mouette

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samedi 30 septembre 2017

APPEL : Clamart s’honorerait de célébrer la mémoire de Paulette Nardal et de son « salon littéraire »au 7 rue Hébert

Octobre 1920, Paulette Nardal, une institutrice martiniquaise de 24 ans petite fille d’un esclave affranchi débarque à Paris de la Martinique pour faire des études d’anglais. Elle est la première femme noire inscrite à la Sorbonne. Pour des questions financières et de proximité, elle s’installe ensuite, près de la gare de Clamart au 7 rue Hébert. Elle s’investit facilement dans la vie intellectuelle et culturelle mais aussi dans la déferlante de la musique des noirs américains. Rapidement, le dimanche après-midi elle réunit chez elle, d’autres étudiants antillais autour d‘un piano d’une chorale improvisée de blues et spirituals, et de discussions sur l’actualité, les problèmes coloniaux, le sort des gens de couleurs. Puis vers 1928, avec son insertion dans le métier de journaliste bilingue, le groupe va être rejoint par des intellectuels noirs anglophones et de toute la francophonie, présents alors à Paris. En 1931, elle fonde « La Revue du Monde Noir » où écrivent la plupart des participants du salon. C’est la première revue noire qui défend la spécificité de l’apport des cultures noires à l’Humanité, différentes mais égales. Elle apporte ainsi un cinglant démenti à l’idéologie qui justifiait la colonisation ou l’esclavage par l’arriération du « nègre ». Revue éphémère de 6 N°, elle donne cependant l’impulsion aux suivantes, celles de Senghor et de Césaire. P. Nardal est considérée aujourd’hui comme une initiatrice du mouvement de la négritude A Clamart, son passage et l’existence de son salon semblent être passés inaperçus. Le grand public Clamartois n’a découvert le nom et le visage de Paulette Nardal que lors de l’exposition « Clamart en personne » en septembre 2016. En Martinique, où elle est revenue vivre définitivement en 40, son action se tourna vers l’amélioration de la condition des martiniquaises. Elle crée, en 1945, le Rassemblement Féminin, pour inciter les femmes à prendre leur avenir en main, à se servir du droit de vote. Plus tard, elle lance une nouvelle revue « La femme dans la cité ». Elle se bat pour la construction de crèches en Martinique, cherche des moyens d’aider financièrement les filles-mères. Dans le même temps elle continue la défense de la culture populaire noire. Elle fonde une chorale « la joie de chanter », toujours active A ce jour, dans les Antilles comme en Métropole, la volonté d’un groupe de Clamartois d’honorer sa mémoire commence à se répandre. Un hebdomadaire martiniquais, Le Progressiste a publié un texte qui avait circulé, en mai, dans notre ville1. La nièce de Paulette Nardal, la cantatrice Christiane Eda Pierre et d’autres personnalités seraient prêtes à soutenir publiquement une action clamartoise en faveur de la pause d’une plaque au 7rue Hébert en mémoire de Paulette Nardal et de son Salon2. C.O.