mouette

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lundi 24 avril 2017

Second tour

Dans 15 jours, et malgré mon aversion pour l'homme, le positionnement politique, le programme et l'idéologie qui sous-tend tout cela je voterai Macron, comme en 2002 j'ai voté Chirac...C'est dire avec quel manque d'entrain et sans aucunement faire allégeance à ses choix. C'est pourquoi j'exprime ici mes raisons et ma défiance tout à la fois. Commençons par les raisons. Parce que Macron, le libéralisme et tutti quanti, malgré tout, ce n'est pas Le Pen. Ça peut y conduire (ou pas) mais c'est différent. Parce que les mots comptent et que, malgré tout, il y en a une qui est raciste, homophobe, anti féministe, ne reconnaît pas les crimes de Vichy comme de responsabilité française et qu'on ne peut se résoudre à laisser cette famille de pensée revenir au pouvoir. Parce que j'ai des gosses et que je ne veux pas leur faire le coup du vote révolutionnaire (qui n'a jamais fonctionné) et encore moins la mauvaise blague du blasé qui dit blanc-bonnet et bonnet blanc quand des expulsions sont annoncées... Parce que je mesure la responsabilité historique résultant d'un refus d'engagement auquel mène le "ni-ni", même si j'en comprends fort bien les ressorts, voire les avantages. Je ne me résouds pas à parier sur l'improbable modération politique qu'amènerait une victoire à faible légitimité de Macron (en l'absence de reconnaissance du vote blanc) et encore moins à jouer au calcul froid d'une Le Pen présidente ne pouvant gouverner faute de majorité. Je ne voterai donc Macron qu'avec de mauvaises raisons de fond mais que j'estime suffisamment importantes. Il est alors temps d'expliciter mes défiances vis à vis de Macron. Je ne crois pas à la personne dont le parcours de réussite est aussi un parcours de trahison. Je ne crois pas à son positionnement politique "ni-ni" et qui me semble être une posture sachant qu'en réalité le fond de sa politique c'est la droite libérale classique. Je ne crois pas à l'efficacité de sa politique ni sur le plan social (il s'en tape), ni sur le plan écologique( il n'y pense pas...) et dont l'exemple anglais tend à me montrer que l'efficacité économique est discutable! Pire encore, comme beaucoup de mes camarades, je crois en la dangerosité de ce programme qui en fragilisant - le mot est faible- plus encore les services publics et la protection sociale, va renforcer le populisme d'extrême droite. C'est donc un vote plus que par défaut qui m'est proposé.... La gradation des dangers le guide et c'est bien tout... Je l'expose non pour convaincre quiconque, mais pour m'en expliquer une bonne fois pour toute. La leçon de 2002 nous montre bien que le score n'a aucune importance : il faut juste la battre. Et je serai heureux d'y participer. Je voterai tôt le matin pour ne plus y penser. Et j'irai boire beaucoup de vin car le lendemain on pourra cuver. Bref je vote le danger Macron contre l'horreur FN et il n'y a hélas qu'un seul bulletin à ce choix...

3 commentaires:

  1. C'est clair que les grands gagnants de cette élections comme beaucoup de précédentes, sont les vendeurs d'alcool et de vaseline...

    Pour moi, depuis 2002 au moins, chaque élection en France est une défaite des profs d'histoire, car à chaque fois, c'est le manque de culture politique et historique qui sont derrière ces résultats. Après, si on y regarde de plus près, ce manque de culture est tout de même savamment orchestré par l'EN et les élites...

    La démocratie en France, c'est donner de la confiture....
    Même si, avec 9 candidatures, cette élection était un non-choix, faute aux primaires.
    Mais bon heureusement qu'une fois au pouvoir ils ne font pas ce qu'ils disent et puis, de toutes façons, de pouvoir, ils n'en ont point.

    Sébastien

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  2. Je souscris. à une nuance près : les mots et le discours ont un sens et une importance. Donc ne pas relativiser et sous estimer l'importance de Le Pen au pouvoir.

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  3. Oui, les mots et les discours, mais symboliquement, le mal est déjà fait avec ce 1er tour, qui est une honte au regard de l'histoire de la France, des valeurs qui ont été portées par des intellectuels et des hommes et femmes politiques depuis 2 siècles.
    On ne peut dédouaner ceux qui ont voté pour ce parti qui n'en est pas un d'ailleurs, car leur manque de culture et d'intelligence est coupable.
    Je pense qu'il faut en retour, réorganiser l'enseignement de l'histoire, en faire un enseignement militant, non pas partisan, bien sûr, mais militant. Militant de la Raison, de la nuance, de l'importance du savoir historique et le savoir en général (lorsqu'on voit les manifs de 2012 et ce mouvement Sens Commun dont le nom en dit long sur la bêtise de ces gens-là), militant des valeurs de la France et des droits de l'Homme, ce doit être cela, selon moi, la vocation de l'enseignement de l'histoire, celui des humanités c'est-à-dire de la vie des hommes mais aussi des sentiments humains au premier rang desquels l'empathie. L'Histoire froide n'existe pas.

    Sébastien

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