mouette

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mardi 27 mai 2014

bilan

Et voilà!
le FN  arrive largement en tête des Européennes, la gauche est laminée, l'abstention est toujours aussi forte et l'UMP explose en plein vol.
Rejoignant ici l'analyse de Védrine dimanche soir, ce résultat est tout sauf un hasard? En réalité, depuis longtemps une grave crise politique couve en France dont la prochaine étape est l'accession du FN aux commandes de l'Etat dans le cadre d'une désintégration républicaine générale qu'on voit venir de loin, depuis longtemps. Risible, de voir sur les plateaux des émissions électorales R. Dati et Juppé demander à faire de la "politique autrement", slogan classique, mot valise magique, commandé par les orateurs lorsqu'ils n'ont rien à dire... Personne ne leur a dit que certains disent la même chose depuis trente ans sur ces plateaux? Ils ne voient pas à quel point ils sont déconnectés de la réalité des choses, des gens, et des problématiques du pays, aveuglés par la seule question qui tienne à leurs yeux : leur propre réélection? Sans idées, sans autre idéologie que la gestion et l'équilibre des comptes on arrive à ce triste résultat. Après la trahison de 2005 et le retour du traité retoqué dans les urnes par la fenêtre de Lisbonne, les lamentables discours lénifiants ont persévéré. Cela fait presque dix ans que j'en appelle à une scission du PS, parti schizophrène qui n'a plus ni idéologie ni patron réel (Cambadélis, qu'est-ce que c'est honnêtement?)
Cela fait dix ans que nous en appelons à une union autour d'une nouvelle gauche sociale (cela devrait ne pas avoir à être dit...) écologiste, laïque... pour quels misérables résultats? Un vague sursaut mélenchonniste et rien de plus, Un NPA absent et qui pratique la logorrhée verbale en guise d'action et de pratique.. Des Verts divisés et diviseurs qui, au fil des années, ne font rien d'autre que de ressembler toujours un peu plus à ces partis dont nous ne voulons plus (n'est ce pas M. Placé?
Qu'aujourd'hui 30 % des 18/35 ans votent de manière décomplexée FN, montre une banalisation des propos racistes mais surtout un ras le bol général d'une génération qui n'a pas connu les perspectives politiques d'une république en construction et d'un monde bipolaire : la fin de la guerre froide, l'émergence de nouvelles puissances, celles d'une nouvelle religiosité, ces inquiétudes n'ont pas été prises en compte par les partis traditionnels et le seul qui ait une idéologie aujourd'hui  est récompensé : certes cette idéologie est nauséabonde, réactionnaire et ne mène vers aucune perspective d'avenir : mais c'est une idéologie. Que 60% des électeurs se déplacent pas illustre l'indifférence suscitée par les institutions européennes : qui pourra blâmer ces électeurs ou ces non électeurs devant cette ignorance et cette absence d'engouement pour une union qui apparaît largement antidémocratique et seulement technocratique?
En Ile de France l'absurdité et l'inconséquence ont été poussées au maximum avec pour les électeurs le choix devant 31 listes "démocratiques" ... Absurdité et inconséquence des partis qui pour exister ne voient que l'urne se remplir (ou pas) de leur triste bulletin. C'est pas eux qui tiennent les bureaux de vote et on a une pensée pour les militants dans ce contexte : quel courage tout de même de perdre son temps ainsi!
Que faire que dire de plus? Même pas l'appel à une manif dont on sait par avance qu'elle eût été un fiasco... Triste France. Les larmes de Mélenchon sont bien le seul fait marquant d'une soirée de merde. Mais ce sont des larmes d'un crocodile ordinaire qui n'a pas eu la pitance attendue...
Tout péter. Du passé, faire table rase. Et regarder devant!

mardi 13 mai 2014

Mc Neil, Aubert-Houellebecq : mots et musiques

Deux disques bien différents unis par l'ambition de l'écriture sont sortis ces temps-ci : soit, à ma gauche, "Aubert chante Houellebecq", et à ma droite, le dernier David Mc Neil, "un lézard en septembre".
Plaisir de chansons.
Le premier cité, angoissait nombre de fans d'Aubert. Ils avaient tort. Ce disque restera peut-être comme le meilleur de JLA : Se confronter à l'écriture de Houellebecq a agi,  selon moi,  comme un défi pour Aubert, l'obligation d'une exigence supérieure : rigueur, concision, les morceaux sont imparables, habités par une extrême précision musicale, vocale et mélodique. Il est fort possible que la minute de "Lise" reste comme un classique éternel de la chanson française. Ce morceau sonne comme un grand Mc Neil, tiens! Le final de "l'enfant et le cerf-volant" propose un des meilleurs chorus rock que cette chanson rock en français ait jamais proposé et Aubert tient là son solo ultime. "La possibilité d'une île" est un texte magnifique dont Aubert a su tirer le rythme qui, absolument, l'habitait. Aubert propose des versions rocks ("Face B"  par exemple) ou douces avec une unité magnifique... L'intensité est permanente et parvient à monter progressivement pour un final d'une absolue beauté. Ce disque est, vous l'avez compris, non seulement réussi, mais important. Le livret qui accompagne l'objet témoigne, à la limite de l'impudeur (mais en restant à la limite), de la naissance d'une amitié et d'un partage réussi. Finalement, ce disque sonne comme une évidence.
J'écoute en tapant ce texte, le dernier opus de David Mc Neil. Mon admiration, acquise d'avance, ne m'aveugle guère : Mc Neil est le seul chanteur de jazz français aujourd'hui... Son écriture  toujours nostalgique (vocabulaire compris), reste d'une précision magique. Sa voix nous susurre toujours à l'oreille ce blues qui l'habite et qu'il raconte dans ses livres. Le dernier en date, le plus autobiographique, nous montre un homme à nu, n'ayant plus à se cacher à l'heure où l'âge agit comme une menace, au temps des épreuves. Dans la plus grande simplicité, il délivre les dernières clés, déjà distillées avec les énigmes de la fiction dans les précédents. Si les mélodies et certains vers n'évitent pas la redite (ici, une note de vieil homme au coeur tatoué, là tel emploi d'une élision déjà utilisée, la beauté de certains morceaux et l'unité musicale de l'ensemble font de cet opus le digne et réussi  tome 2 de "Seul dans ton coin" (1991, déjà...). Mention spéciale aux deux duos, aux "douze mesures d'un blues", aux "amours impossibles" et à l'érotisme très suggestif dont Mc Neil est friand (soies, dentelles, caresses et peau douce dans la lignée des "passantes de Passy" : magnifique "bouton d'or", superbes "lézard en septembre" et poignant"sous ton matelas"). Du grand art.

mardi 11 février 2014

La double imposture de M. Berger


Cet article est paru initialement sur lamouettedeclamart.blogspot.fr

Sur son site internet, M. Berger propose deux billets récents qui sont une réelle imposture et démontrent une absence de cohérence. Le 14 janvier il déplore la hausse des prix de l'immobilier en particulier à Clamart et dénonce l'absence de construction neuves. Le 15, il dénonce un bétonnage dont la gauche serait, avec les Verts, partisane... On pourrait laisser dire tant l'absurdité et la contradiction sont flagrantes...
Mais on ne va pas laisser dire!
Premier point, la hausse de l'immobilier : Vraiment, M. Berger a raison : la flambée immobilière est réelle et néfaste. La mettre sur le dos des politiques publiques municipales est par contre particulièrement malhonnête, intellectuellement, et dangereux pour M. Berger. Penchons nous sur les chiffres des transactions et l'évolution des prix sur quelques communes des Hauts de Seine (source : chambre des notaires) :
A Clamart, donc : Les prix ont augmenté de 3,2% en 2013 et de 20.6% en 5 ans ce qui est très important (pour  les tenants d'une paupérisation de la ville, comme je l'ai entendu chez certains, il faudra repasser! soit dit en passant...).
Sur la ville voisine de Châtillon, gérée depuis longtemps par la droite : les prix ont certes baissé de 2.7% en 2013 mais sur 5 ans la hausse est de 22.7%...
Au Plessis-Robinson, ville que connaît particulièrement bien M. Berger, le prix moyen au m2 est supérieur de 310 euros par rapport à Clamart (5310 contre 5000) et la hausse  sur un an a été de 11.8% en 2013 et de 24% sur 5 ans!!! Preuve que la politique publique du Plessis-Robinson ne permet pas de contrecarrer l'évolution du marché voire  contribue à une hausse beaucoup plus marquée qu'à Clamart!!!
Première imposture.
Il faut également s'interroger, me semble-t-il sur la volonté réelle de l'UMP de s'opposer aux règles du marché alors même que l'idéologie néolibérale dont ce parti se prévaut et applique lorsqu'il ets aux commandes, tient en une toute dérégulation.... deuxième imposture.
La comparaison commune par commune montre que les villes où la hausse est la moins marquée sur 5 ans sont de deux types : les communes les plus éloignées de Paris, quelle que soit leur "couleur "politique : Vaucresson et Ville d'Avray (droite) ou Fontenay aux roses (PS)par exemple.
A distance équivalente comparons Fontenay à sa voisine du Plessis : +8.6 dans un cas, +24 dans l'autre....
Mais aussi Malakoff (PC) à Vanves (UMP) : +11% dans le premier cas, +16 dans le second....
La vérité c'est donc que :
- premièrement les politiques publiques municipales sont peu déterminantes pour lutter contre une tendance du marché qui relève, entre autres, de phénomènes durables de gentrification (dans certains cas d'anciennes villes ouvrières) et d'embourgeoisement (à Neuilly par exemple) et qui doit à de nombreux acteurs tant privés que publics à des échelles plus importantes dont celle de Paris Métropole.
- deuxièmement, à distance comparable la gauche parvient plutôt mieux à maîtriser les hausses...
Sur la carte ci-dessous on observe tout de même que les plus  fortes hausses sont toutes dans les villes de droite. 
{légende : en gris  : données non disponibles; en bleu : décroissance des prix sur 5 ans; en rose pâle de 0 à 10% de hausse. Puis les classes sont de couleur de plus en plus foncées suivant l'échelle :  10/15 (rose soutenu);15/20 (rouge);20/25 (rouge foncé) et au delà de 25% de hausse (violet).
D : villes gérées par la droite; G  : par la gauche)}
Carte : H.D d'après l'indice INSEE-chambre des notaires 2e trimestre 2013.

Sur le bétonnage on relèvera trois idées stupéfiantes d'immaturité politique :
1/ L'incapacité de M. Berger à penser la ville durable à une échelle qui dépasserait les limites de la commune. La fin du tout pavillon est une des options d'aujourd'hui pour lutter contre un étalement urbain dont chacun perçoit les dangers tant environnementaux (mangeur d'espace, créateur de distances toujours plus longues) que sociaux (quelle ville? quelle urbanité dans ces lotissements?). Cela ne signifie pas nécessairement destruction des zones pavillonnaires existantes. Passons... 
2/ En matière de bétonnage le directeur de cabinet de M. Pemezec ne peut donner de leçons à personne et la droite en général est fort disqualifiée : voyez ce qu'Issy les Moulineaux devient, promenez vous à Châtillon et au Plessis. Où est le béton? A droite! Peut-on aussi dénoncer l'absence de programmes neufs dont Clamart serait victime et dans le même temps s'opposer haut et fort à tous les programmes entrepris? Peut-on dans le même temps dénoncer l'absence de programme neufs et le bétonnage dont la ville serait l'objet? Où est la cohérence?
3/ Enfin, dans les terrains disponibles M.Berger parle des zones boisées sous la ligne à haute tension : destruction de la forêt et dangers liées à cette ligne. Voilà où M. Berger souhaite loger les futurs Clamartois... Qui a dit que la gentrification s'accompagnait aussi de territoires de la relégation?
Conclusion : les arguments de M. Berger ne sont que des arguments de campagne, absolument dénués de fondement, et déconnectés d'une réalité autrement plus complexe. Il rêve d'un Clamart qui soit un entre-soi de petits et grands propriétaires, reléguant à la périphérie les indésirables de la société UMP.

mercredi 5 février 2014

jour de colère

Cet article n'est pas lié aux municipales, à première vue. Sauf que...
Colère face à ces projets de lois liberticides qui éclosent en Espagne et témoignent d'une Union Européenne à l'agonie tant sur le plan économique que politique désormais.
Colère face aux menteurs bruyants et  fascisants qui manifestent sous des calicots mensongers et délirants sur le thème "fin de la famille" et théorie du genre. C'est leur droit de manifester en démocratie et on leur accordera au moins la cohérence idéologique, quant à eux...
Mais la colère la plus importante vient du renoncement d'un gouvernement qui ne tient plus que par l'impuissance et l'inaction, de revirements en trahisons. Alors, le virage libéral n'a pas suffi au plan économique? Il faut maintenant renoncer sur les valeurs mêmes de la gauche au plan sociétal? Se coucher face aux fachos? Mais que sert-il à Valls d'ameuter la gauche et de l'haranguer à se reprendre, si c'est, pour le lundi, renoncer et faire volte face? Colère!
La vérité c'est que la gauche de gouvernement les yeux rivés sur les sondages, songe aux Municipales et croit pouvoir sauver les meubles. C'est l'inverse qui se passera! Le peuple de gauche n'accorde plus aucun crédit à Hollande, Ayrault et au PS pour satisfaire ses espoirs et ses vœux de justice sociale et de liberté. Aucun courage politique, aucune cohérence idéologique. la gauche est morte ce week-end.
Ces termes nous les employons depuis  plus de 10 ans maintenant et c'est 2002 qui recommence! A force d'agoniser, à force de mourir, le blessé sent le cadavre et ça sent mauvais!
Parce que nous croyons aux valeurs de la gauche nous combattrons d'abord Berger et les tenants de l'idéologie nauséabonde qui nous inonde. Mais les responsabilités d'une certaine gauche, d'une "droite" qui ne dit pas son nom sont clairement engagées.