Le résultat recherché est en définitive la création d'un homo un peu moins sapiens mais un peu plus adaptabilis et competensis. Je m'explique : le terme de compétences s'est introduit dans le vocabulaire éduc' nat' pour mieux adapter les formations aux pratiques et besoins du monde du travail. On peut être favorable à cette évolution qui est une vraie révolution idéologique, à mon sens régressive. Laissez nous le droit de ne pas être d'accord avec cet axiome de départ que l'école doit former des travailleurs : rappelons nous que l'école des Grecs est du domaine du loisir, ce gros mot qui signifie au fond accomplissement de soi...
En insistant sur les compétences, on cherche à créer l'homme modelable, celui qui nie l'homme libre que le savoir veut construire au contraire! Homme libre toujours tu chériras la connaissance et tu te libèreras toi-même des chaînes normatives de la société!
L'objectif aujourd'hui assigné à l'école a changé et n'est plus le même qu'à la fin du XIX;
RépondreSupprimerAujourd'hui et surtout depuis les années 70, le but de l'école est de donner des diplômes pour donner du boulot.
D'où une vision et une conception utilitariste de l'école. Dans ce cadre, en effet, les "scientifiques" n'ont pas besoin d'histoire-géo, par exemple, ni même de philo, même si les sciences posent des questions philosophiques et notamment éthiques.
Bref, l'utilitarisme a également envahi la sphère du savoir. La gratuité et l'inutilité sont à bannir. Tout doit servir. Mais servir à quoi ? Et à qui ?
Idem, dans les comportements humains, le désintéressement n'existe pas ou plus.
Or, on oublie souvent que le savoir est également une source de plaisir, de bien-être et que la curiosité est un besoin existentielle ou ontologique.
Plus embarassant, le fait de savoir permet de se poser des questions et de faire des choix, c'est ce que l'on appelle l'esprit critique en gros. Et cet esprit critique est une des bases de la liberté de l'individu voire du citoyen... Et c'est là que ça pose problème, pour une démocratie, que cette orientation de l'école.
Bref, je ne comprends plus rien.
Même si le coup de la philo en seconde peut être quelque chose de positif, c'est pour l'instant un effet d'annonce car il n'y aura pas de moyens supplémentaires.
Sébastien