mouette

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samedi 1 septembre 2012

Et le changement c'est quand?

Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons bien qu'un président n'a pas le pouvoir de créer trois millions d'emploi stables pour résorber une crise internationale tout en réduisant les déficits....
Nous savons aussi que le changement demande du temps.
Mais tout de même : trois mois après l'élection présidentielle on se demande ce qui a changé, à part le pantin sur le trône. Le vocabulaire? un petit peu. C'est pas rien mais c'est pas grand chose. Sur le fond c'est rigoureusement la même chose. Les Roms se font virer plus sous Valls que sous Guéant-Hortefeux. Les policiers continuent leurs bavures. La rentré foire dans les bahuts. Les licenciements tombent à la pelle. Alors le changement c'est quoi et c'est quand?
La réalité, c'est que Valls n'est pas plus ministre de l'Intérieur que Guéant ne l'était. Depuis 10 ans le ministre déguisé c'est tantôt le gros Alain Bauer et ses combines (dernière en date se faire nommer sur une chaire de criminologie fraichement créée en catimini entre les deux tours de la Présidentielle), tantôt le patron fabricant de radars routiers et d'éthylotests...
La réalité c'est que le ministre de la culture c'est pas le ou la titulaire en titre mais plutôt tel ou tel mécène, tel ou tel publicitaire, M. Niel ou M. Bouygues.
La réalité c'est que le ministre de l'économie c'est pas Sapin ou Lagarde mais tel ou tel PDG des grands groupes consanguins du capitalisme français, qui se partagent les sièges aux CA de leurs boîtes respectives pour faire sonner les jetons de présence.
La réalité c’est qu'il n'y a pas de ministre de l'environnement en France.
La réalité c'est que le Ministre de l'Education, quelle que soit sa couleur politique, est aux ordres de l'OMC et des organisations internationales pour faire triompher les standards utilitaristes anglo-saxons.
La réalité c'est que personne ne veut réellement que l'économie solidaire ne s'impose comme alternative : circuits courts de distribution, filières écolos, rien n'est fait.
La réalité c'est que l'audiovisuel public est aux mains du privé, via les annonceurs et les producteurs.
La réalité c'est que la politique de santé, fleuron du modèle français, N°1 selon l'OMS, est en train d'être détruite par les objectifs dits de rentabilité : malades soyez rentables!
La réalité c'est que les professionnels du secteur ne veulent pas résoudre la crise du logement. Des prix hauts, des loyers impossibles à payer, des standards aberrants (le p'tit pav' bouffe terrain "loin de la ville mais pas trop près de la campagne", anti-écologique au possible)...
La réalité c'est que le non-cumul des mandats ne passera pas parce que le sénat est passé à gauche : un comble!
La réalité c'est que le Premier Minsitre Ayrault va faire construire un nouvel aéroport à Nantes pour faire plaisir à M. Ayrault, ex maire de Nantes, comme Valls a fait virer les Roms d'Evry pour faire plaisir à M. le Maire d'Evry, ex premier adjoint du maire d'Evry, un certain M. Valls...
La réalité c'est que dire ne suffit pas en politique, Monsieur Hollande, Monsieur Ayrault... Si le changement n'est qu'un mot, si changer de vocabulaire vous suffit, cela ne saurait satisfaire la grande majorité de ceux qui vous ont porté à la tête de l'Etat et du gouvernement... gare au retour de bâton.

La crise n'est pas un mot qui doit masquer toutes nos incapacités, toutes les mauvaises volontés ou pire la non-volonté de changement.

4 commentaires:

  1. Bé Hubert, dis-donc, t'es en forme, la rentrée s'annonce sympa.

    T'as raison, mais que faut-il faire ?

    Je pense perso, que Jospin avait raison, "L'Etat ne peut pas tout" et à chaque fois que la gauche arrive au pouvoir, plsien d'idées (utopies ?) et d'espérances et ensuite, dans le concret de l'action...

    Je commence à penser (il faut bien un début à tout!)que la démocratie est trop faible pour impulser de tels changements : la démocratie, c'est avant tout la modération, le consensus mou, sans convictions et les changements que tu demandes ne font pas consensus: la défense de l'envirponnement, le cumul des mandats.
    Entre la réamlité du pouvoir économiques, les corps intermédiaires, les contre-pouvoirs...

    pff, agir pour changer, c'est... plus facile de gagner au loto ou d'envoyer un homme sur la Lune.

    Sébastien

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  2. Ben ouais peut être mais alors...???
    La crise est une réalité mais aussi un discours. On peut aussi changer le discours de crise et stimuler les perspectives. voir le bouquin de Myriam Revault d'Allonnes : la crise sans fin.

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  3. Certes la crise est aussi un bon pretexte pour demander encore plus d'efforts aux gens, mais au-delà des discours, la réalité est prégnante, nos dirigenats n'arrivent à contrôler le système, à le corriger, à infléchir sa marche et le pire, c'est qu'ils n'ont pas de vision d'avenir, ils sont prisonniers de la dictature du présent imposées par les agents économiques, les citoyens et les médias.

    Le changement, à mon humble avis, ne sera pas volontaire, il sera imposé par les dysfonctionnements économiques, financiers, environnementaux et démocratiques.

    La démocratie n'a pas assez de poigne pour orienter le système économique dans une perspective à long terme. On le voit bien sur le dossier énergétique.

    Certes, les gens peuvent encore s'acheter le dernier tél portable, le dernier écran plasma, encore partir un peu en vacances, c'est cela qui maintient la paix social, l'illusion du confort moderne, mais derrière ?

    La politique ne fait plus sens et ne donne plus de sens à la vie des gens.
    Le rôle du politique c'est de penser le changement, le futur et d'anticiper l'imprévisible. Là, il y a très peu de vision d'avenir. Après 2014 ? Et ?

    Après que faire, je ne sais pas parce qu'on arrive à un moment de conjonction de différents dysfonctionnements qui touchent nombre domaines.

    Sébastien

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  4. Oui je suis d'accord avec toi Sebastien mais que proposes-tu ? Si il n'y a plus de politique a quelle mode de vie retournerons-nous ? Nous sommes loins de la perfection c'est vrai mais j'approuve "La crise n'est pas un mot qui doit masquer toutes nos incapacités, toutes les mauvaises volontés ou pire la non-volonté de changement."

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