mouette

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samedi 28 janvier 2012

L'état de la presse

L'état de la presse française est à l'image de son terrain politique : un champ de ruines. Nulle idée, nul principe, nulle personnalité capable de prétendre au statut de plume journalistique. Je n'étais pas Jean François Kahnien mais reconnaissons lui le mérite d'avoir essayé de faire exister une sorte de république des lettres. C'est fini et il a participé lui aussi à la curée en laissant Marianne sombrer dans le sensationnalisme des titres puis en se retirant. Que reste-t-il de la déontologie journalistique à l'heure du journalisme de dépêches (copier-coller), des gratuits et d'internet? Rien.
L'affaire Kaltenbach révèle à de multiples titres l'incurie générale et le goût de la curée. Un survol des titres sur le net est à cet égard révélateur. Aucune précaution, aucun recul : la reprise de titres de vidéos postées anonymement (UMP13)et des accusations gravissimes sans souci de vérification, ni de présomption d'innocence. Aucune analyse des vidéos elles-mêmes qui d'un œil simplement attentif posent de multiples problèmes de formes et de fond! La simple logique, l'idée qu'il faille réfléchir sur un support, fut-il une vidéo, ne s'exerce même plus. Au siècle de l'image, ces crétins pensent que ce qui est photo ou vidéo est vérité, alors que le cinéma est l'art du faux. Qui est derrière ce journalisme de bas étage? Des étudiants incultes, incapables d'écrire et de raisonner? Des professionnels du journalisme, formatés dans des moules et des normes scolaires, comme on forme des vendeurs de savonnettes chez L'Oréal?
Le contenu même des infos est sujet à erreurs multiples. On se goure d'un zéro dans les chiffres? Aucune importance, pourquoi rectifier? D'autres le feront peut-être... On a donc tout lu sur la somme prêtée par le Maire : de 1500 euros à 10 000 euros!
Il serait erroné de rejeter toute la responsabilité sur la presse : on a la presse qu'on mérite et le public qui ne lit que des gratuits (qu'il faut interdire), est le mouton idéal pour la presse de dépêches.
Pour moi , je me refuse à toucher à la presse gratuite et achète encore des quotidiens et un hebdomadaire du mercredi. Cette exigence est une forme de lutte contre une société de la médiocrité qui "s'auto-entretient" et est en train de polluer tous les discours.
Coupables, les hommes politiques de rentrer dans le jeu de cette presse-là.
Coupables, les Intellectuels ou prétendus tels, de se prêter aux joies de la médiatisation à outrance.
Coupables, les lecteurs qui manquent d'exigence.
Coupable le grand relativisme qui tue l'exigence de vérité.
Il est temps de réagir.

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