mouette

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samedi 14 novembre 2015

Terrorisme et fascisme

Les attentats dramatiques survenus cette nuit à Paris inspirent plusieurs réflexions. 1/ On est passé de l'attentat "ciblé" de janvier (pour illégitimes qu'elles soient, les victimes des attentats de janvier étaient ciblées comme journalistes , Juifs, Policiers.... ceci n'enlève rien à l'horreur et à l'absolue des actes commis) à l'attentat au hasard, ciblant tout le monde au seul motif qu'il est parisien. Que la victime soit française, étrangère, de confession musulmane ou chrétienne ou d'aucune confession, enfant ou vieux, les terroristes n'en ont rien à foutre. La cible c'est Paris en tant que Paris c'est la France. Ce terrorisme aveugle si lâche, décrédibilise les motivations des auteurs. Ils prouvent seulement que la vie n'a pas de valeur pour eux. Qu'autrui leur est un ennemi : c'est l'acte d'un système totalitaire qui a prise sur les individus qui le défendent : fascisme. 2/ Les réactions politiques sont également révélatrices. Du consensus général pour ne pas polémiquer dans l'immédiat en tous cas, attitude qui caractérise en gros la majorité des partis républicains (dans les médias, silence assourdissant de la vraie gauche tout de même, en tous cas dans ce que j'ai lu... ALors, je vérifie et je vois une belle phrase de Mélenchon. : "Qu’il est douloureux, ce froid qui monte dans les os quand on vit des moments comme celui-ci dans Paris, sachant la souffrance des autres, retenus en otages et sentant la mort rôder, blessés transis, familles des morts sidérées et déchirées. De là où nous sommes chacun, nous leur tenons la main. Sur les lampions de la fête, dans les bars et les lieux de gaieté vidés, une bise d’angoisse passe. Je vois sur mon écran de télé ce que les navettes de voitures à gyrophares en bas de ma rue me font deviner. Nos gens armés courent à l’assaut des assassins. Eux s’exposent face à des criminels qui, de leur côté, ne s’attaquent qu’à des malheureux sans défense pris par surprise. Cette lâcheté dit toute l’identité des abrutis sanglants qui sont à l’œuvre du côté des meurtriers. Le cœur saigne avec celui de malheureux exposés à l’hyper-violence de cette nuit. À cette heure, toute querelle s’interrompt. Je forme le vœu que nul ne s’abandonne à la vindicte et conserve sa capacité de discernement. Je forme le vœu que nos responsables gouvernementaux aient tous les moyens d’agir comme ils le souhaitent. Et que nous soyons tous capables de résister à la haine et à la peur que les assassins veulent incruster en nous".); De ce consensus donc, une parole tranche. Celle des suppôts du FN et affiliés (De Villiers par exemple) qui utilisent les événements pour parader et prétendre démontrer qu'ils ont la solution et l'annoncent depuis longtemps; Le sang n'est même pas sec, les victimes pas encore dénombrées, que ces sous chefs de partis (Alliot pour la palme d'or) rivalisent de dégueulasserie : charognards. Ces vautours de la politique qui, peut-être, remporteront des élections sur fond de peur voire de terreur renouent là avec tout ce qui leur sert de modèle idéologique : le fascisme. Cette collusion objective des fascismes est terrible à voir. Elle ne surprend personne. 3/ L'état d'urgence décrété par Hollande : que faire d'autre, en la circonstance présente? Il y a objectivement urgence. Toutefois, la crainte est forte que cet impératif de sécurité dans l'exercice de ses libertés (aller au bar , aller au concert, aller au stade, se déplacer dans la rue) n'aboutisse une fois de plus à la restriction abusive de droits. Le terrorisme est le prétexte imparable pour restreindre l'état de droit et les hommes prisonniers abusivement durant plus de 10 ans à Guantanamo en témoignent. Peut-on faire confiance à ce qu'il reste d'humanisme de gauche à nos gouvernants pour croire qu'ils n'abuseront pas de cet état? Lorsqu'on voit l'acharnement à l’œuvre dans l'affaire Coupat on peut en douter... le NPA lui, demande la levée de cet état d'urgence et refuse l'union nationale. Certes...Mais je ne vois pas ce qu'il était possible de faire d'autre... 4/ Afin de ne pas sombrer dans le chaos et la peur, la société française doit regarder ce qui l'abîme : crise politique, crise sociale, crise économique, crise scolaire. Seule l'éducation peut être une porte de sortie : éducation à l'esprit critique, éducation émancipatrice, soif de savoirs, soif de compréhension du monde, interrogation du fait religieux et des religions dans ce qu'elles ont de beau, de laid, interrogation de la notion même de croyance... Face à ces actes et à leurs conséquences, il nous faut donc ne pas sombrer d'un fascisme à un autre, comme de Charybde en Scylla, et de crier vent debout, la si belle devise du pays, pour que d'un étendard elle devienne une réalité : LIBERTÉ - ÉGALITÉ - FRATERNITÉ!

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