Comment poursuivre? Le gouvernement va passer en force par l'intermédiaire du parlement. C'est le jeu des institutions, c'est donc le jeu démocratique en un sens. Mais on a vu des lois votées ne pas s'appliquer et être abrogées sous la pression de la rue(CPE, par exemple): c'est le jeu démocratique aussi, en un autre sens.
On voit bien que nous sommes aujourd'hui à un tournant du mouvement social pour plusieurs raisons :
- les vacances approchent et aussi courte qu'elles soient elles vont diluer la mobilisation populaire, notamment chez les jeunes.
- Les vacances vont également permettre de faire passer la loi sous un feu d'actualités moins nourri.
- Les casseurs desservent objectivement le mouvement social : ils sont un ferment de démobilisation et un facteur de rupture avec l'opinion qui doit faire le tri des infos qu'elle reçoit.
- La pénurie se fait sentir avec ses effets néfastes (inévitables) sur l'opinion également, surtout en zone rurale. Bien sûr les bassins de population urbaine sont les premiers à être ravitaillés alors que les besoins de voiture individuelle et les distances sont moindres qu'en campagne où le véhicule personnel est indispensable pour ne serait-ce qu'acheter du pain et où les tracteurs ont besoin de tourner.
- Il y a donc nécessité de continuer le mouvement en tenant compte de ces paramètres.
- La gauche de gouvernement et la CFDT ont intérêt à bien mesurer ce que serait l'effet d'une reculade en rase campagne à ce stade : ce serait pain béni pour l'extrême droite pour les échéances à venir.
Certains syndicats de l'intersyndicale qui ont appelé à manifester et faire grève pendant 1 mois et demi semblent se tourner vers d'autres stratégies; Mais les salariés qui sont finalement en première ligne dans cette histoire vont l'avoir mauvaise.
D'autres syndicats exhortent le gouvernement à écouter ce qu'il ne fera pas sans une pression de rue permanente.
Il faut à mon avis deux choses :
- un puissant mouvement interprofessionnel dur et réellement paralysant.
- un mouvement ancré dans l'opinion citoyenne.
Comme les femmes de Mai, réunissons nous tous les samedis en grand nombre, marchons, marchons jusqu'au bout.
Les cordonniers vont faire fortune.
RépondreSupprimerIl y a des marches qui ont eu un grand retentissement dans l'Histoire et des conséquences politiques tout à fait irrémédiables...
Mais nos dirigeants n'ont pas forcément la culture pour...
Je pense pour ma part qu'il y a tout de même un déficit certain (sans jeu de mots) de culture démocratique dans notre pays tant chez les dirigeants que chez les citoyens.
Même si je pense que c'est fait exprès chez les dirigeants.
Mais qu'est-ce qu'un mouvement dur et paralysant ? Si tu dis qu'il faut tenir compte de ces "parmètres" ?
Les pompistes indépendants augmentent leurs prix, les gens deviennent agressifs et se montent les uns contre les autres...
L'individualisme reste le fondemnt de notre société des Lumières, c'est un fait.
Sébastien
espèce d'emmerdeur ! Bien sur qu'un mouvement dur et paralysant va faire ch... la majorité. Tenir compte de ces paramètres cela veut dire parvenir à le faire avec l'opinion dans la poche. C'est la quadrature du cercle. Mais on peut y arriver!
RépondreSupprimerIl te faut bien un contradicteur, non ?
RépondreSupprimerTu penses vraiment que les Français ont un sens politique (au sens premier du terme) aussi aigu ?
Le collectif s'efface rapidement devant l'intérêt et le confort individuels.
Tu n'auras jamais l'opinion dans la poche à partir du moment où tu empiètes sur la sphère individuelle, pays de Rousseau ou pas...
Une opposition plus dure se fera forcément contre les dirigeants, certes, mais également et surtout contre une partie des Français..
Tu es trop optimiste, je pense quant aux capacités de projection des Français dans un avenir, destin collectif...
On vit dans une société désenchantée, je te le rappelle avec Rosanvallon, Gauchet, Ferry...
Le sacré, c'est cela qui manque à notre démocratie si tant est soit'il qu'elle existe encore...
Après, je n'ai aucun soucis pour faire la grève et brûler le collège, étant donné que tous les avenirs s'obscurcissent, à tous les étages.
Perso, j'aimerais que tu me laisses la peau de Châtel et Guéant..
Sébastien
bien dit!
RépondreSupprimerJe pense que dans le fond, au final, ces manifestations ne sont pas pour la retraite à 60 ans ni contre à 62 ans, mais tout simplement contre le travail.
RépondreSupprimerL'idéal des Français, leur horizon d'attente, leur Graal, c'est la retraite, ce temps idyllique et idéalisé de l'existence, alors qu'en réalité... Ce n'est que l'antichambre de la Fin...
Ceux qui ne se snetent pas concerné par cette réforme, comme moi, c'est ceux qui pensent encore que le travail peut être une source d'épanouissement, d'enrichissement personnel, intellectuel ou manuel.
Avant, l'Homme avait comme horizon d'attente, l'Au-delà, puis il a tenté de le transposer à la réalité via le marxisme et l'utopie et grandes idéologies des XIX-XX èmes siècles. Enfin, il l'a placé dans la retraite...
On enlève aux Français cet ultime horizon d'attente, cette ultime promesse du meilleur... C'est forcément cruel et douloureux.
Ma solution ? Réinventer, réaménager, protéger le temps de travail, le temps de la vie consacré au travail.
Faire que le travail redevienne non pas signe d'exploitation, de domination, mais d'épanouissement...
Sortir du capitalisme ? Oui et non, ça doit être plus nuancé...
Sébastien
POPOPOPO dirait Souchon.
RépondreSupprimerPersonne n'idéalise la retraite, temps qui pour le commun des clampins, se passe à biner son jardin en attendant le prochain scanner ou pontage. L'au-delà ou la retraite? Tant qu'à faire je préfère la retraite mais je ne crois pas à ton alternative! Réinventer le travail, ça oui et sortir du capitalisme, bien sûr : pourquoi faudrait-il nuancer? Tu vas pas me la faire avec le "on a déjà essayé en URSS il y a quelque temps". Pas toi et ta culture. Bien sûr qu'il faut sortir du capitalisme! Et bien sûr que c'est possible. Alors l'Homme (comme tu dis) retrouvera un horizon sacré qui te tient à coeur: lis le texte de Jaurès "la question religieuse et le socialisme et par pitié ne lis plus Luc Ferry...
Qu'as-tu contre Luc Ferry ? Je lis le philosophe pas l'homme politique (de droite).
RépondreSupprimerSortir du capitalisme pour aller où ? Dans quoi ?
Sébastien
Le débat est ouvert c'est une bonne chose,quant à tes mots sur un travail épanouissant Sébastien ect ect...Pour répondre simple même un type qui adore son travail ne peut que difficilement ignorer ou faire abstraction de ses cotés négatifs.Le gouvernement ne fait que modifier nos conditions de travail pour bien des métiers,créant des conflits en plus de ceux déja existant.De plus la plupart des français en ces temps n'ont plus trop le choix de leur métier pour diverses raisons.La concurrence est dure,les formations incomplètes,les prix augmentent (vla le prix de la viande = j' ai faim)...Je blablate facile,je bouquine moins mais je m' efforce de suivre à peu près ce qui se passe et de me faire ma propre opinion.
RépondreSupprimerLa réforme a être dangereuse pour divers métiers (manuels surtout) je te dis pas l' état du dos des artisans,la vue des chauffeurs...Life is life...L'homme est une machine plutôt bien faite avec ses failles,sa société,ect ect le mental est usé sans cesse,et surtout manipulé!Ras la casquette!
Luc Ferry ne pense pas : il écrit des livres pour passer à la télé. C'est le BHL catho. Tant qu'à faire, je le préfèrerais scato.
RépondreSupprimerLes néo conservateurs comme on aime à les appeler écrivent les mêmes rengaines depuis Tocqueville, ce dont on n'a nul besoin.