Qu’attendre d’un album des Stones en 2023 ? Rigoureusement rien. Ça fait un demi siècle que ce groupe ne fait que cultiver sa propre légende, écrite dans le laps de temps 1965 avec une flopée de disques si bons que c’en est irréel. Lorsque je constate que j’ai vu des Stones sur le retour au Parc des Princes lors de ce qui fut la tournée Flashpoint puis à l’Olympia en 1995, cela est vertigineux. Un demi siècle de routine ! La longévité stupéfiante de l’entreprise est en soi sidérante.
Qui dit mieux, hormis Bob Dylan, lui-même légende vivante?
Alors pourquoi écrire ? Parce que mon ami Jérôme, collectionneur de vinyles devant l’éternel, me recommande de l’écouter. Parce que Le Figaro se fend d’un article assassin intitulé « rock en toc ». Mais qui pourrait bien consulter Le Figaro avant d’acheter un disque de rock ? « Nobody » dirait ma belle-mère ! En tous cas je fais plus confiance à Jérôme qu’au Figaro, s’agissant des Stones. Que ce journal n’aime pas d’ailleurs me ravit… On a les ennemis qu’on peut.
En quelques mots, le disque serait même nul et « irrespectueux ». Mais de qui se moque-t-on ? Jamais les Stones n’ont été aussi respectueux : eux qui omettaient de créditer Marianne Faithfull au temps de leur apogée, nous créditent même le type qui a eu l’idée du titre du disque !!! Incroyable honnêteté. Pour le reste, personne n’a jamais obligé quiconque d’acheter un disque. Donc bon. Et puis les Stones ne prétendent à rien d’autre que d’être de faire de l’entertainment, et-ce depuis le début,
Alors, que reste-t-il de ce disque ? Il débute comme on attend qu’un disque des Stones débute depuis les années 80. À savoir un riff impeccable et un truc qu’on retient instantanément.
Puis on passe directement au boogie bouillie punky bâclé dans la joie avec Polo Macca à la basse fuzz ! Entretemps une ballade stonienne classique nous a chatouillé l’oreille. Ce disque va nous permettre d’écouter le meilleur titre d’Oasis depuis What’s the story morning glory (je vous laisse trouver la chanson tout seul : na et ahahaha! : un indice : ça commence par « The streets... ») !
Le reste on s’en fout complètement, mais l’album se clôt sur ce que les Stones font de mieux et le plus sérieusement : une reprise de Muddy Waters : Rolling stone blues. La guitare de Keith, la voix et l’harmonica de Mick. Un standard. Un adieu ? En tous cas ce serait la fin parfaite d’une carrière débutée vraiment à Chicago (si, si…)
Sur ce, je vous conseille de réécouter en boucle Let it bleed.
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