mouette

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mardi 1 mai 2012

PeupleS de FranceS ?

Le prézizi a donc osé l'ultime et logique provocation, pour finir son quinquennat en apothéose de la Réaction dont il fut le représentant zélé.
Osant nommer un rassemblement UMP " fête du vrai travail", expression qui dans l'histoire est des plus nauséabonde puisqu'elle est la référence Pétainiste par excellence (ah ce "travail famille patrie" dont cette campagne de second tour semble faire un post-modernisme ultime...), osant nommer ces militants et sympathisants UMP, le "peuple de France" en citant De Gaulle, osant opposer le drapeau rouge et le drapeau tricolore en se drapant dans ce dernier tel un Lamartine du 21è siècle, M Sarkozy a clôt en feu d'artifice une campagne indigne.
Insultant pendant cinq années les syndicats, défiant cinq ans durant les travailleurs, développant le chômage de masse à un niveau jamais atteint, tout en creusant les déficits par des cadeaux fiscaux aux plus riches, M. Sarkozy ne surprend personne et ne fait pas illusion en ce premier mai. Puissent les bulletins de vote de dimanche montrer à quel point cette posture fut une imposture!
Quant à nous, quant aux travailleurs, qui sont vrais, fussent-ils "en formation, usant de leurs droits mais n'en abusant pas, fussent-ils "à statut" (oh le gros mot!), fussent-ils "permanents" (oh l'insulte!), fussent-ils en recherche d'emploi (ah les inutiles!), fussent-ils malades (ah ces faibles que nous devons éliminer!), mais avant tout des travailleurs, créateurs de richesse (puisque paraît-il là est l'enjeu du travail, son seul but) ils ne se prétendront pas seul, ni seul vrai peuple de France aux dépens des autres. Suivant les drapeaux rouge ou non de leurs défilés, ils s'inscrivent dans une histoire où l'enjeu fut leur dignité et leurs droits, chèrement acquis, comme nous rappelle l'histoire de cette date, de Chicago à Fourmies, de 1886 à 1936! Ils s'inscrivent dans une histoire disais-je et non dans un positionnement politique. Si la politique s'invite aujourd'hui, on ne le doit qu'à Sarkozy et à ses sbires qui, au pied de la tribune de leur champion au Tocadéro, apparaissent comme les représentants d'un Parti, d'un seul, et d'un pouvoir qui vacille.
Il serait illusoire en cette journée de se compter et de s'opposer ces comptabilités. La raison du rassemblement suffit à qualifier ces foules énormes. Défendre un précarré politique d'une part, rappeler une histoire de l'autre. J'ai choisi mon camp, camarade, tu t'en doutes! Labor Day, fête des travailleurs, mais pas Saint Philippe, et certainement pas Saint Nicolas! Aucun cadeau n'a été fait au mouvement social qui n'en attend pas, ni des politiques, ni moins encore des dirigeants économiques trop occupés à défendre leurs bonus faramineux (et oui...) ou leurs exemptions fiscales de privilégiés. Ce qu'attend le mouvement social c'est une reconnaissance et des discussions. Ce qu'il attend, c'est la reconnaissance de son rôle dans la création des richesses et de la réussite des entreprises comme dans l'exécution des services non marchands. Ce qu'il attend c'est la discussion et la négociation dans les décisions qui les concernent. On a bien compris que les dirigeants sortants sont liés par un pacte avec le MEDEF, qui a appelé clairement à soutenir le bilan sarkozyste, par la voix de sa présidente. Qu'on ne fasse pas par après le reproche à la CGT de soutenir le candidat d'en face!
Il n'y a pas de vrai ou de faux peuple de France, Messieurs de l'UMP! A courir après les voix du FN vous vous trompez de lièvre. Elles viendront vers ceux qui rétabliront dans ces territoires déshérités que sont certaines zones périurbaines profondes, certaines zones rurales apeurées et désertées, certains quartiers devenus invivables, le travail, l'égalité républicaine, la considération. Elles iront pour une partie vers ceux qui oseront parler dignité, droits et devoirs et ne feront pas qu'en parler mais agiront. Le discours de fermeture, des frontières, de la nation, de la culture, n'amèneront qu'à exacerber les tensions déjà insupportablement vives et les blessures si profondes de ces territoires.
La boucle est bouclée aujourd'hui entre le 6 mai 2007 et le 1er mai 2012. De l'argent roi du Fouquet's à la réaction nationaliste, du slogan mensonger "travailler plus pour gagner plus" à la défense du "vrai travail", de la "laïcité positive" à l'exaltation de la frontière, le prézizi a fait le tour des thématiques d'une certaine droite éternelle. A une nuance près : Maurras et Barrès écrivaient leurs discours, eux. L'inculture s'ajoute au bilan, donc.

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