mouette

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samedi 6 novembre 2010

Bilan pré opératoire

Il ne faut pas se tromper sur l'ample mouvement social de ces derniers mois. Je ne prétends pas en faire le tour ni en avoir ne vision inédite. Mais je souhaite dire ce que la presse ne dit pas occupée qu'elle est à vendre son truc.
La défense des retraites a mobilisé en masse d'abord parce que cela touche tout le monde. Mais aussi parce que c'est un symbole fort des acquis du système social et du pacte républicain français aujourd'hui en ruines après 8 ans de gestion néoconservatrice et d'attaques répétées.
On a vu dans la rue et en grève des gens qui avaient arrêté de se mobiliser depuis 2002 (entre-deux tours de la Présidentielle) et 2003 (Réforme des retraites Fillon1). Ce mouvement est important pour cela. Son échec revendicatif général (la loi passe et les syndicats tendent à l'accepter) risque de démobiliser pour très longtemps. C'est là un risque que les centrale syndicales devraient avoir à l'esprit. Leur abandon progressif et leur double jeu (je vise ici clairement la CFDT) relève : - d'un cynisme écoeurant (on n'envoie pas de salariés dans la rue tout en donnant consignes aux responsables de faire mourir le mouvement!)
- d'une inconscience grave sur l'état de la crédibilité syndicale dans ce pays. L'Intersyndicale a soulevé un immense espoir y-compris chez les non syndiqués. Sa lente démobilisation est clairement vécue sur le terrain comme une lâcheté.
Sauf que certains se montrent encore aujourd'hui très combatifs : nous verrons bien si les manifestations d'aujourd'hui parviendront à réunir du monde ou non. Si cela était le cas le mouvement pourrait changer de nature et prendre alors un visage déjà présent et qui explique sa durée : celui d'une contestation massive contre une manière de gouverner et contre un pouvoir rejeté.
C'est sur cette dimension que compte la gauche de gouvernement et les Centristes pour capitaliser en vue des élections de 2012. Erreur grave là encore! Premièrement de l'eau va couler sous les ponts d'ici là.
Deuxio, l'attitude pour le moins ambigüe du PS dans ce mouvement ne pourra jouer en sa faveur y-compris dans des franges électorales qui lui sont traditionnellement acquises. Le succès d'audience de Mélenchon ne sera peut-être pas un succès électoral, mais il révèle d'ores et déjà que de nombreux sympathisants de gauche se rappellent les multiples reniements du passé et s'en rappelleront en 2012, c'est garanti. La situation n'est pas sans me rappeler l'état politique du pays à la suite du NON de 2005. Un immense espoir (victoire d'un non citoyen) suivi d'une raclée en 2007... D'ailleurs, rien n'a changé depuis. Une gauche toujours pas recomposée, un PS toujours pas au clair sur ce qu'il veut et des débâcles qui s'accumulent au niveau national... Pour l'instant je ne vois que deux gagnants potentiels : l'UMP et le FN. Puisse une vraie mobilisation cet après midi me faire mentir...

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