mouette

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lamouetterouge@gmail.com

mercredi 29 décembre 2010

-16000

Comme chaque année, -16000. -16000 postes à la prochaine rentrée. Joie. Prime rectorale. Rapport à PISA? Aucun?
Alors même que la hausse des effectifs d'élèves se poursuit, la dégringolade des postes à l'EN se poursuit. Depuis 2007, ce sont 66000 postes qui ont été supprimés.
Le recteur qui parviendra à appliquer ces suppressions se verra récompenser à hauteur maximale de 22000 euros soit le salaire annuel d'un poste qu'il aura réussi à faire disparaître. C'est pas beau ça? Si! Bravo magicien. Il ne faut évidemment pas faire de lien avec l'objectif annoncé des zéros redoublants. C'est pure pédagogie. ben tiens. Et moi j'suis Mick Jagger.
Et il faudrait qu'on soit de de bonne humeur pour la rentrée et qu'on prenne des pincettes avec des réformes de fond et du temps pour les survivants du système? Ben c'est plus fort que moi, j'peux pas! J'déprime et c'est les élèves qui vont morfler. Tiens, recteur, prend mon salaire, j'me casse. Non sans laisser quelques traces sur le pavé. La mouette rouge de colère.

mercredi 22 décembre 2010

y aura-t-il de la neige à Noël?

La neige met la pagaille. Bon je n'ai pas été une "victime", un "naufragé" ni même un "otage" de la neige et je me permets de dire que ce bordel fut très réjouissant. Certes , certes, je le concède, d'aucuns ont passé un mauvais moment. Bon. Y a-t-il de quoi fouetter un chat dans ce monde où 1 milliard de gamins crèvent la faim?
Pourtant la Commission Européenne juge le bazar "inacceptable" : c'est scandaleux de ne pas faire décoller les avions quand il neige. Elle "exige" que les avions fonctionnent même si on ne peut pas les faire atterrir ou décoller. Il faut que les avions décollent, qu'on se le dise. la Commission européenne dans sa grande sagesse veut un "service minimum" en cas de neige. On croit rêver; ou plutôt on cauchemarde devant tant de bêtise chez ces grands qui nous gouvernent. Le manque à gagner économique a du vraiment avoir des répercussions sur certaines rétro-commissions pour que l'Europe s'empare d'un tel sujet avec tant de véhémence! Il faut qu'il sachent là-haut, qu'on n'en peut plus de cette agitation verbale qui remplace l'action. Peut-on, décemment, quotidiennement s'attaquer aux services publics et réclamer avec des moulinets de bras et des menaces dans la voix que les avions décollent? Que dirait la Commission si, dans les régions françaises du Nord -Ouest, on entretenait des chasse-neige qui ne serviraient à rien 9 années sur 10? Gâchis, gabegie, etc...
Donc, laissons la neige fondre et les avions décoller tranquillou à leur rythme.
"Oui, mais il faut informer les passagers", nous dit-on. Putain ! -(pardon)- mais que les passagers arrêtent d'être aussi crétins que la Commission. Quand il neige on prend pas l'avion! Parce que si on fait décoller les avions dans la tempête on va droit à la cata. Certains verront le ciel de plus près s'ils veulent bien y croire! Problème de riches!
Au fait il va neiger ce soir. Cool. Content. Programme : rester sous la couette (avec un whisky).

mercredi 8 décembre 2010

PIS ALLER...

L'enquête PISA de l'OCDE est parue : La France resterait moyenne par rapport aux pays comparables participants à cette étude des systèmes scolaires sur la base de travaux réalisés (questionnaires crayons - papier) auprès d'élèves de 15 ans. J'emploie le conditionnel et non le présent de l'indicatif comme toute la presse nationale qui prend ce genre d'enquête pour vérité. Pourquoi ce scepticisme? Non pour occulter les difficultés rencontrées par le système bien au contraire mais pour rappeler l'essentiel.
Premier point : ce type d'enquête peut-elle valider ou invalider un système scolaire? oui et non. Le système est une chose. L'enquête et ses résultats une autre. On me répondra que la finallité de l'éducation est le niveau des élèves quel que soit le système. Permettez moi de répondre que l'échec scolaire n'est que le reflet de multiples autres échecs et que la société est toute heureuse de se défausser sur l'école de ses propres tares!
Les promoteurs de PISA ont des idées tout à fait arrêtées sur ce qu'ils attendent et croient bon en matière de système scolaire. C'est leur droit et ils sont en parfaite conformité avec l'idéologie dominante. Celle qui pense que la Réforme est un mot sacré à sens unique. Rappelons que l'OCDE est une organisation de développement économique. Qui pense et publie en terme d'efficacité économique. D'abord. Que l'efficacité y est présentée comme le marqueur permanent de tout. Il faut être EFFICACE. Qu'est-ce que l'efficacité? Un ratio coût - résultat? Une notion mesurable, quantifiable incontestable ou un chiffre qui sera variable en prenant tel ou tel paramètre en compte?
Il existe des paramètres qui ne seront jamais pris en compte tant ils fâchent : au hasard l'attente sociale de l'école? Et si la réussite coréenne provenait non pas d'un système, d'une organisation scolaire mais d'un consensus social autour de l'école? Et à quoi attribuer la réussite scolaire de Shanghaï? Au fait, comme l'assurent les promoteurs de PISA (sans arrière pensées bien sûr) que les enseignants les meilleurs sont nommés là où ç'est le plus difficile, là ou ça craint, ou au fait que nous sommes là dans un système politique et social de contrainte forte?
Les véritables agressions verbales dont nous sommes victimes en conseil de classe, la pensée unique du tout numérique qui est en train d'effacer les relations de face à face parmi les acteurs de l'éducation, toute une somme de faits qui ne sont pas de détails, montrent que l'école est malade mais que la société l'est : elle ne veut plus d'école.
Travailler chez soi? Aberration!
Apprendre? Hérésie!
Réfléchir? Absurde!
Porter du matériel dans un sac? Contrainte d'esclave!
Vivre en société? Négation de l'individu!
Accepter des règles telles qu'éteindre son portable? Totalitarisme!
Mais encore : penser qu'il y a d'autres valeurs que le fric, la réussite sociale individuelle "matuvu", la propriété, les 4x4, le technologisme, le soi, le sursoi et que "l'enfer c'est les autres" etc? C'est aussi cela qui est porteur d'échec scolaire.
Alors oui l'école a du boulot d'intégration, des réflexions à mener sur le rythme de travail, le poids des cartables etc. Mais croyez moi : les cartables seraient plus légers si le môme était conforté dans l'idée que le savoir a du sens et une valeur intrinsèque. Le temps serait plus court s'il comprenait qu'apprendre c'est se libérer. Au lieu de quoi on lui assène que la liberté tient dans son fil à la patte, que le temps n'est précieux que s'il est sien. Et PISA ne mesure pas tout ça.