mouette

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vendredi 28 avril 2017

Jeanne d'Arc

Parce qu'on va encore nous bourrer le mou avec Jeanne d'Arc. Parce que les deux candidats pas éliminés s'en sont réclamés, une petite mise à jour historique s'impose. Jeanne s'appelle Jeanne comme une fille sur 3 de l'époque. Si elle s'appelle d'Arc, c'est parce que son père vient de la région d'Arc en Barrois. Le nom de famille depuis le XIIe siècle sert à reconnaître les individus dans la foule des prénoms semblables. Mais on dit "Jeanne" ou "Jeannette" pour parler de Jeanne d'Arc. Elle n'est pas bergère. Son père, un gros laboureur, catégorie supérieure de la paysannerie ne ferait pas garder le troupeau par sa fille, loin du regard commun. La bergère c'est péjoratif : elle peut rencontrer le loup. Jacques est soucieux de la virginité de sa fille. La bergère c'est aussi une manière de sanctifier. Ce qualificatif est donc pratique dans la polémique qui accompagne l'aventure stupéfiante de Jeanne. Jeanne c'est l'histoire d'un pays démuni et sans solution, qui dans un moment de crise extrême, s'en remet aux solutions extrêmes : le renversement des codes sociaux, les solutions "magiques", les prophétesses et leurs prophéties, les marginaux de la société. Jeanne est marginale : elle vient des marges du royaume, dans la vallée de Vaucouleur, terre royale au cœur des possessions bourguignonnes et des terres d'Empire. C'est une fille de la frontière. Ce n'est pas un hasard. Cela va renforcer l'idée d'un royaume à délivrer : c'est une revendication d'appartenance. Jeanne est l'accomplissement d'une prophétie, celle de Marie Robine annoncée en 1399 : "Une pucelle viendrait délivrer la France de ses ennemis" (sans préciser de quels ennemis il s'agissait alors) "Ex nemore canuto" : de la forêt chenue (thème cher à Merlin)sortirait cette Pucelle. Jeanne existait donc avant Jeanne. C'est un pays préparé au magique qui accueille l'aventure de Jeanne. Jeanne est fille d'une tradition orale et elle-même tient sa culture de ce qu'elle entend. Le rôle de Jeanne, redonner confiance et sacralité au roi de Bourges, est simple à comprendre. En montrant que doit et peut s'accomplir un destin, elle soulève les leviers qui permettent l'expédition de Reims. Le sacre est le début symbolique de la vraie royauté de Charles VII et le premier acte d'une reconquête. De "dauphin" devenir "roi". Le sacre n'est pas de l'ordre du droit mais de l'ordre du symbole. C'est à cela que sert Jeanne. C'est pourquoi elle est "abandonnée" une fois les défaites militaires accumulées et une fois capturée. Pourquoi donner rançon à celle qui n'est rien, et pire qui est accusée d'hérésie? Dès lors que Charles VII est en reconquête, l'ordre normal des choses peut se rétablir. Et d'abord l'ordre religieux. Jeanne est condamnée comme hérétique. Et l'ordre politique : et les succès s'accumulent... Jeanne est un mythe dès son vivant ce qui est intéressant et la preuve de l'anormalité de la situation. En tant que mythe et en tant que "sauveuse" Jeanne ne peut mourir. Très vite, des fausses Jeanne d'Arc circulent! En effet le sauveur ne peut mourir. Il doit forcément revenir! La postérité de Jeanne est à comprendre dans ce contexte historique et dans ceux des périodes où on l'a récupéré. Il est de l'ordre des choses que les nationalistes aient voulu récupérer ce mythe national. N'est-elle pas -peut-être- la première héroïne nationale de la nation "France"? Il n'est pas innocent que cette récupération prenne de l'ampleur et fasse écho dans un moment où la crise de la nation et la crise tout court touche notre pays. C'est plus un signe de faiblesse et d'absence de solution, si l'on veut revenir à l'histoire... Jeanne, formule magique de l'identité nationale? Ben merde alors! Il faut comprendre que la mythographie de Jeanne l'emporte largement sur l'Histoire de Jeanne... Par pitié qu'on nous laisse tranquille avec Jeanne! N'a-t-elle pas droit elle aussi au repos de son âme? Pour ceux qui veulent en savoir plus, les livres à lire sont ceux de Colette Beaune.

mardi 25 avril 2017

stop!

J'ai dit que je voterai au second tour de l'élection présidentielle , ce qui veut dire que je voterai Macron. J'ai dit à quel point ce vote n'avait comme signification que de faire barrage à Le Pen. J'ai également dit que je n'essaierai pas de convaincre quiconque de m'imiter. Et je dis maintenant que les directives culpabilisatrices, les anathèmes et les cris de vertueux réclamant qu'on vote Macron -sinon quoi!?- sont du même ordre que le racolage de Jean Marie Le Pen brossant Méluche dans le sens du poil....Vous verrez - je crois - comment JLM va répondre à cet enc' de Le Pen! Peu importe d'ailleurs... Plus on culpabilise un électorat (notion à relativiser d'ailleurs), plus il se fige dans sa posture et c'est bien compréhensible! Au lieu d'intimer l'ordre de faire ceci ou cela, les bonnes âmes devraient réfléchir : Mélenchon a toujours combattu Le Pen et ceux qui feignent de croire l'inverse ont vraiment la mémoire sélective! Son projet de société est radicalement différent et c'est stupéfiant de constater qu'il a fallu la nièce pour rappeler cette évidence! Chaque électeur se fera son avis et tenter d'influer sur le choix n'est pas nécessairement une bonne idée. Enfin Macron lui-même a donné depuis belle lurette le bâton pour se faire battre....So what? Mon opinion, qui n'engage que moi mais que je partage, c'est qu'on bat d'abord Le Pen puis qu'on vote Insoumis aux législatives. Simple et efficace!

drôle de victoire

C'est ce qu'on appelle une victoire à la Pyrrhus. Macron arrive en tête au premier tour avec env 24% ;: c'est un score honorable mais pas terrible pour un positionnement politique tel que le sien. Considérons néanmoins qu'au vu de sa "jeunesse", de la nature de son mouvement, et de l'adversité, c'est honorable. Bon. Que fait-il avant même le décompte final? Une sorte de Fouquet's bis dès le premier tour avec happy few et people!!!! Quel bêtise crasse qui en dit long sur l'inconscience politique de cette caste dirigeante qui prétend avoir tiré les leçons du bling bling sarkozyste, de la normalité hollandaise et de l'exigence citoyenne qui s'exprime. On voit bien le niveau... Brigitte sur l'estrade! Et bientôt quoi? Le strip tease du candidat pour aguicher la ménagère? Mais enfin que ne comprennent-ils pas que ces comportements exaspèrent de plus en plus de monde, sont ridicules et déplacés?! Ou alors il s'en tape! Macron n'a pas encore gagné. Le Pen joue sur du velours, avec un argumentaire facile à mettre en place, un tapis rouge renforcé par des abstentionnistes nombreux à prévoir dans les rangs de la droite, des camarades que je n'essaie pas de convaincre et qui sont nombreux, une finance qui fait déjà des bonds de joie (cf la Bourse) et un candidat qui fête déjà la victoire au lieu d'y bosser. Il y a fort à parier que le retour de boomerang sera sévère. Je vais voter néanmoins, mais de plus en plus guidé par cette seule peur : que l'inadmissible n'advienne.

lundi 24 avril 2017

Second tour

Dans 15 jours, et malgré mon aversion pour l'homme, le positionnement politique, le programme et l'idéologie qui sous-tend tout cela je voterai Macron, comme en 2002 j'ai voté Chirac...C'est dire avec quel manque d'entrain et sans aucunement faire allégeance à ses choix. C'est pourquoi j'exprime ici mes raisons et ma défiance tout à la fois. Commençons par les raisons. Parce que Macron, le libéralisme et tutti quanti, malgré tout, ce n'est pas Le Pen. Ça peut y conduire (ou pas) mais c'est différent. Parce que les mots comptent et que, malgré tout, il y en a une qui est raciste, homophobe, anti féministe, ne reconnaît pas les crimes de Vichy comme de responsabilité française et qu'on ne peut se résoudre à laisser cette famille de pensée revenir au pouvoir. Parce que j'ai des gosses et que je ne veux pas leur faire le coup du vote révolutionnaire (qui n'a jamais fonctionné) et encore moins la mauvaise blague du blasé qui dit blanc-bonnet et bonnet blanc quand des expulsions sont annoncées... Parce que je mesure la responsabilité historique résultant d'un refus d'engagement auquel mène le "ni-ni", même si j'en comprends fort bien les ressorts, voire les avantages. Je ne me résouds pas à parier sur l'improbable modération politique qu'amènerait une victoire à faible légitimité de Macron (en l'absence de reconnaissance du vote blanc) et encore moins à jouer au calcul froid d'une Le Pen présidente ne pouvant gouverner faute de majorité. Je ne voterai donc Macron qu'avec de mauvaises raisons de fond mais que j'estime suffisamment importantes. Il est alors temps d'expliciter mes défiances vis à vis de Macron. Je ne crois pas à la personne dont le parcours de réussite est aussi un parcours de trahison. Je ne crois pas à son positionnement politique "ni-ni" et qui me semble être une posture sachant qu'en réalité le fond de sa politique c'est la droite libérale classique. Je ne crois pas à l'efficacité de sa politique ni sur le plan social (il s'en tape), ni sur le plan écologique( il n'y pense pas...) et dont l'exemple anglais tend à me montrer que l'efficacité économique est discutable! Pire encore, comme beaucoup de mes camarades, je crois en la dangerosité de ce programme qui en fragilisant - le mot est faible- plus encore les services publics et la protection sociale, va renforcer le populisme d'extrême droite. C'est donc un vote plus que par défaut qui m'est proposé.... La gradation des dangers le guide et c'est bien tout... Je l'expose non pour convaincre quiconque, mais pour m'en expliquer une bonne fois pour toute. La leçon de 2002 nous montre bien que le score n'a aucune importance : il faut juste la battre. Et je serai heureux d'y participer. Je voterai tôt le matin pour ne plus y penser. Et j'irai boire beaucoup de vin car le lendemain on pourra cuver. Bref je vote le danger Macron contre l'horreur FN et il n'y a hélas qu'un seul bulletin à ce choix...

vendredi 21 avril 2017

demain, hier...

Le Fig' Mag' tient la couv' du siècle : Fillon et D'Ormesson main dans la main pour dire : "la France que nous voulons..." Mon dieu! Dois-je vraiment insister sur le problème? Ce serait une nouvelle fable : "le voleur et l'ancêtre" à moins que ce ne soit "le voleur et le coureur"? Ridicule. La France de d'Ormesson? On s'en fout. C'est hier. La France de Fillon on n'en veut pas.

mardi 18 avril 2017

Ligne droite

La ligne droite c'est le dernier effort, au sprint, du demi-fond, ces derniers mètres interminables qui précèdent l'arrivée. C'est aussi pour nous cette semaine qui précède le premier tour de l'élection présidentielle, avec le risque majeur qui nous attend : la ligne très à droite d'un second tour Macron-Le Pen voire pire encore Fillon-Le Pen. C'est le moment où si l'on veut voir certaines idées de gauche exister, il faut choisir entre un vote inutile et certes honorable pour un candidat qui n'a jamais su exister depuis sa victoire à la Primaire de la gauche, et un vote qui peut se faire entendre et faire entendre une autre musique. Crier "Le Pen facho" ne sert à rien on le sait depuis longtemps, mais ça défoule et ça soulage, en plus que ça a le mérite de rappeler malgré tout certaines vérités. Ceux qui pensent que Macron peut être un rempart à Le Pen, certes oui c'est le cas, tout autant que Mélenchon. Mais l'inconvénient du vote Macron c'est que c'est le plus sûr moyen de continuer à alimenter un vote Le Pen sur la durée, vote qui se nourrit d'un centrisme de gouvernement qui depuis 30 ans n'a pas fait ses preuves sinon d'inaction. Le vote Le Pen se nourrit de ce centrisme plus ou moins droitier, plus ou moins de gauche selon les circonstances, et qui clive la société bien plus qu'on ne le dit entre une classe du pouvoir et ses soutiens urbains et une frange protestataire de plus en plus forte. Si la crise nourrit l'extrémisme, il faut rappeler que les choix soi-disant unanimistes et qui semblent "raisonnables", le font tout autant. En clair le refus de choisir, ou le choix du système en crise, ne peut que nous condamner à une hausse de la droite extrême. Rappelons que Macron et Fillon nous promettent une sacrée purge du service public, une réforme drastique du droit au chômage et des dépenses réduites, une croissance à base d'uberéconomie... (tiens au fait les sous-emplois soi-disant créés par Uber compensent-ils les pertes astronomiques de ce soi-disant modèle économique (3 milliards de $ de pertes cette année...)? Ah elle a bon dos la dette pour imposer un libéralisme sans frein! Mais de quoi le Lepénisme est-il gavé sinon de ces services publics sacrifiés, de ce chômage de masse, de cette inculture généralisée de la société de consommation? Il faut, et c'est la vertu du programme de Mélenchon, imposer un autre langage pour orienter vers une nouvelle conception de la société. Afin de dédramatiser l'élection, rappelons néanmoins que de nombreuses chances existent pour, que hormis Fillon, aucun vainqueur potentiel ne dispose d'une réelle majorité à l'Assemblée en juin prochain. Autrement dit, les 3e et 4 e tour que constitueront les Législatives sont bien plus importants... Vive le bordel! Et bonne réflexion!

jeudi 6 avril 2017

Changer de paradigme

L'élection Présidentielle est tous les 5 ans le moment où d'aucuns nous promettent monts et merveilles, d'autres efforts sueurs sangs et larmes, d'autres encore nous amusent etc. C'est le moment rituel des grands débats politiques où changer le monde devient une priorité pour 2 mois... Si je m'y intéresse ce n'est pas avec la naïveté de croire qu'un quinquennat et encore moins un homme élu, peuvent changer le sort d'un pays. Mais c'est parce que cela permet d'éclairer néanmoins quelques enjeux. Aujourd'hui comme en 2012, comme en 2007 comme en 2002, j'observe l'urgence d'un changement de paradigme, d'un changement d'échelle du regard et je rêve d'un candidat qui affirmerait et sa grandeur et son impuissance. Grandeur de vue, qui serait d'orienter le pays vers de nouveaux horizons, non pas à 5 ans mais de long terme, capable d'amorcer une transition énergétique, agricole, industrielle et commerciale vers un monde plus juste et plus équilibré. Renvoyer l'économie à ses impacts sociaux et environnementaux et faire de l'humain une priorité et non une variable d'ajustement pour les profits et l'équilibre budgétaire. Impuissance de l'homme seul, et même parfois d'une génération, nous le mesurons tous les jours. C'est ensemble et en adoptant collectivement un chemin et un raisonnement de long terme que cette orientation peut se faire. Impuissance du politique isolé, et qui doit composer et agir avec les entreprises, les acteurs sociaux divers. Il faut de mon point de vue, modeste et sans importance, mais qui reprend celui de femmes et d'hommes bien plus compétents que moi, de toute urgence se diriger vers une nouvelle économie écologique : retrouver une agriculture non destructrice des sols et de santé publique, agir pour une économie solidaire et qui réactivent des circuits directs ou courts, permettre aux régions reculées de disposer des services publics nécessaires, maintenir un système de santé performant et disponible à tous : c'est certes coûteux mais c'est un choix qui honore ce pays et est moins coûteux qu'un système privatisé où les assurances rentabilisent les cotisations par des placements dont on voit bien l'effet destructeur sur l'économie réelle (ah l'exigence de rentabilité des fonds de pension US et Chinois...). C'est certes coûteux mais moins que la fraude fiscale. A ceux qui jugent ces mots utopiques et qui ne parlent que de dettes et de financement, je rappelle que la dette publique n'est pas un chiffre qui se pose là en un instant T. Les mêmes qui font de la dette publique un alpha et un omega de la politique, sont des personnes privées elles-mêmes souvent endettées à 25 ou 30 ans sans que cela ne les gêne... Il en va de la dette publique comme de votre endettement : il est étal dans le temps et il construit un patrimoine. Vous ne jugeriez pas en faillite l'homme qui a emprunté 300 000 euros sur 25 ans pour acheter sa maison ... Bref il est temps d'orienter le pays vers une transition écologique et démocratique globale. Cette transition prendra du temps et il est illusoire, je me répète, de croire que 5 années et une élection feront l'affaire : néanmoins il faut un début à tout. Deux candidats peuvent incarner cette transition. Hamon et Mélenchon. Ne croyant pas à l'union, ils ont fait le choix d'aller à l'élection de leur côté. Il faut choisir. Autant choisir pour celui qui peut l'emporter, peut-être.

mercredi 5 avril 2017

lettre à un chanteur disparu

Cher Renaud Séchan, on ne se connait guère, on ne s'est vu que de manière assez inégale, moi dans le public, vous sur scène, à plusieurs reprises; On ne se connaît guère, néanmoins, puis je vous appeler Renaud? Vous avez annoncé, cher Renaud, que vous voteriez Macron, après avoir déclaré votre sympathie à Fillon, appelé à voter Bové, Mitterrand etc. J'admire votre constance à exprimer publiquement votre soutien au moment T, quand personne ne vous le demande... Serait-ce volonté, peut-être goût, de prendre des coups? Votre déclaration est, d'après ce que j'en comprends, moins une prétention à croire en une influence quelconque que vous auriez, mais à un "foutez moi la paix" préventif... Peu importe, en fait. Personnellement, je reste surpris de vos choix mais ils ne me regardent guère. Naguère, vous avez écrit quelques chansons magnifiques, qui resteront comme des moments importants de la chanson française. Parmi elles, Oscar, Banlieue Rouge et Son bleu. Pour ces trois-là cher Renaud, j'aurais vraiment voulu que vous vous abstinssiez de déclamer votre préférence envers le candidat Macron. Je n'ai pas la prétention d'être écouté par vous, ni de vous faire changer d'avis, cela ne me regarde pas. Mais enfin quand on a écrit ces chansons là, peut-on vraiment croire au candidat Macron, même face au péril facho? Je réécoute ce Renaud-là, chanteur disparu comme sa voix... et je me dis qu'il faut voter Mélenchon... pour faire péter tout ça! 'Tain c'est des vachtes de bonnes chansons! Bien à vous cher Renaud et au plaisir de réécouter vos disques. D'avant. "De quinze tonnes de lessive De monceaux de bidoche En cas d'guerre en cas d'crise Ou d'victoire de la gauche Ce spectacle l'écœure Alors elle pense à ces gars Qui sont dev'nus voleurs Elle comprend mieux pourquoi" (Banlieue rouge) "Pourquoi y r'pense aujourd'hui au p'tit V'la dix ans qu'il est parti "Salut pauv' cave Tu s'ras toujours un esclave" Eh ben tu vois gamin Aujourd'hui j'suis plus rien" (Son Bleu) "L'avait fait 36 le front Populaire Pi deux ou trois guerres pi mai 68 Il avait la haine des militaires J'te raconte même pas c'qu'y pensait des flics Il était marxiste tendance Pif le chien Syndiqué à mort inscrit au parti Nous traitait d'fainéants moi et mes frangins Parc' qu'on était anars tendance patchouli" (Oscar)

si l'espoir existe...

Si l'espoir existe entre le monde ranci de la peur et l'ultramondialisme économique sans freins, c'est, dans cette campagne, Mélenchon qui le porte. Si l'espoir existe d'une République sans monarque, c'est Mélenchon qui le porte. Si l'espoir existe d'un nouvel écologisme politique c'est Mélenchon qui le porte... Bel article d'Askolovitch sur Slate, à lire ICI.

Présidentielles 2017 : l'impasse

Pour qui veut exprimer ses convictions de gauche, la Présidentielle de 2017 est une impasse. Il n'y a qu'une voie (et qu'une voix) possible et qui ne mène sans doute nulle part, électoralement mais qui reste le seul programme à la hauteur des enjeux : j'y viens plus tard... Le PS est inaudible car il a, par le jeu de la Primaire, désigné un candidat qu'il ne souhaite pas soutenir et que les "camarades" dirigeants lâchent un à un. Cambadélis qui n'a de chef de parti que le bureau et le titre, ne peut en aucune manière influencer le destin de Hamon : il ne sert à rien ce que l'on savait déjà... Le pauvre candidat dont la posture idéologique n'était déjà pas commode, être à la gauche du PS c'est pas simple, ne peut que crier à l'assassinat et aux coups de poignard dans le dos... Ce n'est guère mobilisateur... En campagne depuis plus longtemps et sur un socle d'idées beaucoup plus clair, Mélenchon ramasse les miettes. Et il n' y a que des miettes à ramasser c'est bien le problème...On me dira :"et Poutou?" Et je répondrai : "oui, et Poutou... et pourquoi pas Arthaud?" Donc, Mélenchon, à ce stade. Macron, qui joue de la nouveauté de sa personne (je veux bien, après tout il se présente pour la première fois), Macron disais-je rassemble les conservateurs objectifs. J'admets qu'il présente un prêt à penser parfait et immédiatement applicable de l'époque actuelle : uber appliqué à tout, normes inversées, souplesse et échanges, libéralisme et bons sentiments... Le problème est qu'il n'y a rien de neuf dans ce qu'il propose sinon d'accentuer les tendances lourdes du mode d'emploi de la machine à créer des inégalités en même temps que de la richesse. On me rétorquera "réalisme" et je répondrai "projet de société, écologie, avenir". Donc encore Mélenchon à ce stade... Je passe sur les autres candidats, qui sont tous de la droite rance, conservatrice et nationaliste dont je n'ai pas à me soucier, à l'exception de Cheminade qui était et reste un OVNI dont on se demande qui le soutient... Donc Mélenchon... Dans le "débat" (je ne sais si l'émission politique d'hier mérite réellement ce titre), je n'ai pas entendu une projection sur un monde qui arrêterait de marcher sur la tête, sur l'inanité du système agricole actuel - destructeur et producteur de merde à bas coût; Rien sur l'état désastreux des océans, ces autoroutes du commerce, dégradés par une exploitation humaine irréfléchie et inconséquente; Rien sur le réchauffement, qui n'est pas un fantasme de bobo inquiet, mais la réalité de bidonvilles comme Dacca où affluent chaque année 300 000 personnes supplémentaires...rien bien sûr sur la mort lente des zones rurales dévastées par les supermarchés et les lotissements dévoreurs d'espace; rien non plus, mais suis-je fou?, sur le logement social et les 395000 personnes qui en attendent un en agglomération parisienne!; rien non plus sur les grands projets aberrants que les maires de nos communes développent pour pouvoir laisser leur nom, sans se préoccuper plus que cela de leur utilité et de leur pérennité, grands stades, complexes ceci, machins démesurés cela! Rien sur l'homme et son rapport au monde. Le seul qui aurait pu évoquer tout cela , mais encore eût-il fallu que les thématiques retenues soient celles-ci c'est Mélenchon. Le seul qui dans son programme se penche sur ces questions-là, réellement, c'est Mélenchon. Finalement, j'aurai bien voté Neil Young, mais il est Canadien et ne se présente pas! Je réécoute la cérémonie live que constitue "Earth" et que je conseille vivement... Je me réfugie dans les bras des arbres, j'observe les oiseaux, j'écoute le vent... "The answer my friend is blowing in the wind" (B. Dylan). Je voterai donc Mélenchon.