateur et ancien maire Philippe Kaltenbach en discussion. Je ne sais pas s'il faut vraiment considérer que JDBerger est foutu. Je pense seulement que la logique politique à l’œuvre est cohérente et dangereuse : hausse des tarifs, NAP devenues payantes, police municipale armée, motorisée, caméras, privatisation de places publiques, achats fonciers massifs, nouveau PLU... Il y a là une réelle tentative d'embourgeoiser encore plus la ville, d'en exclure les classes populaires, tout cela se tient dans un corpus idéologique propre à l'UMP devenue " Les Républicains". A ce propos cette usurpation es qualité, via un nouveau nom, doit interroger sur la vision de ce qu'est "être républicain" dans cette famille politique et ce courant de pensée.... On me dira que je fais de la politique à propos d'une manif qui était censée dépasser les partis et les clivages politiques : certes. Mais, in fine, qu'ont fait les Clamartois réunis pour dénoncer ces nouveaux tarifs, sinon de la Politique? Il fut donc réconfortant de voir une telle mobilisation et il faudra poursuivre le combat contre toute ces mesures qui dessinent un Clamart profilé et remodelé à l'image du Plessis-Robinson cher à notre maire... En tous cas il sait maintenant, s'il en était besoin, que les citoyens ne se laisseront pas faire! Ils ne sont pas des moutons!
Lamouettedeclamart est à lire ici.

mercredi 20 mai 2015

Réforme...

De très nombreuses personnes me demandent mon avis sur la réforme du collège, sur laquelle je n'ai encore rien écrit. Je réponds un peu fatigué et lassé, il suffit de lire les anciens articles, tout y est. Il suffit surtout de lire les articles de M. N. Hirtt qui sont révélateurs de l'esprit qui sous-tend les réformes éducatives depuis 20 ans dans le monde occidental. Car cette nouvelle réforme n'est ni plus ni moins que la suite logique d'une politique entamée il y a presque 20 ans maintenant et continuée par les divers gouvernements de droite comme de gauche... Les hauts cris des responsables de droite à l'égard de la ministre actuelle n'en sont que risibles, tant il est vrai que cette réforme eût pu être proposée par ces Messieurs. En réalité cette réforme est dans la droite ligne de l'alignement de la France sur les injonctions de l'OCDE pour faire de l’Éducation un support servile et efficace des besoins du monde entrepreneurial dont elle a adopté le vocabulaire. Par ailleurs, elle est gouvernée par un besoin d'économies budgétaires dont elle devrait se vanter au lieu de s'en défendre! Mais quoi? On fait semblant d'être de gauche jusqu'au bout! Elle est un pas de plus dans la direction d'une approche par compétences qui est de plus en plus controversée tant il est vrai qu'elle occulte la connaissances pour elle-même; celle-ci n'a pas d'existence légitime : elle doit forcément être "mobilisable" dans un but précis. C'est idiot mais c'est comme ça. Par exemple il ne sert à rien de connaître Proust. Il faut connaître Proust pour le mobiliser dans une tâche. Mais qui a déjà mobilisé Proust dans une tâche, à part pour briller dans un dîner en ville? Et pourquoi n'aurai-je pas le droit de prendre juste un plaisir à convoquer et à savourer telle phrase de Proust pour moi-même? Encore faut-il qu'on m'ait dit de le lire, qu'on me l'ait présenté, fait aimé .... On me demande de répondre sans dogmatisme ce qui me fait tantôt rire tantôt hurler de rage : car enfin cette approche est en elle-même dogmatique. Pourquoi devrais-je, MOI, renoncer à mes convictions pour devoir m'exprimer sur une réforme à ce point marquée par différents dogmes? C'est encore une fois idiot et injuste! La réforme empile les sous entendus dogmatiques et ce n'est pas être complotiste de le dire! Marquée d'abord par une idée reçue qui fait mouche à tous coups : les élèves s'embêtent au collège et à l’École. Et c'est en en faisant moins et en apprenant moins qu'ils s'ennuieront moins? Joie! L’École est élitiste et n'accueille pas tous les élèves... C'est certainement pour cela que dans les banlieues difficiles les écoles privées sont en vogue... En réalité certaines options sont le seul moyen pour le collège public d'attirer encore les élèves qui ne sont pas en échec! Enlever ces options au collège de quartier lambda c'est à coup sûr le condamner à devenir le collège du ghetto. Et du reste pourquoi les élèves lambda n'auraient pas droit eux aussi à apprendre dès la 6ème deux langues vivantes dans une option bilangue??? L'espèce de nivellement par le bas que propose l'actuelle réforme est la mort du collège public. Le privé se frotte les mains quant à lui... Le dogme des enseignements interdisciplinaires n'est qu'un écran de fumée pour éviter d'enseigner des disciplines exigeantes... La perte des heures qu'il entraînent par ailleurs étant une manière (habile mais déjà employée pour les Itinéraires de Découvertes (IDD, un succès flamboyant enterré en moins de trois ans, il y a 10 ans déjà)de réduire les heures postes. Cela s'accompagne d'un dogme qui ressurgit en permanence, de l'évaluation bienveillante destinée à mettre en réussite tous les élèves; Ah la réussite de tous... Ou comment l'évaluation refuse par avance la possibilité de l'échec... Il va de soi qu'évaluer c'est aussi détecter l'échec. Qu'on peut gommer d'un trait les élèves en échec en faisant croire qu'ils ont réussi mais que ça ne changera rien. C'est du soviétisme à la sauce libérale : je ne supporte pas mes 150 000 élèves en échec donc je leur donne un diplôme : ils sont en réussite. Que vaut par ailleurs ce diplôme? On s'en tape. Statistiquement, j'ai réussi. Ne riez pas : c'est ce à quoi sert le DNB (Brevet des collèges). Alors cette réforme passera certainement comme d'autres et se heurtera aux mêmes problèmes : comment remédie-t-on aux échecs, qu'offre-t-on à ceux à qui le système ne convient guère? Signalons par ailleurs que la disparition des BEP a rendu l'enseignement professionnel hyper sélectif, que les moyens manquent à tous niveaux (je signale à titre d'exemple que pour 674 élèves, dans mon collège on a : une salle informatique de 15 postes et une douzaine de postes portables...)... La réalité de cette réforme c'est qu'elle poursuit la mise au pas des spécificités de l'enseignement public en France. Qu'il faille réformer j'en suis certain : il faut au contraire de la réforme entreprise, créer des postes qui permettraient d'intervenir à plusieurs quand nécessaire, réduire les effectifs dans les petites classes, réduire (oui ou) certains programmes pour rendre leur contenu accessible sans renier la complexité et la valeur des notions en jeu. Il faudrait... stop. J'ai des copies...

mardi 19 mai 2015

Luz se retire...

Luz est fatigué et il en a le droit. On va le regretter...

samedi 24 janvier 2015

Je suis Le Monde Diplomatique

Lu dans Le Monde Diplomatique : L'Etat accorde des aides à nombre titres de presse. L'an passé LMD touchait 18000 euros (178è rang) loin derrière Closer par exemple;... Cette année Nada. Rien. Nothing. L'Etat subventionne Closer et toutes ces conneries people qui rapportent des thunes, via des pubs et des procès, et qui anesthésient l'opinion par le voyeurisme le plus débile... Et ne subventionne pas Le Monde Diplo lu dans 43 langues et qui propose des analyses et développe l'esprit critique. ... C'est ça l'enjeu de la liberté de la presse! Plus facile de refiler 1 million aux farceurs de Charlie que d'aider un journal qui relaie les thèses de Piketty et autres penseurs. Et on dit qu'ils sont à gauche les socialos?

dimanche 18 janvier 2015

un jour j'ai dessiné ça...

Un jour j'ai dessiné ça en pensant pas que ça pouvait tourner de cette manière...

mardi 13 janvier 2015

Provocation?!!!

A propos de la Une de Charlie de demain.... "A l'étranger, cette couverture a déclenché la colère de l'autorité musulmane égyptienne qui a "mis en garde" contre ce dessin, y voyant "une provocation injustifiée pour les sentiments d'1,5 milliard de musulmans à travers le monde". "Nous dénonçons la violence et respectons la liberté d'opinion. Mais l'autre partie doit comprendre que nous aimons le prophète Mahomet", a expliqué Ibrahim Negm, le conseiller du Mufti de la république égyptienne." je cite... De quelle provocation s'agirait-il? D'avoir présenté le prophète en homme de pardon??!!! Ce serait hallucinant. Qui peut être insulté dans ce dessin? Ce qui est insultant, encore une fois, c'est de vouloir obliger l'incroyant à respecter des préceptes qui n'engagent que le croyant, à savoir l'interdit de représentation, interdit qui n'en est pas un pour tous par ailleurs...Il faut rappeler que l'interdit de représentation concerne dieu et non le prophète. Que Mohammed était représenté couramment dans l'iconographie musulmane jusqu'à une période récente. Que la question des images en religion se pose de manière contradictoire à l'intérieur des trois monothéismes. Qu'en aucun cas les Frères Musulmans ne peuvent parler au nom d'un milliard et demis d'humains fussent-ils des croyants de l'Islam. Il faudra bien que les croyants comprennent que ce dessin n'est en aucun cas désobligeant à leur égard. Mohammed y tient un panneau "je suis Charlie" avec une larme à l’œil, ce qui en fait un défenseur des libertés, attristé par la mort d'un humain...! Mon dieu que c'est insultant! un derniers vers pour la route : "A vous votre religion, à moi la mienne..."(109 eme sourate, Al Kafirun) "Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Dis : « Ô vous les infidèles ! Je n’adore pas ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. À vous votre religion, et à moi ma religion. »" (Le Coran, traduction de Muhammad Hamidullah, 1959)

Charlie : une "Une" pleine de sens

La "une" de Charlie Hebdo de demain est pleine de sens. A Luz je dis bravo d'avoir osé dessiner ça. Horrible courage nécessaire. Tout le monde n'est pas Charlie à ce niveau là....Je ne la reproduis pas car ça ne m'appartient pas et faut l'acheter demain!

Charlie : impression soleil couchant

Chers amis croyants,
vous croyez en un dieu unique, créateur du ciel, de la terre, de la vie. C'est beau, c'est votre droit et rien ne peut vous ôter ce droit.
Certains parmi lesquels vous vivez, eux, ne croient pas à cette hypothèse. Qualifier dieu d'hypothèse, au fait, ne serait-ce par pour certains d'entre vous un blasphème? Peu importe on n'est pas théologien... En tous cas ceux qui ne croient pas ont, eux aussi,  le droit absolu de penser que dieu n'existe pas. Nous voilà face à face avec nos droits absolu de penser des choses absolument contradictoires. A devoir respecter le droit à ces convictions d'exister absolument. C'est problématique, et seuls le silence ou la laïcité peuvent résoudre ce problème.
Le silence :  se taire, ne pas chercher à se convaincre, ne pas débattre, ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas se défendre, ne pas exister.
La laïcité : admettre le droit de l'autre à être, à défendre sa conviction, à chercher à te convaincre, voire à se moquer de toi, pourquoi pas : Exister par là-même qu'on est contredit et l'accepter, reconnaître alors l'existence de l'autre.
La démocratie ce n'est pas le consensus des opinions, c'est leur confrontation, leur conflit parfois...
Oui Charlie était cruel vis à vis des religions et de leurs fidèles, mais surtout de leurs fanatiques, de leurs hiérarchies, et parfois c'est vrai de leur nature même. Oui, cela pouvait blesser le croyant. Mais rien ne saurait justifier ce qu'il s'est passé, et pas même la censure de ce journal sauf à répondre des abus établis par la LOI, rôle de la justice.
Ne croyez vous pas, chers amis croyants, lorsque vous essayez d'imposer la loi religieuse à l'espace commun, que vous pouvez blesser? Lorsque tel ou tel au motif de sa croyance impose à l'hôpital tel ou tel dispositif de soins? Lorsque tel ou tel,  au motif de sa croyance, s'oppose à la loi démocratique (voulue par le peuple)  (sur l'avortement par exemple) que fait-il d'autre que de blesser son concitoyen? La laïcité ce n'est pas le droit à l'existence des convictions religieuses et leur liberté de culte, mais aussi un effort que chacun doit mettre à circonscrire à l'espace privé la manifestation d'idées lorsqu'elles contredisent l'espace public, commun à tous. Dès lors que cet espace commun est touché par des manifestations d'exclusion, d'exclusivité (et les cathos intégristes ne sont pas en reste dans l'histoire), dès lors qu'il est attaqué par le délire religieux consistant à vouloir établir  pour tous une Vérité qui n'est de l'ordre que de la Croyance, donc de la conviction personnelle, ne vous en déplaise, alors celui-ci, l'espace public, a le droit de se défendre.
C'est pourquoi, Charlie Hebdo avait le droit de s'exprimer  comme nous l'avons aussi tous.
"Je suis Charlie" pour moi c'est une réalité et non un slogan facile : oui tout le monde est visé par ces balles dès lors que cette liberté, l'expression, appartient à tous. Alors, chacun n'en fait pas le même usage et il est vrai que Charlie Hebdo l'utilisait à plein. Aujourd'hui comme beaucoup j'ai la chance de na pas être mort, car ma liberté d'expression ne s'exprime que par le biais de ce petit blog sans ambition. Aujourd'hui je suis néanmoins blessé comme beaucoup car la laïcité est attaquée, la liberté est agressée.
La blessure pourrait s'amplifier si ces attentats nous entrainait à l'émergence d'un état encore plus policier liberticide et à l'arrivée d'une extrême droite de type fasciste au pouvoir. Oui, j'ai écrit "fasciste". C'est dans l'extrémisme le plus radical que le FN puise son inspiration, ses racines, sa généalogie, son ADN. Il serait affreux que le mouvement "je suis Charlie" débouche là-dessus. Mais ce serait in fine la conséquence logique d'un acte qui attaque le journal qui, depuis des années nomme un chat un chat et attaque le FN comme un ennemi, frontalement.
On dérive? Pas vraiment. Les  éléments sont liés : la laïcité est en effet au cœur du nouvel argumentaire politique du FN, depuis quelques années. Mais la laïcité du FN  cache (mal) une islamophobie réelle, et est à géométrie variable. Il faut bien convenir qu'elle ne s'attaque jamais aux manifestations antilaïques des chrétiens de toutes sortes. Elle s'accommode parfaitement des manifestations homophobes des chapelles cléricales du catholicisme.
Charlie Hebdo menait de front ces combats (contre les cléricalismes de tous ordres et contre le FN) car ils sont liés, indissociables adversaires du modèle républicain. Il y a un néofascisme issu des mouvances radicales de l'extrémisme islamistes, terroriste, contradictoire avec la religion musulmane.
Il y a un fascisme traditionnel politique dont le FN est héritier malgré ses tentatives de respectabilité, qui trompent hélas de nombreux acteurs alors même que l'examen des pratiques de pouvoir du FN montre bien à quelle famille il appartient...
Ces deux fascismes ainsi que toute la connerie humaine, étaient la cible de Charlie Hebdo.
Nul doute que le sérieux avec lequel j'écris ces lignes auraient aussi été la cible de ce journal "bête et méchant."
Chers amis croyants, nous voilà tous, vous et moi, dans la tristesse de devoir exister, au sein d'un pays qui, marche républicaine ou pas, ne sait plus comment faire pour simplement exister dans ses valeurs : liberté, égalité, fraternité, tolérance... Les nuages s'amoncellent et Charlie Hebdo savait trouver des coins de ciel plus clairs...





dimanche 11 janvier 2015

Charlie n'aurait pas aimé

Charlie n'aurait pas aimé... et n'aimera pas dans son prochain numéro...
... les Marseillaises à répétition...
... Les manifestants qui applaudissent les flics
... l'unanimisme des citoyens...
... la bien pensance si correcte..
MAIS
c'était indispensable car le meurtre des journalistes de Charlie dépasse, et de loin, leur propre sort....
c'était nécessaire car la laïcité, la devise de la France, obligent à vouloir vivre ensemble et aujourd'hui vivre ensemble c'était ça...

Charlie

Je suis le Hamburger Morgenpost...
Bon ça sonne moins bien mais c'est pareil...

samedi 10 janvier 2015

Charlie : le piège

Les attentats qui ont eu lieu ont des répercussions politiques. Ils constituent un piège dans lequel certains sont déjà en train de tomber : ils vont avoir pour première conséquence le retour de mesures liberticides durables qui aux USA ont été un prétexte aux exactions les plus honteuses (cf. Guantanamo). Il convient donc d'être extrêmement vigilant à cet égard, et-ce d'autant plus que la "gauche" au pouvoir (guillemets de rigueur) cherche à se racheter une popularité en berne.
Le second piège est tendu envers les musulmans de ce pays et au-delà des musulmans de tous ceux qui sont assimilés par l'opinion comme tels, les personnes d'origine nord-africaine. Les exactions contre les lieux de culte musulmans ont commencé alors même que pas une voix n'a manqué de la part des responsables du culte en France et ailleurs pour condamner l’œuvre de ces terroristes qui crient "Allah est grand" mais n'en connaissent ni le visage, ni la voix, ni la douceur... Le piège a des victimes et il a ses bénéficiaires : le Font National n'a qu'à se baisser pour ramasser l'addition des peurs et des fantasmes : la division politique qui  préside à la marche de demain est déjà du pain béni pour cette formation politique, qui faut-il le rappeler, est aux antipodes des valeurs de la République, et encore plus loin de celles de Charlie Hebdo. L'esprit de ce journal doit rester en tête pour analyser les conséquences de cet acte. Que diraient Charb et les autres devant des mesures qui, sous couvert de slogans "je suis Charlie", priveraient les uns et les autres de la liberté d'expression? La députée socialiste qui cherche à limiter la liberté d'expression des débiles approuvant ces actes odieux a-t-elle compris ce qu'était Charlie Hebdo et ce qu'il se passait? La liberté est un combat, permanent, et un territoire de combat, qui se gagne. La liberté d'expression ce n'est pas dire tous la même chose très fort; c'est débattre, voire s'engueuler et se respecter. Cela ne signifie pas que toutes les opinions se valent mais laissons aux fanatiques le droit de s'exprimer, et battons-nous pour qu'ils nous laissent le droit de le faire! Ce n'est pas en cachant le mal, ce qui nous heurte ou ce qui nous préoccupe qu'on se soigne! C'est en se le coltinant et en luttant pied à pied.
Dans ces conditions, faut-il ou non participer à la marche de dimanche? Ne va-t-elle pas faire le jeu des conservateurs les plus réacs, de l'anti-islamisme le plus minable, de la force policière liberticide etc? J'ai hésité et je reviendrai à mon sentiment initial loin des calculs politiques : j'irai en prenant soin de montrer les valeurs qui me touchent, la laïcité, la liberté, l'anticonformisme de la pensée...
Je mesure ce que cette marche dite d'union nationale a de contradictoire aussi avec l'esprit de Charlie : toute la France derrière eux, les cloches de Notre Dame, le deuil national, le pape même... Ils doivent être morts de rire. Mais, en attendant, c'est la seule manière pour moi d'être physiquement quelque part avec eux, au-delà de dessins envoyés, des lectures partagées et des pleurs qui depuis 3 jours reviennent sans cesse. En attendant aussi le réabonnement, car cette fois-ci, même si ce ne sera plus pareil, pas question de lâcher...

mercredi 7 janvier 2015

Charlie is not dead

Les enculés qu'ont fait ça, Allah, Dieu, ou machin ou truc (appelez le comme vous voulez on s'en tape) n'accueillera pas leurs âmes. Charlie's not dead. Dérisoire, mais essentiel. Pensées à Cabu, Charb, Tignous, Wolinski, Oncle Bernard et tous les autres, tués parce que libres.

Charlie Hebdo brûle...


Soutien à Charlie Hebdo.

Révolution de Printemps - liberté et droits - démocratie avec toutes les options!
Ce n'est pas parce que Mohamed pète le feu qu'il faut péter un cable!